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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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esprit.
    L'été prit fin, l'automne passa et le clan s'installa dans l'hiver. La grossesse d'Uba suivait son cours. Mais aux environs du septième mois, les signes de vie en elle ne se firent plus sentir. Elle essaya de ne pas faire cas des crampes et des violentes douleurs qu'elle éprouvait dans les reins, niais quand elle commença à perdre du sang, elle se dépêcha d'aller trouver Ayla.
    - Depuis combien de temps a-t-il cessé de remuer, Uba ? demanda Ayla, le visage grave.
    - Depuis quelques jours, Ayla. que vais-je faire ? Vorn était si content.
    Je ne veux pas perdre mon enfant. qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Il restait si peu de temps avant la naissance.
    - Je n'en sais rien, Uba. Te souviens-tu d'être tombée ou d'avoir peiné
    pour soulever quelque chose de lourd ?
    - Je ne crois pas, Ayla.
    - Va t'allonger, Uba. Je vais t'apporter une infusion d'écorce de bouleau et je vais essayer de trouver une meilleure idée. Penses-y toi aussi, tu en sais à peu près autant qu'Iza.
    - J'y ai déjà réfléchi, Ayla. Je ne me souviens de rien qui puisse faire bouger de nouveau un bébé.
    Ayla ne put rien lui répondre. Elle savait parfaitement bien qu'il n'y avait pas le moindre espoir, et elle partageait toute l'angoisse d'Uba. Les jours suivants, Uba resta allongée dans l'espoir qu'un miracle se produirait. Ses douleurs dans les reins devenaient insupportables et seuls la soulageaient les remèdes qui la faisaient dormir d'un sommeil agité.
    Mais les crampes ne se transformaient toujours pas en contractions.
    Ovra passait la plus grande partie de son temps au chevet d'Uba. Elle avait traversé la même épreuve tant de fois qu'elle comprenait mieux que toute autre les souffrances qu'endurait la jeune femme dans sa chair comme dans son coeur. La compagne de Goov n'avait jamais pu mener à terme ses grossesses successives et, n'ayant toujours pas conçu d'enfant, sa tristesse s'était accrue avec le temps. Ayla trouvait noble et bon de la part de Goov qu'il continu‚t d'entourer sa compagne d'affection. D'autres hommes auraient pris une seconde femme, quand ils n'auraient pas chassé la compagne stérile de leur foyer. Mais Goov aimait Ovra, et jamais il n'aurait alourdi sa peine en lui imposant la présence d'une autre à leurs côtés. Ayla avait commencé à faire prendre à Ovra la secrète décoction dont Iza lui avait transmis la recette et qui
    empêcherait le totem d'Ovra d'être vaincu. La guérisseuse ne pouvait laisser une femme continuer d'avoir des grossesses qui se terminaient invariablement en fausses couches. Ayla s'était bien gardée de lui révéler les propriétés contraceptives de la décoction, mais à la longue Ovra le devina toute seule en constatant que l'esprit du totem je Goov lie parvenait plus à vaincre le sien, ce qui était mieux ainsi.
    Par un matin glacial, vers la fin de l'hiver, Ayla, accompagnée d'Ovra, examina la fille d'lza et prit une décision.
    - Uba, appela-t-elle doucement. (La jeune femme ouvrit les yeux, des yeux que des cernes sombres faisaient paraître encore plus profondément enfoncés dans les orbites.) Il est temps que tu prennes de l'ergot pour déclencher les contractions. Rien ne peut plus sauver ton enfant. Si tu ne l'expulses pas, tu mourras avec lui. Tu es jeune, tu peux en avoir d'autres.
    Uba regarda tour à tour Ayla puis Ovra.
    - Très bien, accepta-t-elle. Vous avez raison, il n'y a plus d'espoir, mon enfant est mort.
    L'accouchement d'Uba fut difficile. Les contractions mirent longtemps à
    venir, et Ayla n'osait plus donner d'analgésiques trop forts de peur de contrarier l'effet de l'ergot. Les autres femmes du clan vinrent l'encourager et l'assurer de leur soutien, mais aucune ne resta longtemps.
    Elles savaient toutes que les efforts et les souffrances d'Uba seraient vaines. Seule Ovra resta pour aider Ayla.
    quand l'enfant mort-né fut délivré, Ayla s'empressa de l'envelopper avec le placenta dans la peau disposée pour l'accouchement.
    - C'était un garçon, dit-elle à Uba.
    - Puis-je le voir ? demanda la jeune femme d'une voix faible.
    - Non, Uba, je ne pense pas que ce serait une bonne chose. Cela ne pourra que te rendre encore plus triste. Repose-toi, je m'en occupe. Tu n'aurais pas la force de te lever.
    Ayla dit à Brun qu'Uba était trop faible et qu'elle se chargerait d'enterrer l'enfant, niais elle se garda d'en dire davantage. Uba n'avait pas accouché d'un seul enfant, mais de deux, deux jumeaux qui n'étaient pas

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