Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
tout à
fait ivre et s'intéressait surtout à ses plaisirs. Bien sûr je l'y encourageai,
ajouta-t-elle en haussant les épaules.
    Elle se leva et
se tourna vers nous.
    — Je dois
beaucoup à Edmund. S'il lui est arrivé quelque chose, je verserai des larmes.
Je serai navrée. J'allumerai un cierge. Je ne l'oublierai pas dans mes prières.
    Elle se
balançait un peu tout en nous dévisageant.
    — Me
jugez-vous mauvaise, madame ?
    Je fis un signe
de dénégation.
    — Chaque
âme suit sa propre voie. Dieu, seul, sait ce qu'il en est.
    — Vous avez
l'air bienveillant ; quant à vous, messire...
    Elle regarda
Demontaigu.
    — ...
êtes-vous prêtre ?
    Je compris que
cette jouvencelle était fort intelligente. Bertrand sourit :
    — Le
Seigneur seul sait ce que je suis. Avez-vous autre chose à nous dire, madame ?
    Elle fit non de
la tête, fut sur le point de s'en aller, mais se ravisa et vint s'accroupir devant
nous, une main posée sur le genou de mon compagnon.
    — Que Dieu
vous protège, chuchota-t-elle. Vous avez été bons envers moi, aussi vous
donnerai-je un conseil. Vous évoquez un danger. Il n'y en a pas pour moi céans,
mais...
    Elle fit un
large geste.
    — ... hors
les murs, nos portiers ont vu trois hommes tapis sous les arbres.
    — Des
bohémiens ? interrogea Demontaigu.
    — Non, non.
Pas des bohémiens. Ceux-là sont bien armés, masqués et encapuchonnés.
    Alvena se
releva, sourit à Bertrand et me caressa avec douceur la joue.
    — Messire, mademoiselle *,
prenez garde.

 
     
     
     
     
    CHAPITRE
VI
     
     
     
    « Il a convoqué
une assemblée [...] et s'est débarrassé
    des Templiers. »
    Vita
Edwardi Secundi
     
     
    Alvena s'en fut
dans un bruissement de robes. Demontaigu se leva. J'essayai de maîtriser le
tremblement, la peur qui me tordait le ventre.
    — Bertrand,
si nous partions par une autre issue ?
    Il rejeta ma
suggestion d'un hochement de tête :
    — Il y a de
grandes chances qu'ils surveillent toute la maison. Il vaut mieux que nous
sortions par le portail. Marchez vite, mais faites semblant de ne rien
soupçonner. Et, surtout, soyez prompte et restez près de moi.
    Il détacha
l'arbalète du crochet de son ceinturon, choisit un carreau dans le petit
carquois, tira sur la corde et la glissa dans la gorge en prenant grand soin
d'enclencher le treuil.
    — Cachez-la
sous votre mante. Attendez mon ordre pour tirer.
    Je m'emparai de
l'arme non sans m'être essuyé les mains sur mon manteau. Le remarquant,
Demontaigu entoura mon visage de ses mains. Il m'embrassa le front et les
lèvres avec douceur, m'étreignit avec tendresse et plongea ses yeux dans les
miens.
    — Tout
comme vous, Mathilde, j'ai l'estomac noué, des sueurs froides et du mal à
respirer. Oubliez tout ceci. Une fois que nous aurons quitté cette demeure,
nous rencontrerons trois hommes qui tenteront de nous tuer.
    — Et s'ils
essaient à distance ?
    — J'en
doute. La situation n'est pas aussi simple. Je pense qu'ils nous veulent
vivants afin de nous questionner, de nous interroger, pour découvrir ce que
nous savons. Allons, venez.
    Les deux sbires
ouvrirent le portail. Quand nous l'eûmes franchi, Bertrand adopta une telle
allure que je dus presque courir pour rester à sa hauteur.
    — Mathilde,
vous ai-je narré l'histoire du clerc peu recommandable qui rendit visite aux
cisterciens à Clairvaux pour voir ce qu'il pourrait dérober ? Il y resta
une année, espérant faire main basse sur les précieux chandeliers de l'autel,
mais eut du mal à ourdir son plan... commença Demontaigu d'une voix forte... À
gauche, sous les arbres, chuchota-t-il. Quoi qu'il en soit, reprit-il de
nouveau à haute voix, cet homme, parce qu'il avait vécu un an dans ce lieu
saint, découvrit qu'il avait davantage besoin de la grâce divine que des
chandeliers. Aussi se confessa-t-il et devint-il moine.
    Bertrand rejeta
sa cape en arrière.
    — Et une
autre histoire encore. Un jour, dans le monastère de Saint-Bénigne, j'ai vu un
diable : c'était à potron-minet, un petit homme maigre, aux yeux noirs,
aux joues creuses et aux cheveux clairsemés. Il était bossu, sale, et portait
des haillons aux couleurs criardes... Ils sont ici, ajouta-t-il dans un
souffle.
    Je levai les
yeux. Nous étions loin du portail, presque à l'orée du bois, quand les trois
agresseurs surgirent, encapuchonnés, leur longue chape leur tombant aux
chevilles, le visage dissimulé derrière un masque percé de fentes

Weitere Kostenlose Bücher