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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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années.
    Goov avait mis très longtemps avant de comprendre tout cela. Creb incisa encore trois fois la petite branche et posa trois doigts sur les marques.
    Ayla regarda alors son autre main et leva aussitôt trois doigts, après avoir replié sans hésiter le pouce et l'index.
    - quand j'aurai tout ça ? demanda-t-elle en levant ses huit doigts. Creb acquiesça, mais ce que fit ensuite la fillette le laissa ébahi ; il lui avait fallu des années pour mçtriser cette abstraction. Ayla abaissa l'une de ses mains et ne tendit que trois doigts.
    - Alors, je pourrai avoir un bébé dans ça d'années, conclut-elle par gestes avec une grande assurance, convaincue de la justesse de son raisonnement.

    Le vieux sorcier était abasourdi. Il était inconcevable qu'une enfant de son ‚ge f˚t capable d'une telle promptitude de déduction.
    - Oui, c'est possible, bien qu'un peu tôt. Il se pourrait que ce soit encore dans tout ça, répondit Creb en faisant deux entailles supplémentaires dans son morceau de bois. Ou bien dans beaucoup plus, ajouta-t-il. On ne peut savoir à l'avance.
    Ayla, l'air perplexe, leva le pouce et l'index.
    - Et après ça ? demanda-t-elle.
    Creb la considéra avec suspicion. Ils s'aventuraient sur un terrain glissant et Brun verrait d'un mauvais ceil la petite fille s'initier à des domaines réservés aux seuls mog-ur et, plus grave encore, exercer d'aussi grands pouvoirs magiques. Mais Ayla avait piqué la curiosité du sorcier, impatient de voir jusqu'o˘ iraient ses capacités de compréhension.
    - Mets tes deux mains sur toutes les marques, lui expliqua-t-il. (Ayla lui obéit, puis Creb traça une autre marque sur laquelle il mit son petit doigt.) Tu vois, dit-il, j'ai mis mon petit doigt sur cette marque-là.
    Après la première série couverte par tes deux mains, tu dois penser au premier doigt de la main de quelqu'un d'autre, puis au doigt suivant et ainsi de suite. Tu comprends ? demanda-t-il en la regardant attentivement.
    La petite fille ne cilla pas. Elle considéra ses mains puis celles de Creb et fit la grimace particulière avec laquelle elle manifestait sa joie, en hochant vigoureusement la tête. Et, à la stupeur du sorcier, elle franchit une nouvelle étape avec une aisance déconcertante.
    - Et ensuite les mains de quelqu'un d'autre, et encore de quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ? demanda-t-elle.
    C'était plus que ne pouvait imaginer Creb, qui avait le plus grand mal à
    compter jusqu'à vingt. Au-delà, les nombres se perdaient dans une infinité
    vague qu'il nommait " beaucoup ". Il avait en de rares occasions et après une longue méditation eu le sentiment d'entrevoir une bribe de ce concept qu'Ayla venait de maîtriser sans la moindre difficulté. Prenant soudain conscience de l'abîme qui séparait son esprit de celui d'Ayla, il chercha à
    dissimuler son trouble en faisant diversion.
    - Dis-moi comment s'appelle ceci ? lui demanda-t-il en brandissant la branchette qu'il avait utilisée pour sa démonstration.
    - Saule, répondit-elle avec une légère hésitation.
    - Très bien, dit Creb en la prenant par les épaules et en la regardant droit dans les yeux. Ayla, il vaudrait mieux que tu ne parles à personne de tout ce que je viens de t'apprendre, ajouta-t-il en lui montrant les entailles.

    - Oui, Creb, lui promit-elle, consciente de l'importance que cela représentait aux yeux du sorcier, dont elle avait appris à comprendre les gestes et les expressions mieux que personne, à l'exception d'lza.
    - Allons, il est grand temps de rentrer, déclara-t-il, désireux de rester seul pour méditer en paix.
    - Oh, non, pas encore ! Il fait encore bon dehors, supplia la fillette.
    - Ayla, il ne faut jamais contredire un homme quand il a pris une décision, lui reprocha-t-il gentiment.
    - Oui, Creb, répondit-elle en baissant la tête, comme il lui avait appris à
    le faire.
    Sur le chemin du retour, elle marcha en silence aux côtés de Mog-ur jusqu'au moment o˘ l'impétuosité de sa jeunesse reprit le dessus, et elle se remit à gambader devant lui. Elle revenait en courant, les bras chargés de brindilles et de pierres, dont elle lui déclinait les noms ou lui demandait de les lui rappeler si elle ne s'en souvenait plus. Encore sous le coup de sa découverte, le sorcier lui répondait machinalement.
    Les premières lueurs de l'aube dissipaient les ténèbres et la fraîcheur de la nuit annonçait l'arrivée prochaine de la neige. Allongée sur sa couche, Iza regardait se

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