Le clan de l'ours des cavernes
soit pas ici. Lui aussi devait essayer de chauffer le silex cet hiver, j'aurais aimé pouvoir en discuter avec lui.
Jondalar examina la lame d'un oil critique puis leva les yeux et sourit à
sa compagne.
- J'oubliais de te dire que j'ai décidé de garder Matagan comme apprenti après cet hiver. Pendant sa visite à la Caverne, j'ai pu juger de ses capacités. J'en ai discuté avec sa mère et son compagnon, et Joharran est d'accord.
- J'aime bien Matagan. Je suis heureuse de savoir que tu le formeras. Tu as une patience infinie et tu es le meilleur tailleur de silex de la Neuvième Caverne, probablement même de tous les Zelan-donii.
Le compliment le fit sourire. Une compagne fait toujours des comparaisons flatteuses, se dit-il, mais au fond de lui il pensait que c'était peut-être vrai.
- Tu crois qu'il pourrait loger chez nous ? demanda-t-il.
- J'en serais contente. Nous avons tellement de place dans la pièce principale que nous pourrions lui en réserver une partie o˘ il installerait sa couche. J'espère que le bébé ne le dérangera pas. Jonayla se réveille encore la nuit.
- Les jeunes gens ont le sommeil profond. Je suis s˚r qu'il ne l'entendra même pas.
- Je voulais te parler d'une proposition que Zelandoni m'a faite...
commença Ayla.
Jondalar trouva qu'elle paraissait un peu troublée mais se dit que c'était probablement un effet de son imagination.
- Elle veut que je devienne son acolyte, débita-t-elle d'un trait. Il releva soudain la tête.
- Je ne savais pas que tu songeais à entrer dans la Zelandonia.
- Je n'y songeais pas, et je ne suis même pas s˚re d'y songer maintenant.
Elle m'avait déjà dit que j'y avais ma place mais, la première fois qu'elle m'a demandé d'être son acolyte, c'était tout de suite après la naissance de Jonayla. Elle a besoin de quelqu'un et j'ai déjà des connaissances dans l'art de guérir. En tout cas, être acolyte n'implique pas nécessairement de devenir un Zelandoni. Jonokol a été acolyte longtemps...
Elle se tut, baissa les yeux vers les légumes qu'elle coupait. Jondalar s'approcha d'elle et lui releva le menton pour la regarder dans les veux Elle avait l'air hésitante
- Ayla, tout le monde sait que, si Jonokol est l'acolyte de Zelan-doni, c'est en raison de son talent de peintre. Il a l'art de saisir l'Esprit des animaux, Zelandoni a besoin de lui pour les cérémonies. Il ne sera jamais doniate.
- Si, peut-être. Zelandoni dit qu'il veut rejoindre la Dix-Neuvième Caverne.
- C'est à cause de cette grotte que tu as trouvée, n'est-ce pas ? S'il quelqu'un doit la décorer, c'est bien lui. Mais si tu deviens acolyte, tu deviendras aussi Zelandoni, non ?
Ayla demeurait incapable de refuser de répondre à une question directe ou de proférer un mensonge.
- Je pense qu'un jour je deviendrai Zelandoni, si j entre dans la Zelandonia. Mais pas tout de suite...
- C'est ce que tu veux ? Ou Zelandoni a-t-elle réussi à te convaincre d'accepter parce que tu es guérisseuse ?
- Elle dit que je suis déjà Zelandoni, en un sens. Elle a peut-être raison, je ne sais pas. D'après elle, dans mon intérêt, il vaudrait mieux que je sois formée. Ce serait très dangereux pour moi si je me sentais appelée sans y avoir été préparée.
Ayla n'avait pas révélé à Jondalar les choses étranges qui lui arrivaient parfois, et cette omission lui pesait comme un mensonge. Elle ne pouvait cependant se résoudre à lui en parler.
Ce fut à lui d'avoir l'air troublé.
- Je ne peux pas dire grand-chose, dans un sens ou dans un autre. A toi de choisir, Ayla. Il vaut sans doute mieux que tu sois préparée. Tu ne soupçonnes pas à quel point j'ai eu peur quand Mamut et toi avez fait cet étrange Voyage. Je te croyais morte, j'ai imploré la Grande Mère de te ramener à la vie. Je crois que je n'avais jamais autant supplié... J'espère que tu ne recommenceras
pas.
- Je me suis doutée que c'était toi. Pas tout de suite mais plus tard.
Mamut a dit que quelqu'un nous avait rappelés avec une force irrésistible.
J'ai cru te voir en revenant à moi et puis tu as disparu.
- Tu étais promise à Ranec. Je ne voulais pas être un obstacle entre vous, dit Jondalar, se souvenant de la terrible nuit.
- Tu m'aimais. Si tu ne m'avais pas aimée autant, mon esprit serait peut-
être encore perdu dans le grand vide. (Elle s'agrippa soudain à lui.) Pourquoi moi ? Pourquoi faut-il que je devienne Zelandoni ?
Il la prit dans ses bras. Oui, pourquoi elle
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