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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d'ours des cavernes ou d'Ursus en sa présence, ainsi que Creb le lui avait recommandé.
    En entendant son véritable nom, l'ours se rappellerait qui il était ; il saurait qu'il n'était pas seulement un membre du clan qu'il l'avait élevé.
    Il redeviendrait un ours sauvage, et il ne pourrait plus y avoir de Cérémonie de l'Ours ni de Rassemblement. Ayla le gratta vigoureusement derrière l'oreille.
    - Tu aimes ça, hein, grand dormeur de l'hiver, dit Ayla en enfonçant son bras dans la cage pour lui gratter l'autre oreille. Tu es trop paresseux pour te gratter tout seul.
    Ayla continua de cajoler ainsi l'animal jusqu'à ce que Dure tende à son tour la main vers l'épaisse toison brune. Elle se recula aussitôt. Protégée par les épais barreaux, elle n'avait pas peur de l'ours, mais à voir la minuscule main de son fils essayer de saisir une poignée de poils, l'énorme gueule et les longues griffes lui parurent soudain dangereuses.
    - Comment peux-tu t'approcher si près de lui ? lui signifia Uba. J'aurais peur à ta place !

    - Ce n'est jamais qu'un gros bébé, mais j'ai oublié Durc. Il pourrait lui faire mal sans le vouloir, répondit Ayla, tandis qu'elles s'éloignaient de la cage.
    Uba n'avait pas été la seule à s'étonner de la hardiesse d'Ayla. Tout le clan en avait été témoin. La plupart des visiteurs évitaient plutôt les abords de la cage. Les jeunes garçons se lançaient des défis. C'était à qui oserait toucher du bout des doigts la fourrure de l'ours pour s'enfuir aussitôt. Les hommes, censés incarner le courage, répugnaient à se donner en spectacle près de la cage, qu'ils eussent ou non peur de l'ours. Et, parmi les femmes, rares étaient celles qui avaient seulement osé
    s'approcher des barreaux. Aussi la familiarité d'Ayla avec l'animal les étonnait grandement, même si elle ne changeait pas vraiment l'opinion qu'ils avaient d'elle.
    A présent qu'ils avaient pu l'observer à loisir, les gens s'éloignaient.
    Seuls les enfants persistaient à la scruter, mais il n'y avait aucune espèce
    de jugement dans leurs regards. Ils étaient curieux, comme on l'est à cet
    ‚ge.
    Ayla et Uba s'en furent s'asseoir à l'ombre d'un gros rocher, non loin de la caverne, d'o˘ elles pourraient observer les faits et gestes des uns et des autres sans paraître indiscrètes. Ayla et Uba s'entendaient à
    merveille, et leur affection s'était encore renforcée depuis que la fillette avait suivi Ayla jusqu'à son abri dans la montagne.
    Allongé sur le ventre entre elles deux, Durc agitait bras et jambes tout en regardant ce qui se passait autour de lui. Ayla et Uba conversaient gaiement, quand une jeune femme se présenta et leur demanda timidement la permission de se joindre à elles. Elles acceptèrent avec plaisir. C'était le premier geste amical qu'on leur adressait depuis leur arrivée. La femme portait un bébé endormi au creux d'une peau de bête.
    - Cette femme s'appelle Oda, dit-elle une fois assise, puis elle fit le signe usuel pour leur demander leurs noms.
    - Cette fille s'appelle Uba, et la femme Ayla, répondit Uba.
    - Aay... Aayghha ? Je n'ai jamais entendu ce nom, dit Oda avec des gestes légèrement différents de ceux de leur clan mais qu'Uba et Ayla purent comprendre.
    - Ce n'est pas un nom du Clan, dit Ayla.
    Elle comprenait la difficulté que semblait avoir la femme à le prononcer.
    Ceux de son propre clan n'y parvenaient pas mieux.
    Oda esquissa un geste, hésita, soudain gênée, puis finit par montrer Durc du doigt.
    - Cette femme voit que tu as un enfant, dit-elle. C'est un garçon ou une fille ?
    - Un garçon. Il s'appelle Durc, comme celui de la légende. La connais-tu ?
    - Oui, cette femme connaît la légende, mais le nom n'est pas commun dans mon clan.
    - Dans le mien non plus, dit Ayla. Mais Durc aussi n'est pas commun, dans son genre.
    - Cette femme a aussi un enfant, poursuivit-elle après avoir encore hésité
    un long moment. C'est une fille, elle s'appelle Ura.
    Un silence pesant suivit ces propos.
    - Cette femme aimerait voir Ura si la mère ne s'y oppose pas, demanda Ayla, qui ne savait plus que dire tant la femme semblait gênée.
    Pendant un instant Oda parut réfléchir à la requête de l'étrangère, puis elle sortit son enfant de la couverture et le mit dans les bras d'Ayla, qui n'en crut pas ses yeux. Ura, qui ne devait pas avoir plus d'un mois, ressemblait à Durc ! Elle lui ressemblait comme une soeur Le bébé d'Oda aurait pu être le sien

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