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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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découvrirait au cours de l’enquête, quelque incartade irréfléchie, pas forcément dirigée contre Emily, juste un plaisir cueilli en passant, au gré d’une envie. Selena... ou une autre? Au fond, peu importait qui c’était.
    Curieusement, tout cela, elle l’avait prévu quand elle l’avait épousé, prévu et accepté. Pourquoi s’y attacher maintenant? A cause de son état? On l’avait prévenue que cela risquait de la rendre hypersensible, prompte à verser des larmes. Ou bien en était-elle venue à aimer George plus qu’elle ne l’aurait cru?
    Il la regardait, attendant la réponse à sa question.
    —    Non, dit-elle en évitant son regard. Apparemment, la plupart des domestiques ont un alibi, mais c’est tout.
    —    Alors que diable fabrique-t-il? explosa George, la voix stridente. Ça va faire bientôt deux semaines, bon sang! Pourquoi n’a-t-il pas trouvé le coupable? Même s’il ne peut pas l’arrêter, faute de preuves, il devrait au moins déjà savoir qui c’est !
    Elle s’apitoya sur lui — parce qu’il avait peur —, mais aussi sur elle-même. Elle était également en colère, car n’étaient-ce sa conduite irresponsable, ses lubies auxquelles il n’avait nul besoin de sacrifier, il n’aurait rien eu à craindre de Pitt.
    —    Je n’ai vu que Charlotte, répondit-elle avec une certaine raideur, pas Thomas. Et même si je l’avais croisé, j’aurais pu difficilement lui demander ce qu’il faisait. Ce ne doit pas être facile de trouver un assassin quand on ne sait pas du tout par quoi commencer et que personne n’est capable de vous fournir un alibi.
    —    Nom d’un chien! fit-il, désemparé. J’étais à mille lieues d’ici. Quand je suis rentré, c’était déjà fini, terminé. Je n’aurais pu rien faire, rien voir.
    —    Alors pourquoi vous mettre dans cet état?
    Elle ne le regardait toujours pas en face.
    Il y eut un silence. Lorsqu’il parla, ce fut d’une voix plus calme, empreinte de lassitude.
    —    Je n’aime pas qu’on enquête sur moi. Je n’aime pas qu’on interroge la moitié de Londres à mon sujet, et que tout le monde sache qu’il y a un violeur et un assassin dans ma rue. Je n’aime pas l’idée qu’il soit toujours en liberté, qui qu’il soit. Et, par-dessus tout, je n’aime pas penser que ce pourrait être l’un de mes voisins, quelqu’un que je connais, que j’estime peut-être, depuis des années.
    Comment ne pas le comprendre? Naturellement, George était sous le choc. Il fallait être totalement insensible, voire stupide, pour demeurer indifférent à ce drame. Elle se retourna et lui sourit, enfin.
    — C’est dur pour tout le monde, dit-elle doucement. Et nous avons tous peur. Mais cela risque de prendre du temps. Si c’est un cocher ou un valet, il ne sera pas facile à retrouver, et si c’est l’un d’entre nous... il doit avoir plus d’un tour dans son sac pour ne pas se faire remarquer. Si nous avons vécu tant d’années à ses côtés sans nous douter de rien, comment voulez-vous que Thomas le découvre en l’espace de quelques jours?
    Il ne répondit pas. A vrai dire, il n’avait pas d’argument à lui opposer.
    Malgré les événements tragiques, il y avait toujours certaines obligations mondaines à respecter. On ne renonçait pas à toute discipline simplement à cause d’un deuil, surtout si le deuil en question s’accompagnait de circonstances scabreuses. Il eût été inconvenant d’apparaître aux réceptions si tôt, mais les visites de l’après-midi, effectuées avec discrétion, c’était tout autre chose. Poussée par un intérêt que justifiait le sens du devoir, Vespasia alla voir Phoebe Nash.
    Elle avait l’intention de lui exprimer sa sympathie. Elle déplorait sincèrement la mort de Fanny, même si l’idée de mourir ne l’affligeait plus comme au temps de sa jeunesse. Elle s’y était résignée comme on se résigne au fait de rentrer chez soi après une longue et brillante soirée. Puisque cela devait arriver, l’on pouvait même être déjà prêt, lorsque sonnait l’heure. Mais ce n’était certainement pas le cas de Fanny, la pauvre enfant.
    Durant cette visite, sa patience se trouva mise à rude épreuve. Phoebe se montra plus incohérente encore qu’à l’ordinaire. On aurait dit qu’elle brûlait de lui faire une confidence, mais que les mots lui manquaient. Vespasia essaya tour à tour la sollicitude et le silence appréciateur, mais

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