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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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chance sans le moindre effort de sa part. Et elle décida de trouver un moyen élégant pour partager davantage, sans que Charlotte s’en aperçoive... Charlotte ou Pitt. Car outre le fait qu’il était le mari de Charlotte, Emily aimait bien Pitt pour lui-même.
    Elle se tenait immobile, face à la brise, quand elle l’entendit : un hurlement strident, déchirant, qui n’en finissait plus, fendant le crépuscule. Il se répercuta dans l’air paisible, puis recommença, guttural, à vous glacer le sang dans les veines.
    Emily se figea : elle en avait la chair de poule. Un lourd silence plana sur les lieux.
    Quelque part, on cria.
    Soulevant ses jupes, Emily se précipita dans la maison. Elle traversa en courant le salon, le vestibule et se rua dehors, appelant le valet et le majordome.
    Dans l’allée, elle s’arrêta. Des lumières s’allumaient dans Paragon Walk; une voix d’homme résonna à deux cents mètres de là.
    Soudain, elle vit Selena qui courait au milieu de la route; ses cheveux défaits cascadaient dans son dos, et son corsage déchiré révélait sa chair blanche.
    Emily s’avança vers elle. Au fond de son cœur, elle savait déjà ce que c’était. Pas besoin d’entendre les paroles haletantes, sanglotantes de Selena.
    Elle tomba dans les bras d’Emily.
    —    J’ai été... violentée !
    —    Chut ! fit Emily, la serrant contre elle. Chut !
    Elle ne se souciait pas de ce qu’elle disait : c’était
    le son de la voix qui comptait.
    —    C’est fini maintenant. Venez, venez avec moi.
    Selena était en larmes. Avec douceur, Emily
    l’entraîna vers la maison.
    Une fois à l’intérieur, elle ferma la porte du salon et la fit asseoir. Les domestiques étaient tous dehors, à la recherche de l’homme, un inconnu, quiconque dont la présence ne se justifiait pas... bien qu’il vînt fugitivement à l’esprit d’Emily qu’il suffisait à l’individu en question de se joindre aux poursuivants pour passer pratiquement inaperçu.
    Peut-être, une fois qu’elle aurait réfléchi, recouvré son calme, Selena parlerait moins, se montrerait confuse ou gênée.
    S’agenouillant devant elle, Emily lui prit les mains.
    —    Comment est-ce arrivé? demanda-t-elle avec autorité. Qui est-ce?
    Selena releva la tête. Elle était rouge; ses yeux agrandis brillaient.
    —    C’est affreux ! chuchota-t-elle. Un appétit violent, comme je n’en ai jamais connu de ma vie ! J’en garderai le souvenir — et l’odeur —jusqu’à la fin de mes jours !
    —    Qui est-ce? répéta Emily.
    —    Il était grand, fit Selena lentement. Grand et mince. Et... Dieu qu’il était fort!
    —    Qui?
    —    Je... Oh, Emily, jurez-moi devant Dieu que vous ne direz rien... jurez-le-moi !
    —    Pourquoi?
    —    Parce que...
    Elle déglutit avec effort. Les yeux immenses, elle était secouée d’un tremblement.
    —    Je... je crois que c’était M. Alaric, mais...
    mais je n’en suis pas sûre. Jurez-le, Emily ! Si vous l’accusez à tort, nous courrons toutes les deux un terrible danger. Souvenez-vous de Fanny ! Moi, je jurerai que je ne sais rien du tout.
    On appela Pitt, bien sûr, et il partit sur-le-champ, dans le même cab qui lui avait délivré le message. En arrivant à Paragon Walk, il trouva Selena, vêtue d’une robe sobre d’Emily, assise sur le grand canapé du salon. Elle avait repris ses esprits. Le visage en feu, ses mains blanches nouées sur ses genoux, elle lui narra néanmoins sa mésaventure d’un ton parfaitement calme.
    Elle revenait d’une brève visite chez Grâce Dil-bridge, pressant le pas pour rentrer avant la tombée de la nuit, quand elle fut attaquée par-derrière par un homme d’une taille au-dessus de la moyenne et d’une force phénoménale. Il la jeta sur l’herbe, à côté du parterre de roses, d’après ce qu’elle avait cru remarquer. La suite était trop atroce... sensible comme il l’était, Pitt n’allait certainement pas lui demander de la décrire? Il suffisait de savoir qu’elle avait été violentée. Par qui, elle n’en avait pas la moindre idée. Elle n’avait pas vu son visage, et elle était incapable de fournir son signalement, outre sa force herculéenne et la brutalité de son comportement bestial.
    Il la questionna sur les détails qu’elle aurait pu
    noter involontairement : ses habits, étaient-ils rugueux ou de belle texture, portait-il une chemise sous sa veste, blanche ou de

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