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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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yeux. J'avais confié mes soupçons à la reine et elle avait
sur-le-champ sollicité cette audience auprès de son époux. La luxueuse chambre
du roi était encombrée de bottes, d'éperons, de ceinturons, de ceintures et de
manteaux. On y voyait un couteau et jusqu'à des pièces de harnais. Le monarque
semblait surtout captivé par le superbe faucon pèlerin perché sur son poignet
dont la tête racée était cachée sous un capuchon. Pendant que je parlais, il
jouait avec les clochettes fixées aux serres de l'oiseau. Pourtant, quand je
commençai à exprimer mes soupçons, il tendit le faucon à Gaveston qui alla le
déposer sur un perchoir près de l'oriel à l'autre bout de la pièce. Le roi se
pencha en avant et tourna un peu la tête comme s'il n'en croyait pas ses
oreilles. Gaveston manifesta son intérêt d'un simple hochement du chef.
Isabelle, comme à l'ordinaire, resta impassible bien que, quand je croisai son
regard, elle m'adressât un clin d'œil appuyé et un sourire d'encouragement.
Quand j'en eus terminé, Édouard se retourna dans sa chaire et fixa son favori
comme s'il ne croyait pas un mot de ce que j'avais raconté.
    — Mathilde
a dit vrai, déclara Isabelle d'un ton sec.
    Je soutins son
regard et m'aperçus du changement. Cette remarque, le ton de sa voix, une lueur
différente dans ses yeux, une expression fugace, prouvaient qu'elle était à
présent clairement lasse de la prééminence de Gaveston, de la dépendance, de
l'esclavage dans lesquels se trouvait son époux par rapport au favori.
    — Mathilde
s'y connaît en médecine, continua-t-elle. Elle note les symptômes et cherche
les causes. Monseigneur, ordonnez donc à Ap Ythel et aux Kernia de messire
Gaveston de se rendre tout de suite à l'église du Nouveau Temple quérir
l'effigie de Pembroke. Faites soulever les dalles, sub pede , près ou au
pied de chaque monument. Voyez ce qu'on y peut trouver. Il faut aussi se lancer
sur la piste de ce John Highill.
    Elle rit sous
cape.
    — Pain-bénit
était trop intelligent : Jean. Haut et Mont . Langton nous a
donné l'exacte traduction : John High Hill littéralement, John Highill en
fait. C'était sans doute un clerc, un avocat ou un peritus .
    — Je suis
de cet avis, intervint Gaveston avec diplomatie. Je suis sûr que c'était l'un
des clercs de feu votre bien-aimé père, commenta-t-il d'une voix chargée de
sarcasme.
    Le monarque eut
un geste d'hésitation.
    — Je ne
sais, murmura-t-il. Je ne m'en souviens pas.
    Il se redressa
dans sa chaire, baissa les yeux, puis se leva soudain.
    — Des
recherches, dit-il à voix basse, il faut faire des recherches approfondies mais
rapides. Madame...
    Il s'inclina
devant Isabelle, me tapota la tête avec gentillesse comme si j'étais un chien
familier et se dirigea vers la porte en invitant Gaveston à le suivre d'un
claquement de doigts. Ma maîtresse resta immobile comme une statue et ne
tressaillit que quand l'huis claqua sur son époux et le favori.
    — Combien
de temps encore, Mathilde ? chuchota-t-elle en me regardant. Gaveston à
matines ! Gaveston à prime ! Gaveston à tierce ! Gaveston à none !
Gaveston à vêpres et Gaveston à complies ! Que me conseillez-vous ?
    — D'attendre,
Votre Grâce.
    — D'attendre,
Votre Grâce, répéta Isabelle sur le même ton.
    Elle changea
d'expression et m'adressa un sourire éblouissant. Elle se mit debout lentement.
    — Attendre,
Mathilde.
    Tendant la main,
elle m'aida à me lever.
    — Nous
attendrons, mais entre-temps, nous danserons. J'ai aussi écrit une pièce.
    Elle eut un
sourire espiègle.
    — C'est un
dialogue entre deux âmes sur le thème : est-il plus facile d'aimer ceux
qui sont loin que ceux qui sont proches ?
    Pouffant de rire
et plaisantant, elle m'entraîna hors de la chambre vers ses propres
appartements. Les cloches de l'abbaye rythmèrent la fin de l'après-midi. Les
couloirs résonnaient des bruits qui montaient des cours. Nous entendîmes des
cris et écoutâmes le fracas des chevaux sortant des écuries. Isabelle et moi
essayâmes de nous divertir, mais la reine se déclara lasse et se retira dans sa
chambre en disant qu'elle avait envie d'être seule. J'allais regagner la mienne
quand je reçus un message m'informant que Demontaigu m'attendait dans
l'antichambre. Je le rejoignis. Je me souviens que nous nous assîmes sous une
tapisserie représentant la Dame du Lac se saisissant d'Excalibur. Sans nul
doute la guerre menaçait ; le bruit que

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