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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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salles d’exposition, centres de jeu et de divertissements, musées, bibliothèques. Dans l’une d’entre elles, je découvris à ma grande stupéfaction des manuscrits originaux d’Archimède, Pythagore, Aristote, Platon, Tacite, Cicéron, Virgile… ainsi que les premières éditions de l’ Astronomica de Manilius, la Médecine de Celse, l’Histoire naturelle de Pline et d’autres surprenants incunables. Plus de deux cent mille volumes se concentraient dans ces « salles de vie », comme ils les appelaient, et le plus curieux, c’était qu’une grande partie des visiteurs pouvaient lire les textes dans leur version originale, car l’étude des langues, mortes ou vivantes, était l’un de leurs loisirs préférés.
    — L’art et la culture favorisent l’harmonie, la tolérance et la compréhension entre les personnes, dit Gete, et c’est seulement maintenant que vous commencez à le comprendre là-haut.
    Dans les écuries, Ufa nous proposa des fruits secs et de la posca, une boisson, qu’ils prenaient sans cesse, faite d’eau, de vinaigre et d’œufs. L’équitation était un de leurs sports favoris. Il y avait même un jeu très populaire, en particulier parmi les enfants, l’ Iysoporta 28 . Ufa se lança dans de longues explications sur le dressage avant d’être interrompue par Mirsgana, qui lui rappela que nous devions aller voir les serres et qu’il commençait à se faire tard. Ufa nous offrit alors ses meilleurs chevaux, mais, comme je ne savais pas monter, elle nous donna à Farag et moi une petite calèche. Nous suivîmes les autres jusqu’à un quartier éloigné de Stavros, où je vis des hectares et des hectares de vergers parfaitement découpés. Pendant tout le trajet, où nous nous retrouvâmes enfin seuls, Farag et moi ne perdîmes pas notre temps à commenter ce que nous venions de voir, nous avions besoin l’un de l’autre, et je me souviens d’avoir fait tout le voyage en riant et plaisantant.
    Khutenptah nous fit visiter ses domaines avec la même fierté qu’Ufa les siens. C’était magnifique de la voir passer, ravissante, entre des files de salades, de plantes, de céréales et de toutes sortes de fleurs. Glauser-Röist ne la quittait pas des yeux et buvait ses paroles.
    — La roche volcanique, nous expliqua-t-elle, procure une excellente oxygénation des racines et fournit un substrat propre, libre de parasites, bactéries et champignons. Nous avons consacré plus de trois cents stades 29 à l’agriculture. Les autres villes ont fait mieux parce qu’elles ont profité des galeries. Les premiers habitants, à l’époque où le sol était encore peu cultivable, devaient sortir acheter les aliments ou se les procurer par l’intermédiaire des Anuak. Ils couraient ainsi le risque d’être découverts. Ils étudièrent alors le système employé par les Babyloniens pour créer leurs merveilleux jardins suspendus, et découvrirent que la terre n’était pas nécessaire.
    Ce fut seulement alors que je compris que nous ne marchions pas sur de la terre, mais de la roche. Tous les produits poussaient ici à l’intérieur de grandes et longues marmites de terre qui contenaient seulement des pierres.
    — Grâce aux déchets organiques produits par la ville, continua à expliquer Khutenptah, nous élaborons les nutriments pour les plantes, et nous les leur donnons dans de l’eau.
    — C’est ce que nous appelons des cultures hydroponiques, commenta le capitaine en examinant attentivement les feuilles vertes d’un arbuste et en s’éloignant ensuite d’un air satisfait. Tout a un aspect magnifique, mais, et la lumière ? Le soleil est nécessaire pour la photosynthèse.
    — La lumière électrique le remplace. Et nous la favorisons en ajoutant certains minéraux et résines sucrées aux nutriments.
    — Ce n’est pas possible, protesta le capitaine.
    — Dans ce cas, tout ce que tu vois est une hallucination, dit-elle d’une voix très calme.
    Et, pour la première fois, ô miracle, il sourit, un sourire ample et lumineux que je ne lui avais jamais vu. Je compris alors pourquoi cette jeune fille me semblait si familière. Je ne l’avais jamais vue en chair et en os mais, dans l’appartement de Glauser-Röist, il y avait deux photos d’une personne qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Cela expliquait l’attitude étrange du capitaine. Elle devait lui rappeler l’autre jeune fille. Ils se lancèrent dans une conversation compliquée sur

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