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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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je l'aime, Ayla. Mais tu as été mon premier enfant, la fille de mon coeur. Je t'ai toujours aimée... préférée... dit Iza dans un dernier geste.
    Sa main retomba en même temps qu'un long soupir s'échappait de ses lèvres.
    Il n'y en eut pas d'autre.
    - Iza ! Iza ! s'écria Ayla. Ne pars pas, maman ! Ne pars pas Les gémissernents d'Ayla réveillèrent Uba qui se précipita vers la couche.
    - Maman ! Oh, non ! Ma maman est morte ! Ma maman est morte 1
    La petite fille et la jeune femme se regardèrent.
    - Elle m'a dit de te dire qu'elle t'aimait, Uba, dit Ayla.
    Encore sous le choc, elle ne pleurait pas. Puis Creb s'avança vers elles.
    Il avait quitté sa grotte avant même d'entendre les cris dAyla. Secouée par un violent sanglot, la jeune femme tendit les bras vers la petite fille et le vieil homme, et les étreignit de toute la force de son désespoir, les baignant tous les trois de ses larmes.
    26
    - Oga, voudrais-tu nourrir Dure encore une fois ?
    Malgré son handicap et le bébé gigotant sous son seul bras valide, Mog-ur s'était exprimé clairement. La jeune femme pensa quAyla ne devrait pas rester aussi longtemps sans allaiter son fils. Le visage de Mog-ur reflétait toute la peine consécutive à la mort d'lza et son désarroi face à
    l'effondrement d'Ayla. Bien entendu, elle ne pouvait refuser ce que lui demandait le vieux sorcier.
    - Bien s˚r, répondit Oga en prenant Dure du bras de Mog-ur. Creb regagna son foyer en boitant pesamment. Il remarqua qu'Ayla n'avait pas bougé, bien quEbra et Uka eussent enlevé le corps d'lza pour l'apprêter selon la tradition avant de le mettre en terre. Les cheveux emmêlés, le visage défaît, maculé par la poussière du voyage et les larmes, elle portait la même peau mise au départ du voyage de retour. Creb lui avait posé son enfant affamé sur les genoux, mais elle était restée sourde à ses pleurs, aveugle aux petites mains qu'il tendait vers elle. Une femme se serait dit que, malgré l'immensité de son chagrin, Ayla finirait à la longue par entendre son enfant. Mais Creb connaissait mal les mères et les bébés, Il savait que les femmes nourrissaient leurs enfants les unes des autres, et il ne supportait pas de voir cet enfant affamé quand d'autres femmes pouvaient lui donner le sein. Il avait confié Dure à Aga et lka, mais leur progéniture serait bientôt sevrée, et il ne leur restait que fort peu de lait. Grev avait un tout petit peu plus d'un an, et Oga, avec sa santé généreuse, avait toujours les seins gorgés ; cela faisait plusieurs fois qu'elle nourrissait
    le bébé d'Ayla. quant à Ayla, toute à sa douleur, elle ne sentait pas le durcissement de ses seins et de ses mamelons crevassés.
    Mog-ur prit son b‚ton et se rendit au fond de la caverne o˘ l'on avait creusé une fosse étroite. Le rang élevé d'lza dans la hiérarchie du clan lui conférait le privilège d'être enterrée à l'intérieur. Ainsi les esprits protecteurs qui veillaient sur elle ne s'éloigneraient pas du clan et ses ossements ne risquaient pas d'être dispersés par les charognards.
    Le sorcier saupoudra d'ocre rouge le fond de la fosse puis souleva la peau de bête sous laquelle reposait le corps nu et gris de la vieille guérisseuse. On lui avait attaché les bras et les jambes avec un nerf teint à l'ocre rouge sacré, en les lui ramenant vers le visage dans la position foetale. Le sorcier entreprit alors d'enduire le corps inerte d'un baume à
    base d'ocre rouge et de graisse d'ours. C'est ainsi qu'Iza pénétrerait dans le monde des esprits, de la même façon qu'elle était venue au monde.
    Jamais il n'avait été aussi douloureux pour Mog-ur d'accomplir son office.
    Iza avait été plus qu'une soeur pour lui. Elle le connaissait mieux que quiconque. Elle savait toutes les souffrances qu'il avait endurées sans plainte, la honte qu'il avait eue de sa difformité. Elle connaissait sa gentillesse, sa sensibilité, et respectait son pouvoir, son génie, et sa volonté de puissance. Elle l'avait nourri, soigné. Il avait pu jouir gr‚ce à elle d'une vie de famille. Bien qu'il ne l'e˚t jamais touchée intimement comme il le faisait à présent, passant un baume sur son corps froid, elle avait été pour lui une véritable compagne. Sa mort le bouleversait.
    quand il regagna son foyer, Creb était aussi p‚le que le cadavre de sa soeur. Ayla était toujours assise auprès de la couche d'lza, mais elle sortit de sa torpeur en le voyant fouiller dans

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