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Le Code d'Esther

Le Code d'Esther

Titel: Le Code d'Esther Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Benyamin , Yohan Perez
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cheval et Mardochée à pied, se saisit d’un sac de détritus et le lance sur celui qui guide le cheval. L’incident fait grand bruit au palais, au point que, lorsque le décret royal concernant la pendaison de la descendance d’Aman est pris, sa fille fera partie du lot. Et l’on retrouve le chiffre onze, à Nuremberg comme à Suse. »
    Je m’attendais à une botte secrète. Je ne savais pas quelle forme elle prendrait, mais je la sentais arriver. Les textes et les faits sont têtus. Moi aussi ! Il me faudra quelques secondes pour reprendre mes esprits, moins d’une minute pour trouver la parade. Elle est évidente et porte le sceau de l’Histoire avec un grand « H ».
    « J’entends bien. Le seul problème, c’est que la veille de l’exécution à Nuremberg, il se produit un événement inouï : l’un des onze condamnés à mort se suicide. Il s’agit de Göring. »
    C’est l’un des rebondissements les plus incroyables du procès de Nuremberg. Aujourd’hui encore, les historiens discutent des conditions dans lesquelles il s’est déroulé. Voici, du moins selon les témoins directs et le site Internet consacré à l’événement, comment les choses se sont déroulées :
    Vers 22 heures, le 15 octobre 1946, le D r  Mueke apporte, comme tous les soirs, un comprimé de Seconal à Göring. Celui-ci l’avale et, d’un ton indifférent, demande si cela vaut la peine de se déshabiller. Le médecin, terriblement gêné, s’en tire par une réponse évasive : « Certaines nuits sont très brèves », dit-il.
    À 22 h 45, la sentinelle affectée à la garde de Göring observe, par le judas, que le prisonnier, couché sur son lit, se conduit bizarrement. Ce sont d’abord les mains qui agrippent convulsivement la couverture. Puis, les spasmes s’étendent au bras. Le visage se crispe, les jambes s’agitent, le torse se jette à gauche et à droite, il se cabre…
    « Hey ! »
    Le cri de la sentinelle retentit dans le couloir. L’officier de service accourt, ouvre la porte, se penche sur l’ex-maréchal. Déjà, les spasmes commencent à s’apaiser. Mais l’énorme corps reste tordu sur lui-même, légèrement appuyé sur les coudes. La respiration est haletante, des gouttes de sueur roulent sur son visage.
    L’officier et la sentinelle comprennent que le prisonnier leur échappe. Ils le soutiennent, lui tapotent les joues, mais sans conviction. Le médecin, prévenu entre-temps, croit d’abord qu’il s’agit d’une crise cardiaque. Mais, soudain, le visage de Göring devient absolument bleu, le corps retombe – un dernier râle, et c’est fini.
    Comment Göring a-t-il pu se procurer du poison dans une prison où il était surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Qui le lui aurait remis ? Pendant longtemps, on a pensé que la pilule de cyanure était cachée dans ses affaires depuis le premier jour de son incarcération et qu’elle aurait échappé aux multiples fouilles auxquelles sa cellule était soumise. Et puis, il y a quelques années, en 2005, le Los Angeles Times publia la confession d’un ancien gardien de la prison de Nuremberg, Herbert Lee Stevers, affirmant être celui qui, sans le savoir, avait fourni le poison à Göring. Selon lui, deux hommes lui auraient demandé de remettre à Göring un carnet de notes et un stylo où, selon lui, le cyanure était sans aucun doute dissimulé. « En apprenant son suicide, je me suis senti immédiatement coupable… Et aujourd’hui, à plus de 80 ans, j’ai préféré dire ce que j’avais sur le cœur parce que je n’avais plus la force de vivre avec ça. »
    Quoi qu’il en soit, le 16 octobre 1946, il n’y avait plus que dix hommes à exécuter.
    Je devrais triompher ; pourtant, au fur et à mesure que j’expose le déroulement de cet invraisemblable retournement de situation, je sens mon euphorie décroître. Il est impossible que le Professeur ait ignoré cette péripétie. Cet homme est une encyclopédie à lui tout seul, nous avait avertis le Rav Bloch : il sait tout sur tout, il est historien de formation… Au moment où je termine mon exposé, la mine réjouie de Mordechay Neugroschel me laisse à penser que je viens de livrer mon baroud d’honneur.
    « Cette histoire est incroyable, commence-t-il. Du reste, mettez de côté les similitudes avec le Livre d’Esther, et vous obtenez une histoire que l’on a peine à croire. Tout le déroulement de ce procès de Nuremberg

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