Le clan de l'ours des cavernes
taille. Cette idée ne tarda pas à occuper toutes ses pensées et lui permit, dans une certaine mesure, d'oublier sa solitude.
Bien qu'elle ne s˚t pas encore comment les utiliser, elle décida d'emporter les épieux fabriqués durant l'hiver. Ces longs épieux étant encombrants, elle eut l'idée de fabriquer des supports qu'elle plaça dans chacun des paniers que portait la jument.
Elle vit passer des hordes de chevaux, mais aucune ne vint s'installer dans la vallée. C'était sans importance : Ayla n'avait pas l'intention de chasser à nouveau des chevaux. En revanche, une idée germa dans son esprit lorsqu'elle aperçut un troupeau de rennes. Notant leur courte ramure, elle crut dans un premier temps avoir affaire à des rennes m‚les. Puis elle s'aperçut que le troupeau comptait de nombreux petits. …voquant soudain les récits de chasse des hommes du Clan, elle se souvint alors que parmi les femelles de cervidés, celle du renne était la seule à porter une ramure. Il s'agissait donc d'un troupeau de rennes femelles.
Faisant à nouveau appel à sa mémoire, elle se souvint aussi d'une chose que les hommes du Clan disaient : les rennes, quand ils émigraient vers le nord au printemps, suivaient toujours la même voie, comme s'ils empruntaient un sentier qu'ils étaient les seuls à voir, et ils se séparaient pour voyager.
Les femelles partaient en premier avec les petits, puis les jeunes m‚les se mettaient en route et, lorsque la saison était plus avancée, les vieux m
‚les s'en allaient à leur tour par petits groupes.
Ayla chevauchait sans se presser, suivant un troupeau de rennes femelles accompagnées de leurs petits. Ces rennes avaient quitté les régions plus chaudes du sud, pour fuir les mouches et les moustiques qui s'installaient dans leur fourrure, plus particulièrement autour des yeux et des oreilles, et ils remontaient vers le nord o˘, sous un climat plus froid, ces insectes étaient moins abondants.
quand Ayla avait quitté la caverne, il y avait encore des poches de brouillard dans les creux et les dénivellations. Les rayons du soleil les avaient dissipées mais, à cause de ces brouillards matinaux, il faisait plus humide dans les steppes que d'ordinaire. Elle n'avait aucun mal à
suivre le troupeau de rennes qui avaient l'habitude des chevaux et ne faisaient pas attention à Whinney et à son passager humain, sauf lorsqu'ils s'approchaient trop près.
Tout en les observant, Ayla pensait à la chasse. Si les jeunes m‚les suivent les femelles, se disait-elle, ils ne vont pas tarder à apparaître.
Puisque je connais d'avance leur itinéraire, je vais peut-être pouvoir en tuer un. Encore faut-il que je m'approche assez près pour utiliser mes épieux. Et si j'essayais le coup de la fosse ? Le problème, c'est qu'ils n'auront aucune difficulté à l'éviter et qu'il n'y a pas assez de buissons pour construire une barrière suffisamment haute. Sans barrière, je peux peut-être les poursuivre dans l'espoir que l'un d'entre eux tombe dans le piège.
Et que se passera-t-il alors ? Je ne veux plus découper d'animal au fond d'une fosse. En plus, il faudra faire sécher la viande sur place. A moins que je trouve un moyen de la transporter jusqu'à la caverne...
Ayla et sa monture continuèrent à suivre le troupeau de rennes, s'arrêtant de temps à autre pour se reposer ou manger, jusqu'au moment o˘ les nuages prirent une couleur rose et o˘ le bleu du ciel commença à foncer. Ayla n'était jamais allée aussi loin au nord et la régièn o˘ elle se trouvait maintenant lui était inconnue. De loin, elle avait remarqué une ligne de végétation. quand elle l'atteignit, le ciel rouge vermillon se reflétait dans un cours d'eau bordé d'arbustes touffus. Les rennes avancèrent à la file indienne pour s'engager dans l'étroit passage qui menait à la rivière et s'arrêtèrent pour boire.
Dans la lumière crépusculaire, les vertes prairies prenaient une teinte terne et gris‚tre alors que le ciel s'embrasait à l'ouest, comme si la couleur volée par la nuit à la terre était restituée au ciel pour lui donner encore plus d'éclat. Ayla se demanda si ce cours d'eau était le même que celui qu'elle avait traversé à plusieurs reprises avec Whinney. On avait parfois l'impression d'avoir affaire à des torrents et des ruisseaux différents alors qu'il s'agissait souvent d'une seule et même rivière qui serpentait à travers les prairies, rebroussant chemin pour former
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