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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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un gibier de choix. Le lagopède des saules, plus lourd, constituait également dans les plaines une belle cible pour les frondeurs, tandis que l'on chassait au filet les oies et canards migrateurs. Enfin dans le ciel, portés par les courants chauds, planaient, nonchalants mais attentifs, de nombreuses espèces d'oiseaux de proie et de charognards.
    Il y avait d'autres hôtes dans les bois et dans les steppes voisines de la caverne : hermines, loutres, gloutons, martres, renards, fouines, zibelines, blaireaux, chats sauvages, tous prédateurs d'écureuils, poresépies, lièvres, lapins de garenne, castors, rats musqués, hamsters géants, grandes gerboises, et autres petits rongeurs maintenant disparus.
    Les grands carnivores étaient essentiels à la sélection des vastes troupeaux. Il y avait les loups et leurs féroces cousins, les lycaons. Il y avait les félins : lynxs, panthères, léopards des neiges, tigres, lions des cavernes, de loin les plus grands. Les ours bruns maraudaient Près de la caverne, mais leurs gigantesques parents, les ours des cavernes, étaient désormais absents. quant à la grande hyène des cavernes, elle prélevait ici comme partout sa part du festin.
    La richesse de cette terre était infinie, et l'homme ne représentait qu'une part infime de la vie multiforme de l'ancien jardin d'Eden. Créature chétive, hors la taille de son cerveau, il était le moins doué des chasseurs. Mais malgré son manque de griffes et de crocs, la lenteur de sa course et sa dérisoire agilité, le prédateur bipède avait eu tôt fait de gagner le respect de ses concurrents quadrupèdes. Son odeur seule suffisait à éloigner tout animal d'envergure ayant vécu dans le voisinage de l'homme.
    Les chasseurs du clan étaient aussi aptes à se défendre qu'à porter l'attaque quand la sécurité du clan était menacée et, lorsqu'ils désiraient quelque belle fourrure pour l'hiver, ils n'hésitaient pas à traquer les félins les plus redoutables.
    C'était une belle journée ensoleillée, qui sentait bon les prémices de l'été. Les frondaisons présentaient encore un vert tendre qui irait se fonçant avec la chaleur. Les mouches bourdonnaient au-dessus des restes de repas. La brise apportait des senteurs marines, et les ombres des branches dansaient sur la pente éclaboussée de soleil devant la caverne. Une fois la caverne adoptée et les cérémonies achevées, les t‚ches de Mog-ur se trouvèrent soudain allégées. De temps à autre il lui incombait encore la responsabilité de quelque rituel à l'occasion d'une expédition de chasse, d'une conjuration des mauvais esprits ou encore lorsqu'un membre du clan était blessé ou malade, afin d'en appeler aux totems protecteurs pour seconder les remèdes magiques d'lza. Les chasseurs étaient partis, emmenant avec eux la plupart des femmes. Ils ne seraient pas de retour avant plusieurs jours et, pour cette raison, les femmes les accompagnaient afin de préparer la chair des bêtes abattues, car naturellement le gibier se transportait plus facilement une fois séché et prêt à être conservé pendant l'hiver. La chaleur du soleil et le vent qui balayait constamment les steppes desséchaient rapidement la viande découpée en fines lanières. La fumée abondante que produisaient les feux d'herbes et de bouse était plutôt destinée à éloigner les mouches qui pondaient dans la viande fraîche et la faisaient s'avarier. En outre, les femmes avaient la charge de la majeure partie des fardeaux sur le chemin du retour.
    Depuis leur emménagement dans la caverne, Creb avait passé la majeure partie de son temps en compagnie d'Ayla, à s'efforcer de lui apprendre leur langage. Elle répétait sans la moindre difficulté les termes rudimentaires que les enfants avaient souvent le plus grand mal à prononcer, mais le système complexe des signes et des mimiques en usage dans le clan lui était totalement étranger. Creb avait bien essayé de lui faire comprendre le sens de certains gestes, mais pour y parvenir, il lui manquait un langage commun. Le vieillard avait eu beau se creuser la cervelle, il n'était pas arrivé à communiquer ce savoir à la petite fille, ce qui la rendait tout aussi malheureuse que lui.
    Consciente de la présence d'un obstacle infranchissable, elle faisait des efforts désespérés pour allonger la liste des mots qu'elle connaissait.
    Elle savait bien que les membres du clan possédaient d'autres moyens d'expression que le langage

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