Le clan de l'ours des cavernes
verdissent en grandissant. Et le ciel est si bleu, aujourd'hui. Le vent apporte des odeurs marines. quand irons-nous pêcher ?
Les eaux ont d˚ suffisamment se réchauffer pour que je puisse me baigner.
Je suis étonnée que personne au clan n'aime nager. La mer a un go˚t salé, mais je flotte si bien dedans. J'espère que nous irons très bientôt à la pêche ; j'adore le poisson et les fruits de mer et aussi les ceufs qu'on trouve dans les falaises. Tiens ! un écureuil ! Comme j'aimerais grimper dans un arbre comme il le fait !
Elle musarda ainsi dans les collines boisées une bonne partie de la matinée puis, s'étant soudain aperçue de l'heure tardive, elle décida de regagner directement la clairière aux merisiers. Comme elle s'en approchait, elle perçut des bruits de voix et entrevit à travers les arbres la silhouette des hommes se livrant à quelque activité. Elle s'apprêtait à faire demitour quand elle se rappela l'écorce de merisier, et un instant elle hésita.
Les hommes ne seraient pas contents de me surprendre dans le coin, pensa-t-elle. Brun ne manquerait pas de me réprimander, mais Iza a besoin de son écorce. Peut-être qu'ils ne tarderont pas à rentrer. Je me demande ce qu'ils sont en train de faire, tout de même. Elle s'avança à pas de loup et se cacha derrière le large tronc d'un grand arbre pour observer à travers les buissons enchevêtrés ce qui se passait.
Les hommes s'entraînaient au lancer en prévision de la prochaine chasse.
Ayla se rappela les avoir vus confectionner de nouvelles lances. Ils avaient commencé par abattre de jeunes arbres aux troncs minces, souples et bien droits, dont ils avaient élagué toutes les branches ; puis ils en avaient durci au feu l'extrémité, pour ensuite les tailler en pointe et les aiguiser à l'aide d'un grattoir en silex. Ayla frémissait encore au souvenir de la réprobation générale qu'elle avait provoquée en osant toucher l'un de ces épieux.
Il était strictement interdit aux femmes de toucher les armes, lui apprit-on ce jour-là, ainsi que les outils utilisés pour leur fabrication. Ayla ne voyait pourtant aucune différence entre un couteau servant à couper le cuir destiné à confectionner une fronde et celui servant à tailler un vêtement.
La lance que sa main avait souillée fut br˚lée, pour la plus grande irritation du chasseur qui l'avait fabriquée. Creb et Iza l'avaient soumise par gestes à une longue réprimande dans le but d'ancrer dans sa conscience l'abomination de son acte. Les femmes étaient consternées devant une telle audace ; quant à Brun, son regard noir en disait long sur sa réprobation.
Mais ce fut le malin plaisir que prit Broud à la voir accablée de reproches qui ulcéra particulièrement Ayla.
La fillette observait, mal à l'aise, la scène qui se déroulait derrière l'écran de broussailles. Outre leurs lances, les hommes avaient emporté
leurs autres armes. A l'exception de Dorv, de Grod et de Crug en grande discussion sur les mérites comparés de la lance et de la massue, la plupart des hommes s'entraînaient à la fronde. Vorn se trouvait parmi eux depuis que Brun l'avait estimé en ‚ge d'apprendre le maniement de cette arme, sous la conduite de Zoug.
Zoug montrait à Vorn comment tenir ensemble les deux extrémités de la bande de cuir et comment placer le caillou. Il avait préféré utiliser une fronde passablement usée dont il avait raccourci les deux bouts pour l'adapter à
la petite taille de son élève.
Ayla, tout attentive, se sentit rapidement captivée par la leçon de Zoug, et elle suivit avec autant d'intérêt que le jeune garçon les explications du vieil homme. Au premier essai de Vorn, la fronde s'emmêla et le caillou tomba à ses pieds. Le garçon semblait avoir le plus grand mal à donner le coup de poignet indispensable pour faire tournoyer la fronde et lui donner ainsi la force nécessaire à la projection violente du caillou.
Légèrement à l'écart, Broud observait Vorn. Le garçon lui vouait une véritable adoration. C'était Broud qui lui avait fabriqué sa première lance, dont il ne se séparait jamais, même pour dormir, et qui lui avait appris à s'en servir en le traitant d'égal à égal. Or, voilà qu'à présent Vorn reportait son admiration sur le vieux chasseur, au grand dépit de Broud. Après que Vorn eut échoué plusieurs fois, Broud interrompit la leçon.
- Attends, Vorn, je vais te montrer comment il faut s'y prendre, déclara
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