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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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qu'entre eux n'existait point de relation charnelle, ni donc de couple établi.
    Mais, il le savait, leurs regards valaient davantage et un instant l'envahit une folle envie de la serrer en ses bras.
    Pour l'éternité.

39.
    Il la regardait avec une curiosité amusée. Piquante, elle l'avait attiré dès le premier regard lorsqu'il la croisa faubourg Saint-Victor. Vive et belotte 1 , il semblait difficile de ne la point remarquer. De son côté, la jeune femme prénommée Catherine ne parut point insensible à son charme. Il en fut tant ainsi en cette bonne attirance de part et d'autre qu'une heure plus tard, il s'était retrouvé dans le lit de la jeune femme demeurant rue des Vieilles-Audriettes, en le quartier du Marais.
    Il l'observait tandis que nue, s'étant levée un instant pour boire un verre d'eau, elle offrait sans déplaisir son corps au regard de son amant. Ce corps qui justement lui plaisait par un détail que l'homme avait rencontré assez peu souvente fois en sa vie amoureuse : un petit torse, une taille minuscule mais une très forte poitrine. Sans qu'il en connaisse la raison, ce contraste le ravissait.
    Il songea que tant qu'il séjournerait à Paris, il se ferait un plaisir de conserver cette maîtresse peu exigeante et de bon caractère qu'entretenait un riche marchand de grains du quartier.
    N'ayant point de préjugés sur ce chapitre, il lui était indifférent de partager une femme avec un autre homme, attitude qui se trouvait renforcée par le fait qu'il ne croyait point, qu'il n'avait jamais cru en l'amour.
    Catherine revint vers le lit et y sauta en poussant un petit cri qu'il trouva aussi ridicule que déplacé mais au fond très charmant. Il appréciait que les êtres, d'eux-mêmes, se mettent en des situations où il pouvait les mépriser sans le leur dire. Ainsi pensait-il les contrôler, les dominer, les survoler.
    Allongé aux côtés de la jeune femme, il posa une main distraite sur un de ses seins puis, se redressant légèrement, sur les deux, tour à tour, son désir se trouvant rallumé.
    Il n'y résista pas et lui fit une seconde fois l'amour. Il allait en elle lentement, profondément puis, lorsqu'il la sentit palpitante, il imprima à sa manière un caractère presque brutal qui arracha un cri de plaisir à la jeune femme.
    Satisfait, il attendit un petit moment avant de s'allonger près d'elle. Reprenant son souffle, elle lui murmura :
    — Où as-tu appris à si bien foutre les femmes ?
    Il sourit en répondant :
    — Il faut parfois oublier d'où l'on tient ses connaissances.

    Il songea au prêtre qui fut son précepteur et se servit de lui comme s'il fût une fille. Cet homme d'Église s'y connaissait en jeunes garçons et en sodomie...
    — Tu caches quelque chose dont tu n'es pas fier car les hommes aiment à se vanter de leurs maîtresses passées.
    Il fut désagréablement surpris de la perspicacité de Catherine, qu'il avait imaginée plus fruste.
    Ah, décidément les gens semblaient souvent, trop souvent à son goût, prendre plaisir à tout gâcher en cédant à leur maudite curiosité.
    — Quel jour es-tu née ? demanda-t-il.
    — Un mardi 25 août, jour de la Saint-Louis et fête des Rois.
    — Souhaites-tu vivre encore pour le prochain 25 août?
    — Mais...
    — Alors ne me questionne point.
    Elle se tut un instant, étonnée, puis se redressant sur un coude, elle dit d'un ton où perçait l'amusement :
    — Je n'ai point besoin de te questionner pour savoir que sous ta belle perruque blonde à frimas tu es roux comme les poils de ton corps.
    Il ferma un instant les yeux en songeant « Dommage, elle était plaisante compagne au lit ». Il sourit en retour, faussement, mais à la perfection :
    — C'est pourtant vrai.
    — Et tu n'es point horloger.
    — Eh bien non.
    — Et je ne pense pas que tu t'appelles Sébastien Roch.
    — C'est pourtant vrai.
    — Quel est ton nom?
    — Augustin de Nestoc. On me connaît aussi sous le nom le Feu Follet.
    — Le Feu Follet, c'est étrange. Mais j'y pense : Augustin de Nestoc, tu es noble ?
    — Il semblerait.
    — Quel est ton titre ?
    — Baron.
    — Que ne le disais-tu ?
    — Je craignais de t'impressionner.
    Heureuse, elle se rejeta en arrière, jambes en l'air, passant ses mains sous sa nuque :
    — Voilà que je me fais foutre par un baron !
    Discrètement, la main de Nestoc fouilla ses vêtements posés sur le sol, à ses côtés. Dans une poche de gilet, il trouva un petit couteau de sa confection, singulier en

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