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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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clavier rangé dans un coin. C’était la première fois que j’en voyais un, et cela m’amusa beaucoup.
    — Qu’y a-t-il là, professeur ? demanda soudain le capitaine, les yeux rivés sur l’écran.
    — Où ? Voyons… C’est la collection d’images de serpents barbus que possède le musée.
    — Parfait, continuons.
    Ils se mirent à observer les photographies de reptiles et autres couleuvres gravés ou peints sur les œuvres d’art appartenant au fonds du Musée gréco-romain. Après un certain temps, ils parvinrent à la conclusion qu’aucune n’avait de lien avec le dessin des stavrophilakes.
    — Il ne se trouve peut-être pas là, s’inquiéta Farag. Nous n’avons que mille six cents ans d’histoire, en comptant depuis 300 avant notre ère. Il se peut qu’il soit postérieur.
    — Les éléments du dessin sont gréco-romains, Farag, dis-je en feuilletant distraitement une revue d’archéologie égyptienne. Ils entrent forcément dans ce laps de temps.
    — Oui, mais il n’y a rien ici, et c’est bizarre.
    Ils décidèrent de consulter les catalogues généraux d’art alexandrin, élaborés par le musée pour le gouvernement de la ville, disponibles dans la base de données. Ils eurent plus de chance. Ils trouvèrent un serpent barbu investi des couronnes pharaoniques qui ressemblait à notre dessin.
    — Dans quel lieu se trouve cette œuvre ? demanda le capitaine en regardant la feuille qui sortait de l’imprimante.
    — Oh… ! Dans les catacombes de Kom el-Shoqafa.
    — Tiens, je crois que je viens de lire quelque chose là-dessus, dis-je en retournant sur mes pas pour contempler les trois piles instables d’exemplaires du National Geographic.
    Je me souvenais du nom Shoqafa parce qu’il me rappelait celui de la pâtisserie que nous venions de manger.
    — Ne te fatigue pas, Basileia , je ne crois pas que cela ait un lien avec notre épreuve.
    — Et qu’est-ce qui vous permet d’en être si sûr ? demanda froidement le capitaine.
    — Parce que j’ai travaillé sur place, Kaspar. J’ai dirigé les fouilles réalisées en 1998, je connais l’endroit. Si j’avais vu cette image alors, je m’en souviendrais.
    — Elle t’a semblé familière, pourtant, dis-je en continuant à feuilleter la revue.
    — À cause du mélange des styles, Basileia.
    En dépit de l’heure tardive, ils reprirent avec une énergie inattendue l’examen du catalogue. Ils paraissaient avoir oublié toute fatigue. Pour finir, ils tombèrent sur un second fait important : un médaillon qui comportait une tête de Méduse. L’exclamation du capitaine, qui ne cessait de comparer le dessin au fusain avec les images qui apparaissaient à l’écran, prouva qu’ils avaient fait une découverte importante.
    — Il est identique, professeur, regardez.
    — Une Méduse de style hellénistique tardif ? C’est un motif assez commun, Kaspar !
    — Oui, mais c’est exactement la même. Où se trouve ce relief ?
    — Voyons… Tiens, dans les catacombes de Kom el-Shoqafa, dit-il, surpris. C’est curieux. Je ne m’en souvenais pas…
    — Tu ne te souviens pas non plus du thyrse de Bacchus, dis-je en soulevant la revue, ouverte à la page où l’on voyait une reproduction agrandie. Parce que celui-là est identique à celui qui sort des anneaux de ce répugnant animal, et il se trouve aussi à Kom el-Shoqafa.
    Le capitaine se leva aussitôt et me prit la revue des mains.
    — C’est le même, il n’y a pas de doute.
    — C’est à Kom el-Shoqafa, affirmai-je.
    — Mais ce n’est pas possible ! s’écria Farag, indigné. L’épreuve ne peut pas se dérouler là. Ce lieu funéraire était totalement inconnu jusqu’à ce qu’en 1900 le sol s’enfonce soudain sous les pattes d’un pauvre âne qui passait dans la rue. Personne ne savait que cet endroit existait, on n’a trouvé aucune autre entrée ! Il a été perdu et oublié pendant plus de quinze siècles.
    — Comme le mausolée de Constantin, lui rappelai-je.
    Farag me regarda fixement. Il mordillait la pointe d’un stylo avec un rictus. J’avais raison, mais il refusait de reconnaître qu’il s’était trompé.
    — Au fait, que signifie ce nom ? demandai-je.
    — On le lui attribua au moment de sa découverte. Il signifie « Montagne de décombres ».
    — Quelle drôle d’idée !
    — Il s’agissait d’un cimetière souterrain de trois étages. Le premier était uniquement consacré à la

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