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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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en colère contre elle.
    C'est ce qui a d˚ lui faire mal aux yeux. Les yeux clairs comme les siens sont probablement plus fragiles que les nôtres. Mais je n'y vois aucune inflammation et elle n'a pas mal. Je crois que la tristesse est seule responsable de ses larmes, expliqua Iza.
    - La tristesse ? C'est la tristesse qui lui fait mal aux yeux ? Parce qu'elle croyait que je ne l'aimais plus ?
    Creb était pour le moins perplexe. Ayla était-elle malade ? Pourtant elle avait toutes les apparences d'une enfant en bonne santé, et personne n'avait jamais éprouvé de malaise physique à l'idée de ne pas être aimé par Mog-ur. Non, personne, hormis Iza, ne lui avait jamais manifesté
    d'attachement particulier. On le craignait, on le respectait, mais il n'était pas un seul membre du clan qui e˚t désiré se faire aimer de lui au point d'en avoir mal aux yeux. Iza avait probablement raison, des yeux clairs comme ceux d'Ayla devaient être fragiles. Je dois lui faire comprendre que je l'ai grondée pour son bien, afin qu'elle se conduise dans le clan selon les règles établies. Si elle continue de mal se comporter, Brun finira par la chasser. Il en a le pouvoir. Je n'aurais jamais pensé
    qu'elle puisse s'imaginer que je ne l'aime plus. Je l'aime, cette petite, s'avoua Creb. Oui, aussi bizarre soit-elle, je l'aime énormément.
    Telles étaient les pensées de Mog-ur tandis qu'Ayla s'approchait timidement, la tête baissée. Elle s'arrêta devant lui et leva vers le sorcier des yeux tristes encore remplis de larmes.
    - Je ne regarderai plus chez les autres, déclara-t-elle par gestes. Tu n'es pas f‚ché ?
    - Non, répondit-il de la même manière. Je ne suis pas f‚ché, Ayla. Mais tu fais désormais partie du clan, tu appartiens à mon foyer. Tu dois apprendre notre langage et nos coutumes aussi. Comprends-tu ?
    - Tu vas continuer à t'occuper de moi ? demanda-t-elle. Tu m'aimes ?
    - Oui, Ayla, je t'aime.
    Un large sourire illumina le visage de la fillette qui tendit les bras vers le vieil homme et l'embrassa, puis grimpa sur ses genoux et s'y pelotonna tendrement.
    Creb avait toujours manifesté un grand intérêL pour les enfants. Dans ses fonctions de mog-ur, il révélait rarement Lin totem d'enfant qui ne par˚t pas parfaitement approprié aux yeux de la mère. Le clan attribuait la justesse de vue de Mog-ur à ses pouvoirs magiques, mais toute son habileté
    résidait dans ses facultés d'observation. Il était très attentif aux enfants dès leur naissance, mais le vieil infirme qu'il était n'avait jamais connu la joie des parents à bercer leurs petits dans leurs bras.
    Epuisé par tant d'émotions, Ayla s'abandonna au sommeil, rassurée par la chaude présence du vieil homme. Il remplaçait dans son coeur celle d'un homme dont le souvenir subsistait toujours dans un recoin de sa mémoire. En contemplant le visage paisible et confiant de l'enfant blottie contre lui, Creb sentit naître à son égard une affection profonde, aussi forte que s'il se f˚t agi de sa propre fille.
    - Iza, appela-t-il doucement.
    Mais il ne tendit l'enfant endormie à la femme qu'après l'avoir serrée encore un moment contre sa poitrine.
    - Sa maladie l'a fatiguée, dit-il après que sa soeur eut étendu Ayla dans la fourrure. Veille à ce qu'elle se repose demain et tu examineras de nouveau ses yeux.
    - Oui, Creb, répondit Iza d'un signe de tête.
    Iza adorait son frère infortuné. Elle connaissait mieux que personne les trésors de bonté, dissimulés derrière une apparence rebutante, que renfermait son coeur. Elle était heureuse qu'il e˚t enfin trouvé quelqu'un à aimer, quelqu'un dont il f˚t aimé, et sa joie resserra encore les liens qui l'unissaient à la fillette.
    Depuis son enfance, Iza n'avait plus jamais ressenti un bonheur semblable.
    Seule venait l'assombrir la peur lancinante de donner le jour à un garçon qui serait alors élevé par un chasseur. Malgré les prières ferventes qu'elle adressait quotidiennement à son totem, elle ne parvenait pas à
    dominer son inquiétude. Elle était la soeur de Brun ; leur mère avait été
    la compagne du chef auquel Brun avait succédé. S'il arrivait quelque malheur à Broud ou si la compagne de ce dernier n'avait pas d'enfant m‚le, le commandement du clan reviendrait au fils d'lza, si elle en avait un.
    Brun serait dans ce cas forcé de la donner, elle et l'enfant, à l'un des chasseurs, à moins qu'il ne la prît dans son propre foyer.
    A mesure que l'été

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