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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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entraînement ? (Les yeux du chef étincelaient de fureur.) Et tu te prétends chasseur, alors que tu ne peux même pas te comporter comme un homme ! Vorn sait mieux se contrôler que toi. Une femme a plus de discipline que toi. Est-ce ainsi que tu entends mener tes hommes le jour o˘ tu seras chef ? Si tu es incapable de bien te conduire toi-même, comment peux-tu prétendre conduire le clan un jour ? Zoug a raison, tu n'es qu'un gamin qui se prend pour un homme.
    Broud était mortifié. Jamais il n'avait subi de réprimande aussi sévère, et qui plus est, devant les chasseurs et devant Vorn. Jamais il ne parviendrait à faire oublier cette scène humiliante. Il aurait préféré
    affronter un iion des cavernes plutôt que d'encourir la colère de Brun. Et de la colère, Brun en manifestait d'autant plus rarement que l'harmonie régnait dans le clan, auquel il donnait un exemple de dignité, de sagesse et de rigueur personnelle. Jamais Brun n'avait à élever la voix ; il savait se faire obéir d'un seul regard appuyé. Broud, tout honteux, baissa humblement la tête.
    Après avoir jeté un coup d'oeil en direction du soleil, Brun donna le signal du départ. Témoins gênés d'une semonce aussi sévère, les autres chasseurs se sentirent soulagés de partir et se mirent à leur place derrière leur chef qui prit à vive allure le chemin de la caverne. Le visage encore cramoisi, Broud terminait la marche.
    Ayla s'aplatit sur le sol, sans bouger, sans même oser respirer, paralysée de peur à l'idée que les hommes viennent à la découvrir. Elle savait qu'elle avait assisté à une'scène qu'aucune femme n'avait le droit de surprendre. Broud n'aurait jamais été réprimandé de la sorte devant une femme. quels que fussent les reproches qu'ils avaient à se faire, les hommes restaient fraternellement solidaires les uns des autres face à
    la gent féminine. Mais cette algarade avait fait découvrir à la petite fille tout un aspect de la vie des hommes qu'elle n'avait jamais envisagé.
    Ils n'étaient donc pas des êtres tout-puissants et jouissant de l'impunité, ainsi qu'elle l'avait toujours cru. Ils étaient eux aussi obligés d'obéir à
    des ordres et pouvaient également se faire réprimander. Seul Brun semblait au-dessus de toute loi et de tout homme. Ayla ne pouvait s'imaginer combien Brun, plus que quiconque, se trouvait soumis à de lourdes contraintes : celles des us et coutumes du clan et celles, imprévisibles, que lui imposaient les esprits mystérieux et son propre sens des responsabilités.
    Ayla resta cachée longtemps après le départ des hommes, redoutant leur retour à tout instant. Et c'est toute tremblante qu'elle osa enfin sortir des buissons. Si elle n'était pas encore réellement à même de mesurer toutes les conséquences de sa nouvelle perception des hommes, une chose au moins était claire : elle avait vu Broud aussi soumis qu'une femme, et cela lui avait procuré un vrai plaisir, car elle en était venue peu à peu à
    détester l'arrogant jeune homme qui ne manquait jamais de l'admonester durement et de la frapper pour de prétendus manquements à la discipline dont elle ne se sentait pas coupable. Elle avait beau accourir à ses ordres et accomplir tout ce qu'il lui commandait, jamais il n'était satisfait d'elle.
    Ayla traversait la clairière en songeant encore à l'incident quand elle aperçut à ses pieds la fronde que Broud avait jetée dans sa rage. Personne n'avait pensé à la ramasser avant de partir. Elle la contempla sans oser la toucher. C'était une arme, et elle avait bien trop peur de Brun pour commettre une faute qui lui attirerait sa terrible colère. Il lui revint en mémoire le début de la scène, quand les hommes étaient rassemblés autour de Zoug qui prodiguait à Vorn ses conseils, et la difficulté du petit garçon à
    tirer. Est-ce vraiment si difficile ? se demanda-t-elle. Si Zoug me montrait comment faire, serais-je capable de tirer ?
    Ayla p‚lit devant la témérité de ses propres pensées, jetant autour d'elle des regards inquiets pour s'assurer qu'elle était bien seule. Puis elle se baissa pour ramasser la fronde. A peine eut-elle en main l'arme au cuir souple et usé qu'elle prit conscience du ch‚timent qui l'attendait si elle venait à être surprise. Elle revit Broud essayer de toucher le poteau, la grimace moqueuse de Zoug comme le présomptueux manquait sa cible, et une lueur espiègle s'alluma dans ses yeux.
    Comme Broud enragerait s'il

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