Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
guimpe. J'y voyais mal, mais sa peau avait l'air lisse. Elle avait la
voix douce. Je l'ai saluée et elle a répondu qu'elle avait un message pour lui.
    Hawisa montra la
dépouille du doigt.
    — Elle m'a
donné le nom de l'homme. J'ai répliqué : « Comment saura-t-il comment
vous vous appelez ? — Agnès. Remettez-lui ceci », a-t-elle
déclaré. Elle m'a tendu une pièce et m'a fourré une bourse de cuir dans la
main. Je me suis précipitée dans un coin de la maison et ai ouvert le paquet.
Je pensais que c'était peut-être de l'argent, mais ce n'était qu'un rouleau de
parchemin.
    Elle haussa les
épaules.
    — Je ne
sais point lire. Il était très mince, avec quelques lettres dessus. Il y avait
aussi deux sceaux de cire.
    — Quelles
marques portaient-ils ?
    — Un grand
oiseau : un faucon, peut-être un aigle. En tout cas, elle m'a expliqué
qu'il me récompenserait d'une autre piécette. Je suis donc montée quatre à
quatre. Il y avait beaucoup de chalands. J'ai frappé à la porte. Maître
Pain-bénit était étendu sur son lit, sans ses bottes. Je pense qu'il avait bu.
Je lui ai raconté ce qui était arrivé et lui ai remis la bourse. Il a lu le
document, pris les sceaux pour les examiner de près, puis a fait oui de la tête
et annoncé qu'il descendrait sous peu. Je suis restée jusqu'à ce qu'il me lance
ma récompense, alors je suis partie. Je suis retournée à la cuisine et c'est la
dernière fois que je l'ai vu ou que j'ai entendu parler de lui.
    Je remerciai
Hawisa et Tournebroche qui s'éclipsèrent. Prenant le tavernier par le bras, je
le conduisis près du cadavre.
    — Je vous
ai donné de quoi l'enterrer, messire. Vous prétendez qu'il est venu ici après
avoir goûté à ses plaisirs et qu'il est monté dans sa chambre. Un peu plus
tard, cette souillon lui a apporté un message le priant de rencontrer une
inconnue, une femme, à la porte de derrière. Mais ensuite, il ne s'est rien
passé d'autre ?
    — Rien, en
convint l'hôte en s'essuyant les mains sur son justaucorps. Madame, Hawisa ne
m'a narré toute cette histoire que lorsqu'on a eu amené le corps ici et que le
coroner a eu prononcé son jugement...
    Demontaigu et
moi quittâmes Le Secret de Salomon . Les rues étaient plus calmes, à
présent. Quelque part, un oiseau de nuit poussa un cri aigu. Des portes
s'ouvraient et se fermaient. Des volets claquaient et s'entrechoquaient. Un
chien jappait dans une venelle. Des ombres passaient dans les flaques de
lumière. Bertrand, me prenant par le bras, me dirigea dans la rue, puis me fit
entrer dans la chaleur bienvenue d'une petite échoppe à bière. L'endroit était
bruyant : deux hommes se querellaient au sujet d'un combat de coqs
imminent. Le maître des lieux, après nous avoir examinés de la tête aux pieds,
nous emmena dans une petite pièce à l'écart qui sentait bon la pomme. Il nous
désigna une table, au fond. Demontaigu commanda des pichets de bière, du pain
frais et un pot de beurre. Nous nous restaurâmes en silence. Bertrand était
manifestement abattu. Il garda un moment la tête baissée, absorbé par la
nourriture et la boisson. Ses lèvres bougeaient parfois comme s'il entretenait
une conversation silencieuse avec lui-même, puis il se mit à spéculer sur le
meurtre de Pain-bénit.
    — Agnès,
sans nul doute ! murmura-t-il en mordant dans son pain.
    Il désigna un
tableau troublant accroché au mur du fond : un chat en habits épiscopaux
gardait un troupeau de moineaux vêtus des atours rouges des ribaudes.
    — Agnès
d'Albret ? m'étonnai-je. Se faufilant dans les venelles sombres de Londres
vers une simple taverne, entraînant Pain-bénit dans les ténèbres, puis
l'étranglant avec un garrot, vous vous moquez ! Je n'y crois pas. Vous
êtes épuisé, Bertrand !
    — Quel que
soit l'assassin, s'emporta-t-il, il détenait les sceaux de Gaveston.
    Il haussa les
épaules.
    — Je
suppose que le favori pourrait se déguiser, même si c'est un soldat. La rumeur
prétend qu'il a un cœur de femme dans un corps d'homme. Ragots et commérages en
font le mignon du roi, et de son amant un bougre.
    — Les
méchants bavardages, commentai-je, sont comme paille au vent !
    Je
m'interrompis. Isabelle et moi nous interrogions souvent sur les véritables
rapports entre Édouard et Gaveston. Il était clair qu'ils éprouvaient de
l'amour l'un pour l'autre, mais, ainsi que me l'avait glissé ma maîtresse à
l'oreille, avaient-ils jamais couché

Weitere Kostenlose Bücher