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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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le choix.
    - Pourquoi les hommes ont-ils le droit de commander aux femmes ? En quoi nous sont-ils supérieurs ? Ils ne peuvent même pas avoir d'enfants !
    répliqua amèrement Ayla.
    - C'est ainsi, et il en a toujours été ainsi chez ceux du Clan. N'oublie pas que tu es des nôtres, Ayla. Tu es ma fille. Tu dois te conduire comme il sied à une fille de notre peuple.
    Ayla baissa la tête. Iza avait raison, elle avait provoqué Broud. Elle regarda la femme qu'elle pouvait considérer comme sa mère. Iza avait vieilli, ses bras autrefois musclés avaient perdu leur fermeté et ses cheveux bruns avaient blanchi. Creb, qui lui avait paru si vieux au premier abord, avait fort peu changé par comparaison.
    - Tu as raison, Iza, répondit la fillette. Je me suis mal comportée avec Broud. Je t‚cherai de ne plus le mécontenter dorénavant.
    Le bébé qu'Ayla tenait dans ses bras commença à s'agiter, puis ouvrit de grands yeux étonnés.
    - Faim, dit-elle en esquissant maladroitement le geste approprié, puis elle enfourna son petit doigt dans sa bouche.
    - Il se fait tard, déclara Iza en regardant le ciel. Nous ferions mieux de rentrer.
    Si Ayla avait décidé de faire des efforts pour plaire à Broud, elle eut le plus grand mal à tenir sa promesse. Elle essaya bien de ne plus le provoquer mais elle avait pris l'habitude de l'ignorer, faisant semblant de ne pas le voir en sachant qu'il s'adresserait à quelqu'un d'autre pour ses besoins ou encore se résignerait à se servir tout seul. Les regards haineux qu'il lui lançait ne faisaient plus peur à la fillette, qui se sentait à
    l'abri de sa colère. Son impertinence était devenue une habitude. Elle l'avait trop longtemps regardé droit dans les yeux pour baisser la tête à
    présent. Et c'était ce dédain inconscient que Broud lui reprochait bien plus que ses précédentes effronteries. Il sentait qu'elle n'avait plus le moindre respect pour lui. Mais ce n'était pas le respect qu'elle avait perdu, mais la crainte qu'il lui avait inspirée.
    La saison o˘ les vents froids et les neiges abondantes allaient de nouveau confiner le clan dans la caverne approchait, au grand regret d'Ayla. Les femmes s'activaient à rentrer les récoltes de l'automne. Ayla n'aimait pas voir les feuilles commencer de tomber, même si la riche palette de l'arrière-saison la fascinait par sa beauté. Elle avait peu de temps pour grimper jusqu'à sa retraite pastorale, car les t‚ches étaient multiples et les jours raccourcissaient rapidement.
    Un jour, toutefois, elle prit son panier de cueillette et, armée de son b
    ‚ton, s'en fut ramasser des noisettes dans sa clairière secrète. Dès qu'elle fut arrivée, elle se débarrassa de son panier et courut dans la grotte chercher sa fronde. Elle avait quelque peu aménagé sa retraite, y apportant une vieille peau de couchage. Sur une étagère faite d'un bout de branche fendu en deux posé entre deux grosses pierres, il y avait quelques ustensiles en écorce de bouleau, un couteau de silex, et quelques galets pour casser les noisettes. Elle prit sa fronde dans le panier d'osier tressé o˘ elle la rangeait et s'en fut en quête de cailloux.
    Elle se mit à tirer quelques coups pour ne pas perdre la main. Vorn n'atteint certainement pas ses cibles comme moi, pensa-t-elle avec fierté, tandis que chacun de ses projectiles filait avec force et précision. Mais elle se lassa vite de son jeu et entreprit de ramasser les noisettes éparpillées sur le sol, au pied des épais buissons. La vie lui paraissait merveilleuse. Uba croissait et embellissait à vue d'oeÔl, Iza allait beaucoup mieux, et les maux de Creb se faisaient moins sentir durant les beaux jours, ce qui lui avait permis de faire de longues promenades en sa compagnie. Elle était devenue experte dans le tir à la fronde et prenait un immense plaisir à s'entraîner. Il lui était devenu extrêmement facile de toucher à tous les coups les cibles qu'elle choisissait, branches ou rochers. Enfin, plus important que tout, Broud avait fini par la laisser tranquille. Elle était convaincue que rien ne pourrait désormais g‚cher son bonheur, tandis qu'elle remplissait son panier de noisettes.
    Les feuilles mortes tourbillonnaient dans le vent avant de recouvrir les noisettes qui jonchaient le sol. Celles qui n'étaient pas tombées pendaient, m˚res et bien pleines, aux branches en partie dénudées. A l'est, les steppes ondoyaient sous le vent telle une mer dorée, tandis qu'au

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