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Le Code d'Esther

Le Code d'Esther

Titel: Le Code d'Esther Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Benyamin , Yohan Perez
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l’aide de branches de saule en scandant : « Israël a gagné, Israël a gagné » (psaume 26 verset 6).
    « Ce qui veut dire, poursuit le Professeur, que les condamnés à mort de Nuremberg ont été exécutés le jour où Dieu, après avoir jugé les ennemis de notre peuple, met Sa sentence à exécution… Vous commencez à mieux comprendre le mystère du Livre d’Esther ? »
    Sur le coup, la révélation me laisse sans voix. Mais cela ne dure guère : mes réticences, que je vais puiser dans ma formation ou ma culture, sont encore trop fortes. J’ai bien conscience de jouer les trouble-fête, mais je ne peux pas m’en empêcher. Il en faudrait plus pour faire vaciller ma raison.
    « Disons que j’y vois l’effet du hasard d’un calendrier. Une coïncidence. »
    Le Professeur éclate de rire, en levant ses mains vers le ciel, comme si je venais de raconter la meilleure blague de l’année.
    « J’aime bien ces défis ! s’exclame-t-il. Pour tout vous dire, je préfère convaincre avec des mots, des idées, des concepts quelqu’un qui résiste plutôt que d’avoir en face de moi quelqu’un qui gobe tout ce que je peux lui raconter. Messieurs, conclut-il en se levant, nous allons employer les grands moyens, sortir l’artillerie lourde, mais, comme il se fait tard, je pense qu’un bon café nous fera le plus grand bien ! »
    Pendant qu’il file à la cuisine, j’en profite pour sortir sur le balcon. Il est plus de 2 heures du matin, la nuit est calme et je suis en pleine ébullition. Pas une âme dans la rue, et des milliers d’idées qui se bousculent dans ma tête. Qu’est-ce que j’attendais, au juste ? Des révélations aux allures de miracles ? Des preuves irréfutables d’une présence divine ? En tout cas, des faits plus consistants que ceux qui m’ont été proposés jusqu’à présent. J’avoue que le monde dans lequel le Professeur veut m’attirer est tentant, avec cette touche de magie ou d’ésotérisme qui fascine. Ce serait, je m’en rends compte, tellement plus simple d’y adhérer ! Seulement voilà, je n’y parviens pas. Je veux des faits, une succession de faits qui pourraient m’ébranler et, peut-être, me faire changer d’avis. Mais, je dois le confesser, même si je n’ai rien laissé paraître, mon cartésianisme et mon obsession rationnelle commencent à être entamés.
     
    Quelques tasses de café plus tard, l’esprit plus à l’affût que jamais, nous sommes prêts à reprendre la discussion. « Les grands moyens, l’artillerie lourde », a prévenu le Professeur. Je n’ai aucune idée de ce qui nous attend, mais je suis décidé à me battre pied à pied avec toute interprétation hasardeuse ou toute coïncidence d’origine céleste.
    « Vous vous souvenez de ce coup de fil mystérieux que j’ai reçu et qui m’a mis sur la voie du code… »
    Mordechay Neugroschel a retrouvé son attitude de conférencier, la voix toujours aussi monocorde, une demi-douzaine de livres à portée de main, dont deux nouveaux qu’il est allé chercher dans sa bibliothèque pendant la pause-café. C’est peut-être entre leurs pages que se cachent ses armes secrètes.
    « Nous avons donc les dix enfants d’Aman, dix garçons, à en juger par les prénoms, et de l’autre côté, à Nuremberg…
    — … nous avons onze condamnés à mort ! »
    Mon objection a fusé, sans lui laisser le temps de terminer sa phrase. J’ai le sentiment de marquer un point, et, pourtant, je ne saurais dire à ce moment-là si je suis heureux ou déçu que les chiffres ne correspondent pas.
    « Précisément, enchaîne le Professeur. Seulement voilà, dans la Meguila , il existe un passage sur lequel on glisse, à mon avis, un peu vite… Quel est ce passage ? »
    Il s’empare du Livre d’Esther et traduit au fur et à mesure les caractères hébraïques qu’il nous désigne du doigt.
    « Le roi Assuérus vient d’avoir une insomnie. Il a consulté les archives du palais et a pris connaissance d’un complot, fomenté par des eunuques, que Mardochée a réussi à dénoncer à temps. Il décide alors de le remercier et de le récompenser de la manière suivante… Je lis : “Il ordonna que Mardochée, vêtu comme un roi, fût placé sur un cheval blanc que tirerait Aman, à pied, et promené dans les rues de Suse.”
    » Le traité de Meguila nous apprend alors (il reprend le livre)… que la fille d’Aman, pensant que son père est sur le

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