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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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flambeaux, des festins en l’honneur de leurs morts.
    — Au début, poursuivit Farag, ces catacombes devaient appartenir à une seule famille mais, avec le temps, une corporation a dû les acquérir pour les transformer en un lieu d’enterrements nombreux. Ce qui explique pourquoi il y a tant de chambres funéraires et tant de salles de banquet.
    Sur une paroi, on pouvait voir une énorme fissure dans la roche ouverte par un effondrement.
    — De l’autre côté se trouve le Salon de Caracalla. On y a trouvé des ossements humains mêlés à des os de chevaux. (Il passa la main sur le bord de la brèche d’un geste de propriétaire.) En 215, l’empereur Caracalla se trouvait à Alexandrie et, sans motif apparent, donna l’ordre de mobiliser une armée d’hommes jeunes et forts. Après avoir passé en revue les nouvelles troupes, il demanda qu’hommes et chevaux soient tués.
    De la rotonde, un nouvel escalier descendait au deuxième niveau. Si, dans le premier, la lumière était déjà insuffisante, dans celui-ci on distinguait à peine autre chose que les affreuses silhouettes des statues représentant les morts. Le capitaine sortit sa torche électrique et l’alluma. Nous étions seuls ; le groupe de touristes japonais était resté à l’arrière. Deux énormes piliers couronnés de chapiteaux de papyrus et de lotus flanquaient une frise dans laquelle des faucons escortaient un soleil ailé. Gravées dans la paroi, deux figures fantasmagoriques, un homme et une femme de taille réelle, nous observaient avec leur regard vide. Le corps de l’homme était identique à celui des figures hiératiques de l’Égypte antique, avec ses deux pieds gauches. Sa tête néanmoins était de facture hellénistique, avec un visage très beau et très expressif. La femme avait une coiffure romaine recherchée et un corps égyptien impassible.
    — Nous pensons qu’il s’agit des occupants de ces deux niches, indiqua Farag en signalant les profondeurs d’un long couloir.
    La taille des chambres mortuaires était impressionnante et elles surprenaient par leur luxe et leur décoration singulière. À côté d’une porte, nous vîmes un dieu Anubis à la tête de chacal, et de l’autre Sobek, dieu crocodile du Nil. Tous deux étaient habillés en légionnaire romain, avec une épée courte, une lance et un boucher. Nous trouvâmes le médaillon avec la tête de la Méduse à l’intérieur d’une chambre qui contenait trois gigantesques sarcophages ; le bâton de Dionysos était gravé sur le côté latéral de l’un d’eux. Autour de cette salle, un couloir rempli de niches. Chacune pouvait loger jusqu’à trois momies, nous expliqua Farag.
    — Mais elles ne sont plus dedans, dis-je avec appréhension.
    — Non, Basileia. Elles étaient toutes vides quand on découvrit le lieu en 1900. Tu sais qu’en Europe la poudre de momie était considérée comme un excellent médicament pour soigner tous types de maux, et valait de l’or ?
    — Alors, il n’est pas juste de dire qu’il n’y avait pas d’autre entrée, fit remarquer le capitaine.
    — Elle n’a jamais été trouvée, répondit Farag, gêné.
    — Si un éboulement a permis de trouver le Salon de Caracalla, pourquoi ne resterait-il pas d’autres pièces à découvrir ?
    — Ici, il y a quelque chose ! dis-je en indiquant un coin du mur.
    Je venais de découvrir notre fameux serpent barbu.
    — Parfait, il ne manque plus que le kerykeion d’Hermès, le fameux caducée aux serpents entrelacés, dit Farag en s’approchant.
    — Le caducée, tiens ? Il me fait plutôt penser aux médecins et pharmacies qu’aux messagers.
    — Parce que Asclepios, le dieu grec de la médecine, portait un bâton semblable avec un seul serpent. Une confusion a conduit les médecins à adopter le symbole d’Hermès.
    — Je crois qu’il va nous falloir descendre plus bas encore, ici il n’y a rien.
    — Le troisième niveau est fermé, nous rappela Farag. Les galeries sont inondées. On n’a jamais pu vraiment étudier cet étage.
    — Qu’est-ce qu’on attend, alors ? dit le capitaine en me suivant.
    L’escalier était en effet fermé par une petite chaîne à laquelle on avait suspendu un panneau d’interdiction en deux langues. Le capitaine l’arracha et poursuivit sa route, tel un valeureux explorateur, avec les grognements de Farag en bruit de fond. Au-dessus, les touristes japonais commençaient à se rassembler.
    Soudain, en

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