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Le combat des ombres

Le combat des ombres

Titel: Le combat des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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vers le comte d'Authon.
    – Vous feriez un redoutable enquêteur, messire médecin.
    Joseph de Bologne le considéra un moment.
    – C'est que, à l'instar de vous, j'ai percé tant des mystères de l'âme humaine. Des plus merveilleux aux plus répugnants. Nous sommes capables de tout. Du pire comme du meilleur. Le saviez-vous ?
    – Je l'ai appris.
    – Les champs de bataille vous auront donc permis de me devancer de plusieurs décennies, murmura Joseph.
    – L'homme s'y révèle dans la peur, la bravoure, la poltronnerie ou la traîtrise. Seul Dieu sait dans quelle direction nous inclinerons.
    – Seul Dieu sait, approuva le vieux médecin. Une dernière hypothèse m'a traversé l'esprit au sujet de ce sachet. Certains sorciers ont pignon sur rue. Leur réputation s'étend au-delà d'une province. Ils la soignent à la manière d'un enfançon. Leurs succès se répandant, ils en entretiennent la légende. La peur qu'ils inspirent les protège et leur garantit un flot de clients. Et si nous avions affaire à l'un de ces méfaisants pour qui le trépas de Madame serait une sorte de… recommandation, pour peu que l'on croie que des puissances infernales domptées par lui sont à son origine ? Il ne faudrait alors pas que l'on puisse soupçonner un enherbement, un simple meurtre, finalement à la portée du plus grand nombre. Il faudrait, au contraire, que tout atteste qu'il s'agit de la puissance du sort qu'il a jeté.
    – Vos trois explications me troublent. Elles sont aussi pertinentes les unes que les autres.
    – Notez, chevalier, qu'elles ne s'excluent pas et que nous pouvons être confrontés à un être d'une sombre mais véritable intelligence.
    – Que nous allons défaire, promit Leone en se levant. Permettez-moi de prendre congé, messire médecin. Je veux saluer et rassurer Madame.
    Joseph l'imita. Incertain, le domaine des sentiments l'intimidant, il bafouilla :
    – Ah, monsieur, c'est Dieu qui vous envoie, nul doute. En l'absence du comte et de son grand bailli, Ronan et moi nous trouvions telles deux vieilles femmes, impuissantes, désespérées. Vous êtes le miracle que nous avons appelé de nos vœux afin de sauver notre bien-aimée maîtresse.
    – Nous en jugerons ensuite, lorsque le monstre assassin se balancera au bout d'une corde. Avez-vous constaté des améliorations de l'état de santé de Madame depuis vos soins et les repas que lui prépare Ronan ? Est-ce encore trop prématuré ?
    – Les douleurs abdominales auraient dû s'espacer. Il n'en est rien, admit le médecin d'un ton catastrophé.
    – Or donc, le toxicatore est toujours actif d'une façon qu'il nous faut percer au plus rapide. Je m'y emploie aussitôt. Auriez-vous la bonté de faire installer une paillasse à la porte de la chambre de la comtesse ? Je n'en bougerai pas jusqu'à avoir élucidé cette démoniaque charade.
    Le soulagement ferma les paupières du médecin et il lutta contre l'envie de serrer le chevalier dans ses bras, ainsi qu'il l'eût fait d'un fils. Cependant, une nouvelle inquiétude remplaça la première :
    – Et monseigneur d'Authon ? Comment le tirer de cet interrogatoire inquisitoire qui s'apparente fort à un procès ?
    Leone déclara d'une voix douce :
    – Apaisez-vous tout à fait, messire Joseph. J'ai toute confiance en l'habileté et en la hardiesse de votre maître. Authon n'est pas un pleutre et sa magnifique réputation joue en sa faveur. De surcroît, je connais Jacques du Pilais : un pur, retors et redoutable. Mais un pur. Je sais le moyen infaillible de tirer monseigneur d'Authon de la maison de l'Inquisition. Si vous le voulez bien, je me tairai pour l'heure sur sa nature. Toutefois, sachez que je n'hésiterai pas à l'employer.
    Les larmes montèrent aux yeux du vieil homme qui remercia Dieu de lui avoir permis d'être témoin de ce miracle. Ainsi les hommes pouvaient être droits, bons, valeureux sans espoir de rétribution, même lorsque la mort était leur seule récompense.
    – Inutile de m'éclairer sur sa nature, je crois l'avoir élucidée par déduction. Car vous fûtes celui que Dieu choisit pour porter Son jugement, n'est-ce pas ? Vous vous dénonceriez pour le meurtre de Nicolas Florin.
    – S'il en venait à cela, sans hésitation.
    – Vous savez, bien sûr, le sort qu'ils vous réserveraient.
    – Dans le plus macabre détail, pouffa Leone. En rejoignant Dieu en tout amour et en toute obéissance, j'ai accepté

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