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Le combat des ombres

Le combat des ombres

Titel: Le combat des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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monseigneur ?
    – Si fait. Ronan me portera sous peu mon repas.
    – En ce cas, je vous souhaite paisible nuit.
    La fille tourna les talons. Elle se retourna brièvement vers lui avant de disparaître au bout d'un couloir.
    Leone récupéra le psautier qu'il avait abandonné sur la paillasse. Soudain, sans même qu'une concentration autre que celle de sa lecture n'ait occupé son esprit, sans même qu'il ait eu le sentiment qu'un soupçon l'avait traversé, il se leva d'un bond et asséna avec violence le poing sur l'un des panneaux de la porte d'Agnès.
    – Qui va là ?
    – Leone, madame, permettez-moi d'entrer à l'instant, je vous en conjure.
    – C'est que… je suis en vêtements de nuit…
    – De grâce, madame. Je suis moine avant d'être homme. Vite !
    L'affolement lui nouait le ventre, et il faillit pousser le battant sans attendre de permission.
    – Eh bien… entrez donc.
    Il se contraignit au calme afin de ne pas communiquer son effroi à la comtesse.
    – Votre souper vous arrivera sous peu.
    – Je n'ai guère d'appétit, chevalier. Ces continuelles nausées m'ôtent le goût de manger. Je fais une détestable hôtesse. J'ai tant de bonheur à vous revoir et je boude vos repas. Quelle affreuse impression allez-vous conserver de moi ! Mais cette fatigue… cette fatigue qui me fait tituber.
    – Madame, l'impression que j'ai de vous ne se peut ternir tant elle est étincelante. Guillette vous a longtemps tenu compagnie, n'est-ce pas ?
    – Elle est charmante et s'occupe de moi avec tant d'attentions. Elle se doute de quelque chose au sujet de mon état. Ainsi que vous l'aviez souhaité, je ne l'ai pas éclairée.
    – Vous a-t-elle fait un peu de lecture ?
    – La pauvre fille ne lit pas et c'est bien dommage car elle est fine.
    – N'y voyez nulle invasion de votre intimité, je vous en implore. Qu'avez-vous fait au juste ? Je connais fort peu le dévêtement de dame. Toutefois, une heure me paraît bien longue.
    L'étonnant regard pers le dévisagea. Agnès s'enquit :
    – Où voulez-vous en venir, chevalier ?
    – À ce que vous me contiez ce que vous fîtes toutes deux durant cette heure passée ensemble. Par le menu.
    – Quelle étrange insistance. Ma foi, Guillette m'a aidée à me dévêtir, elle m'a raconté les petites histoires du château à son habitude. Elle n'est jamais médisante mais si observatrice qu'elle me fait souvent rire. Peu de choses en vérité.
    – Est-ce bien tout, madame ?
    – Je ne vois… Ah si, un détail si anodin que je doute qu'il vous passionne. Elle a réchauffé le reste de mon lait de poule que je bois chaque après-midi et que me prépare et me porte Ronan, comme le reste de mes mets, depuis quelques jours… Moins bien que Guillette. Toutefois, ne le lui dites pas. Il était trop sucré de miel.
    – Réchauffé à cette cheminée ? insista Leone en s'efforçant de contrôler sa voix et en montrant l'âtre situé en diagonale qui réchauffait la chambre de la comtesse.
    – Non, au-dessus de la torchère 1 qui éclaire ma chapelle, précisa Agnès en désignant la porte qui y conduisait.
    Un endroit qu'Agnès ne pouvait surveiller et où Guillette était libre de ses mouvements.
    – Avez-vous terminé votre lait de poule, madame ?
    Leone repoussa la pensée qui lui coupait les jambes depuis quelques secondes : elle va mourir. Mon Dieu, non, jamais !
    – Pas entièrement. Il était sucré à l'écœurement.
    Paniqué, il jeta d'un ton brusque :
    – J'appelle votre médecin aussitôt. Ne sortez pas, ne dites rien à personne. N'ouvrez à quiconque.
    – Que… À la fin… monsieur ! l'appela-t-elle.
    Leone s'était rué à l'extérieur de la pièce.
    Il ne s'écoula que quelques secondes avant que Joseph de Bologne, blême jusqu'aux lèvres, ne pénètre sans même s'annoncer, suivi du chevalier dont le visage défait trahissait la peur. Leone tenait un cruchon plaqué contre lui et Joseph déposa sur le coffre la cuvette et les linges qu'il portait. Joseph récupéra la cruche et versa un plein gobelet de lait avant de le tendre à Agnès.
    – Buvez, madame.
    Elle avala ainsi trois gobelets.
    – Souhaitez-vous vous isoler afin de dégorger ?
    – Encore ? gémit la comtesse.
    – De grâce, madame, il faut faire vite avant que le poison ne soit digéré. Nous répéterons ce lavage bien déplaisant à trois reprises.
    Agnès récupéra la cuvette et se dirigea

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