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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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ensemble, comme un homme et son épouse ?
J'avais toujours estimé que cela ne me concernait en rien.
    — En tout
cas...
    J'avais parlé
haut, mais, me souvenant où je me trouvais, je m'approchai de Demontaigu pour
chuchoter :
    — Pourquoi
Gaveston aurait-il exécuté cet homme ?
    — Pour
qu'il ne parle pas d'autres sujets. Réfléchissez, Mathilde ! Pain-bénit
arrive au Secret de Salomon . Il se repose et se détend. Il attend de
rencontrer Gaveston ou un envoyé du favori. Il rend visite à Alvena à la Domus
lucundarum  ; et il revient pour être attiré par cette femme dans un
piège et se faire tuer.
    — Il est
vrai que, selon Alvena, Pain-bénit était sur ses gardes. Il n'aurait accepté de
voir qu'une personne à laquelle il pouvait tout à fait se fier. Et ce n'est
qu'une partie du mystère, continuai-je. Car quiconque a occis Pain-bénit s'est
introduit dans la taverne d'une façon ou d'une autre, s'est glissé dans sa
chambre, en a emporté tous ses biens, mais comment lui, elle, ou eux ont-ils pu
entrer et sortir sans qu'on les remarque, voilà une autre énigme. La pièce
était fermée et verrouillée de l'intérieur. Pourquoi ? Bien sûr, ils
voulaient mettre la main sur tout ce que Pain-bénit avait apporté, et aussi
donner l'impression que notre homme avait fui. Mais pourquoi tout ce secret ?
Pain-bénit a demandé à Hawisa de se retirer et lui a dit qu'il descendrait sans
tarder ; pourtant nul ne l'a vu partir.
    J'eus un geste
d'ignorance.
    — Nous
ignorons ce qui était écrit sur le parchemin. Quant aux sceaux... seul
Gaveston, ou un de ses intimes, pouvait les produire.
    — Des
ombres, observa Demontaigu entre ses dents. Parvæ substantiæ  — immatérielles.
    Sa voix se
chargea d'amertume.
    — Que m'en
chaut ? Que m'importent les grands de ce monde qui combattent d'autres
seigneurs privilégiés afin d'agir à leur guise sans penser à autrui ? Pour
des gens comme mes frères, les templiers, pourrissant dans des cachots, chargés
d'accusations scandaleuses, auxquels on a même refusé un juste procès...
    — Et
pourquoi devrais-je me soucier d'hommes qui exerçaient leur domination sur les
autres ? l'interrompis-je avec colère.
    — Cela
inclut-il votre oncle ?
    — C'était
mon oncle, rétorquai-je. Tout ce qu'il pouvait être par ailleurs est, comme
vous l'avez dit, parvæ substantiæ . Je le pleure, Bertrand, parce que
c'était mon oncle, parce qu'il m'aimait, et je l'aimais aussi. Cependant on l'a
fait périr de façon barbare et ignominieuse.
    Demontaigu
soupira et plongea son visage dans ses mains. Puis il prit une profonde
inspiration et les laissa retomber.
    — Pain-bénit
a été tué, déclara-t-il. Tout ce que je veux dire, c'est que cette affaire de
l'Empoisonneuse...
    Il hocha la
tête.
    — Je veux
m'en débarrasser afin de m'occuper des miens.
    Je serrai ses
doigts entre les miens.
    — Bertrand,
il y a du bon et du mauvais dans cette affaire. Philippe de France est un
méchant. Il a fait de sa fille ce qu'elle est et, jusqu'à un certain point, ce
que vous et moi sommes à présent. Nous sommes ici à cause de ses actes.
J'admets qu'Édouard et Gaveston ne sont pas des saints. Je ne porte point leurs
couleurs, et vous non plus. Tous deux ont le cœur inconstant et ils
n'hésiteraient pas à nous trahir si cela leur convenait.
    Je m'interrompis.
    — Bertrand,
j'étudie le monde des plantes. Certaines, la belladone par exemple, sont de
purs poisons ; d'autres, comme le genêt, peuvent être bénéfiques si on les
utilise à bon escient. Il en va ainsi de nous. Je rejoins le Psalmiste :
tous les hommes sont des menteurs. J'accepte aussi son conseil : ne faites
pas confiance aux princes. Pourtant, dans cette vallée de noirceurs, Édouard et
Gaveston sont notre meilleure sauvegarde contre la malveillance de Philippe.
Mon univers se réduit à cela : soigner et protéger ma maîtresse, vous et
moi-même. Cela seul compte à mes yeux. Le reste ?
    Je manifestai
mon indifférence d'un haussement d'épaules.
    — Dieu sait
que je ne voulais point qu'il en aille ainsi, mais Dieu seul sait aussi
pourquoi il en va ainsi. Philippe est une plante vénéneuse. Il a empoisonné ma
vie et celle de ceux à qui je tiens. Si c'est possible, je ferai tout ce qui
est en mon pouvoir pour le faire tomber, lui et les siens. Il est vrai que mes
dires sont fort éloignés de l'amour du Christ ou des vertus de la religion. Et
pourtant je tire réconfort de

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