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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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femme.
    L'odeur de la nourriture qui cuisait réveilla la faim de l'enfant et, quand Iza revint avec un petit bol de bouillon de viande épaissi de graines broyées, elle l'avala avec avidité. La guérisseuse ne la jugeait pas prête à un aliment plus solide. Pour le moment un simple gruau suffisait à
    remplir son estomac resserré par le je˚ne. Elle garda le reste du bouillon dans une outre de peau ; elle le lui donnerait une fois qu'ils se seraient remis en route. Puis elle l'allongea sur la fourrure et lui ôta l'empl‚tre. Les plaies commençaient à sécher et la cuisse était déjà moins enflée.
    - Bien, dit Iza à haute voix.
    La petite fille sursauta au son rauque et guttural du mot, le premier qu'elle entendait prononcer. Cela ne ressemblait pas à un vrai mot, on aurait dit plutôt le grognement de quelque animal. Mais le comportement d'lza n'avait rien d'animal, il était au contraire très humain, très tendre. La guérisseuse avait déjà préparé un nouveau pansement et elle s'apprêtait à l'appliquer quand survint en claudiquant un homme bancal et difforme.
    Jamais elle n'avait vu homme plus horriblement repoussant. Une profonde balafre zébrait un côté de son visage et il n'y avait qu'un bout de chair tourmentée à la place o˘ aurait d˚ se trouver son oeil. Mais tous ces gens lui semblaient si bizarres et si laids que ces traits abominablement défigurés ne représentaient pour elle qu'un degré supplémentaire dans la laideur. Elle ne savait pas qui ils étaient ni comment elle se trouvait parmi eux mais elle savait que cette femme prenait soin d'elle. On lui avait donné à manger, on l'avait soignée, et surtout elle éprouvait un immense soulagement après l'effroi qu'elle avait connu à errer seule dans un monde hostile. Et seule, elle ne l'était plus, même parmi ces êtres si différents d'elle.
    L'infirme s'assit pour observer la petite fille. Elle lui rendit son regard avec une franche curiosité qui surprit le vieil homme. Les enfants de son clan avaient toujours eu peur de lui, prompts à s'apercevoir que leurs ainés mêmes le craignaient, et ses manières distantes n'encourageaient pas la familiarité. De plus, les mères menaçaient fréquemment leurs bambins d'appeler Mog-ur s'ils se montraient désobéissants. En approchant de l'‚ge adulte, la plupart d'entre eux, et particulièrement les filles, le redoutaient réellement. Ce n'était que beaucoup plus tard, une fois adultes, que les membres du clan voyaient leur crainte se transformer en respect. L'oeil valide de Creb pétillait d'intérêt devant le regard franc et serein que lui portait cette étrange enfant.
    - La petite va mieux, Iza, remarqua-t-il.
    Il avait la voix plus profonde que celle de la femme mais, aux oreilles de l'enfant, les sons qu'il émettait ressemblaient plutôt à des grognements, et elle ne remarqua pas les gestes qui les accompagnaient. Leur langage lui demeurait totalement étranger ; elle savait seulement qu'il venait de communiquer une observation à la femme.
    - Elle est encore très faible, dit Iza, mais sa blessure va mieux. En dépit de la profondeur de ses plaies, elle n'a pas la jambe trop abîmée et l'infection se résorbe. Elle a été labourée par les griffes d'un lion des cavernes, Creb. As-tu déjà vu un lion des cavernes attaquer une proie et se contenter de lui donner un coup de patte ? Je suis étonnée qu'elle soit encore en vie. Elle doit se trouver sous la protection d'un esprit très puissant. Mais, ajouta Iza, que sais-je des esprits ?
    Il n'appartenait certainement pas à une femme, f˚t-elle la soeur de Mog-ur, de parler des esprits. D'un geste, elle le pria de pardonner son audace. Il ne releva pas, ainsi qu'elle s'y attendait, mais considéra l'enfant avec un intérêt accru. Il était arrivé de son côté à la même conclusion et, s'il ne voulait pas l'admettre, l'avis de sa soeur comptait pour lui et venait confirmer ses propres déductions.
    Ils levèrent le camp rapidement. Iza, chargée de ses ballots et de son panier, hissa la petite fille sur sa hanche et prit sa place dans le rang derrière Brun et Grod. Du haut de son perchoir, la fillette promenait autour d'elle un regard curieux, attentive à ce que faisaient Iza et les autres femmes en marchant. Les arrêts au cours desquels elles ramassaient tout ce qui se présentait de comestible l'intéressaient tout particulièrement. Iza lui donnait de temps à autre un morceau de bourgeon qu'elle venait de

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