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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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M. Alaric,
que Lord Dilbridge est très libéral dans ses goûts et que Lady Dilbridge aime
bien porter sa croix. Que les Nash ne sont pas très sympathiques, tous autant
qu’ils sont. Ah oui, et qu’Algernon se comporte avec beaucoup de dignité.
    — Moi, je t’ai dit tout ça ? fit Emily avec un
pâle sourire. À mon avis, c’était plutôt tante Vespasia. Mais nous pouvons rentrer.
J’avoue que j’en ai assez. Cette histoire m’affecte bien plus que je ne l’aurais
cru. Je n’avais pas une très haute opinion de Fanny de son vivant, mais
maintenant, je ne puis m’empêcher de penser à elle. C’est son enterrement, et
tu sais quoi, on n’a pratiquement pas parlé d’elle !
    C’était un constat triste et pathétique, mais néanmoins
juste. Ils avaient discuté des effets de sa mort, de leurs propres sentiments, mais
personne n’avait mentionné Fanny elle-même. Perdue, le cœur au bord des lèvres,
Charlotte suivit Emily là où George semblait plus ou moins les attendre. Lui
aussi avait l’air pressé de partir. Tante Vespasia était absorbée dans une
conversation avec un homme aussi âgé qu’elle ; comme ils habitaient à cent
mètres, elle pouvait bien rentrer quand elle l’aurait décidé.
    Ils trouvèrent Afton et Phœbe plongés dans un échange décousu
de condoléances réciproques avec Algernon. À l’approche de George, tous les
trois se turent.
    — Vous partez ? s’enquit Afton.
    Son regard glissa sur Emily, puis sur Charlotte.
    L’estomac noué, Charlotte eut instantanément envie d’être
déjà dehors. Il fallait cependant se contenir et prendre congé avec courtoisie.
Après tout, cet homme-là devait être sous pression.
    George marmonna quelque chose à l’adresse de Phœbe, une
politesse rituelle à propos de l’hospitalité.
    — C’est très gentil à vous, répondit-elle machinalement,
la voix haute et tendue.
    Ses mains, remarqua Charlotte, étaient crispées sur les plis
de sa jupe.
    — Ne soyez pas ridicule, siffla Afton. La plupart des
gens sont ici non par gentillesse, mais par simple curiosité. En matière de
scandale, le viol l’emporte largement sur l’adultère. D’ailleurs, l’adultère
est devenu si courant qu’à moins d’une circonstance particulièrement
croustillante, ce n’est même plus la peine d’en parler.
    Incapable de trouver une réponse, Phœbe rougit avec gêne.
    — Moi, je suis venue par affection pour Fanny, rétorqua
Emily, le toisant avec froideur. Ainsi que pour Phœbe !
    Afton inclina légèrement la tête.
    — Je suis sûr qu’elle vous en saura gré. Si vous passez
la voir un de ces jours, elle vous régalera certainement de l’exposé de ses
sentiments intimes. Elle est tout à fait convaincue qu’un détraqué la guette
dans les parages, prêt à bondir sur elle pour la violenter à son tour.
    — Je vous en prie !
    Rouge comme une pivoine, Phœbe le tira par la manche.
    — Vous aurais-je mal comprise ? fit-il sans
baisser la voix, les yeux rivés sur George. À votre manière de batifoler hier
soir, j’ai cru que vous suspectiez sa présence sur le palier du premier. Vous
étiez tellement serrée dans votre peignoir, j’ai eu peur que vous ne vous
étrangliez en faisant un faux mouvement. Pourquoi diantre avoir appelé le valet,
ma chère ? Ou est-ce une question à ne pas poser devant les autres ?
    — Je n’ai pas appelé le valet. Je… j’ai juste… enfin, le
vent a fait bouger le rideau. J’ai été surprise et j’ai…
    Elle était cramoisie à présent, et Charlotte imagina
aisément à quel point elle devait se sentir stupide, comme si toute l’assistance
pouvait la voir, effrayée et les vêtements de nuit en désordre. Elle chercha
une réplique percutante pour sa défense, un trait acéré à décocher à Afton, mais
rien ne vint.
    Ce fut Fulbert qui parla, indolemment, un lent sourire aux
lèvres. Il passa un bras autour de Phœbe, mais son regard était sur Afton.
    — Vous n’avez rien à craindre, ma chère. Ce que vous
faisiez ne concerne que vous.
    Son visage se creusa, comme animé d’une hilarité cachée.
    — Je doute que ce soit l’un de vos valets, mais même si
c’était le cas, il ne commettrait sûrement pas l’imprudence de vous agresser
sous votre propre toit. Et vous avez plus de chance que les autres femmes du
quartier… au moins, vous savez parfaitement que ce n’est pas Afton. Nous le savons
tous !
    Il sourit à George.
    — Plût au ciel que

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