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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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Peut-être même sans se rendre compte de ce que c’était?
    Et le couteau, qu’était-il devenu? L’assassin était-il toujours en sa possession? Etait-il caché quelque part, loin d’ici, au fond du fleuve?
    Autre question pratique : elle avait été poignardée à mort; il revoyait encore l’épaisse coulée de sang sur son corps. Pourquoi n’y avait-il pas de sang sur la route, aucune trace entre le salon et le lieu de l’agression? Il n’avait pas plu depuis. L’assassin avait pu se débarrasser de ses vêtements; l’explication était simple, même si, en dépit de sa diligence, Forbes n’avait pas réussi à trouver un seul valet qui aurait remarqué un manque dans la garde-robe de son maître ou des débris calcinés dans une chaudière ou un foyer de cheminée.
    Mais pourquoi pas de sang sur la route?
    Cela aurait-il pu arriver ici, sur l’herbe, ou au milieu d’un parterre de fleurs où les marques auraient été ensevelies? Dans les buissons où elles seraient passées inaperçues? Mais ni lui ni Forbes n’avaient relevé de traces de lutte : pas de fleurs piétinées, pas de branches cassées pouvant s’expliquer autrement que par le passage d’un chien, de quelqu’un qui aurait trébuché dans le noir, par la maladresse d’un aide-jardinier ou le batifolage entre une bonne et un valet.
    S’il y avait eu quelque chose, ils ne l’avaient pas trouvé ni identifié; depuis, l’assassin ou d’autres l’avaient fait disparaître.
    Il se tourna à nouveau vers les mobiles et les protagonistes. Pourquoi? Pourquoi Fanny?
    Il fut tiré de ses réflexions par un raclement de gorge discret, à quelques pas de lui, de l’autre côté des rosiers. Il leva les yeux. Un majordome âgé et morose se tenait dans l’allée, le regardant d’un air gêné.
    —    C’est moi que vous cherchez? s’enquit Pitt, feignant de ne pas remarquer qu’il marchait sur le gazon.
    —    Oui, monsieur. Si vous voulez bien avoir l’obligeance, monsieur, Mrs. Nash aimerait vous voir.
    —    Mrs. Nash?
    Il pensa aussitôt à Jessamyn.
    —    Oui, monsieur.
    Le majordome s’éclaircit la voix.
    —    Je veux dire, Mrs. Afton Nash, monsieur.
    Phoebe!
    —    Mais certainement, répondit Pitt sur-le-champ. Est-elle chez elle?
    —    Oui, monsieur. Si vous voulez bien me suivre.
    Pitt lui emboîta le pas. Ils traversèrent la chaussée
    en direction de la maison d’Afton Nash. La porte s’ouvrit avant qu’ils n’eussent gravi les marches du perron, et on les fit entrer. Phoebe était dans un petit salon, au fond. Une haute fenêtre donnait sur la pelouse.
    —    Mr. Pitt !
    Légèrement essoufflée, elle semblait presque surprise.
    —    Comme c’est gentil d’être venu ! Hobson, envoyez-nous Nellie avec un plateau. Vous prendrez bien une tasse de thé? Mais oui, bien sûr. Je vous en prie, asseyez-vous.
    Le majordome disparut, et Pitt s’assit docilement, après l’avoir remerciée.
    —    La chaleur est toujours aussi épouvantable, fit-elle en gesticulant. Je n’aime pas beaucoup l’hiver, mais en ce moment, j’en viendrais presque à le regretter !
    —    Il va bientôt pleuvoir, et le temps se rafraîchira sûrement.
    Il ne savait pas comment la mettre à l’aise. Elle ne F écoutait pas vraiment et ne l’avait pas regardé une seule fois.
    —    Ah, je l’espère de tout cœur.
    Elle s’assit et se releva aussitôt.
    —    Tout cela est très éprouvant. Ne trouvez-vous pas?
    —    Vous désiriez me voir, Mrs. Nash?
    Visiblement, elle n’allait pas en venir au fait
    d’elle-même.
    —    Moi? Eh bien...
    Elle toussota pour gagner quelques secondes supplémentaires.
    —    Vous n’avez toujours pas retrouvé la trace du pauvre Fulbert?
    —    Non, madame.
    —    Oh, mon Dieu !
    —    Vous savez quelque chose?
    A l’évidence, il fallait lui tirer les vers du nez.
    —    Oh non ! Bien sûr que non. Sinon je vous l’aurais dit.
    —    Mais vous m’avez fait venir pour me parler, observa-t-il.
    Elle s’agita.
    —    Oui, oui, je le reconnais... seulement, ça ne concerne pas le pauvre Fulbert, je le jure.
    —    Alors de quoi s’agit-il, Mrs. Nash?
    Il voulait bien employer la douceur, mais le temps pressait. Si elle détenait des informations, il avait besoin de les connaître. Il tâtonnait dans le noir, autant que le premier jour quand il avait vu le corps de Fanny à la morgue.
    —

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