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Le Coeur de la Croix

Le Coeur de la Croix

Titel: Le Coeur de la Croix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Camus
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aucun intérêt…
    Il alla chercher un tabouret et vint s’asseoir à côté
d’elle.
    — Je vais vous poser des questions, continua-t-il.
J’ignore la raison qui vous fait garder bouche close, mais peut-être
pouvez-vous faire oui ou non de la tête ?
    Cassiopée se redressa, une lueur dans le regard. Lentement,
péniblement, elle hocha la tête.
    — Bon, c’est déjà un début… Vous n’aurez qu’à répondre
de cette manière. D’accord ?
    Cassiopée acquiesça.
    — Avez-vous quelque chose à voir avec la mort de
Raymond de Tripoli ?
    Cassiopée trembla de tous ses membres, paraissant au comble
du désespoir, puis opina du chef. Beaujeu ne laissa rien transparaître de ses
sentiments et continua son interrogatoire.
    — Avez-vous tué Raymond de Tripoli ?
    Cette fois-ci, Cassiopée répondit plus vite, avec un signe
de dénégation.
    — Savez-vous qui l’a tué ?
    De nouveau, elle fit signe que non.
    — Vous ne pouvez toujours rien me dire ?
    Elle regarda, surprise, Beaujeu dans les yeux. Avait-il
compris ce qui lui arrivait ?
    — Si vous le pouviez, parleriez-vous ?
    Elle acquiesça.
    Beaujeu se releva, et se frotta pensivement la barbe.
    — Qui vous en empêche ?
    Mais Cassiopée ne pouvait ou ne voulait répondre à cette
question. Elle se contenta de hausser les épaules d’un air évasif, puis se
toucha la gorge.
    — Pardon, reprit Beaujeu. Avez-vous une idée de ce qui
vous en empêche ?
    Cassiopée hocha la tête.
    — Et savez-vous qui a attenté à la vie de Raymond de
Tripoli ?
    Encore une fois, la réponse fut positive.
    — Les Templiers ?
    — Les Assassins ! lâcha Cassiopée, comme malgré elle.
    La réponse avait spontanément jailli de sa bouche, mais déjà
ses lèvres se refermaient. Une grande douleur se lisait sur son visage, comme
si sa tête était le lieu d’un combat où s’affrontaient des pensées
contradictoires.
    La porte de la cellule s’ouvrit derrière Beaujeu, et
Morgennes entra, accompagné de Yemba, Simon et Taqi.
    — Beau doux frère, commença Morgennes, tu peux la
libérer : elle n’est pas coupable.
    — Qui alors ? demanda Beaujeu.
    — Lui, fit Morgennes en montrant au commandeur la tête
de Rufinus. Il vient de tout avouer.
    Quelques instants plus tard, ils se tenaient dans la réserve
de la sacristie du krak.
    — Pouuuvez-vous m’essuuuyer les yeux s’il vous
plaaaaît ? implora Rufinus. Je n’ai pas de braaas, et ces laaarmes me
gêêêênent…
    Morgennes épongea le visage de Rufinus à l’aide d’un chiffon
trouvé à côté du coffret pyramidal.
    Taqi examina la pièce, un réduit particulièrement sombre,
sans fenêtre, taillé dans la roche, plein de coffres et d’objets divers, parmi
lesquels on remarquait plusieurs centaines de bougies, décorées de motifs
étranges.
    — C’est ici que nous entreposons les vêtements
sacerdotaux, les barriques de vin de messe, les ornements et les vases sacrés,
expliqua Beaujeu.
    — Je vois que vous disposez d’un nombre de cierges
considérable, nota Yemba, amusé. Je remarque aussi que, curieusement, les
motifs inscrits sur les cierges n’ont rien de latin…
    — Effectivement, agréa Beaujeu. Mais je ne crois pas
qu’ils signifient quoi que ce soit. Ce ne sont que des ornements décoratifs.
    — Inexact, dit Taqi en prenant l’un des cierges. Ils
sont rédigés dans une langue très ancienne, venue de Perse, aux premiers temps
du Prophète (la grâce soit sur Lui). Il est écrit sur celui-ci :
« Mort aux chrétiens ! »
    Tous frissonnèrent, comme si la température de la pièce
venait subitement de descendre de plusieurs degrés. Taqi remit le cierge à sa
place.
    — Vous en avez une sacrée quantité, observa Simon… Tous
ces cierges ! Que font-ils ici ?
    — Je ne savais pas que nous en avions autant, avoua
Beaujeu.
    — Laissssez-moi vous expliqueeeer, reprit Rufinus de sa
voix caverneuse. Tout est si… cooompliquééé !
    La tête se mit à parler et, comme d’habitude, elle était
intarissable. Elle discourut pendant plus d’une heure, leur racontant par le
détail comment Cassiopée et lui-même avaient été séquestrés par les Assassins,
au djebel Ansariya, puis conditionnés par Rachideddin Sinan. Fort mal,
heureusement.
    — Nous ne saaaaviooons mêêême pas ce que nous auriooons
à fairrre !
    En fait, dès leur arrivée au krak, Rufinus avait été confié
au frère infirmier pour qu’il l’examinât, tâchât de

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