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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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Ufa.
    — En fait, non. (Il hésita, craignant d’offenser la foi et les croyances de ses hôtes.)
    — Et pourtant, c’est elle, affirma Khutenptah, très sûre d’elle. C’est la vraie Croix. Ta foi est pauvre, tu devrais prier davantage.
    — Cette croix, reprit Mirsgana, a été découverte par sainte Hélène en 326 et nous, la confrérie de la Croix, sommes nés en 341 pour la protéger.
    — Mais pourquoi avoir volé tous les Ligna Crucis du monde entier ? demanda le capitaine, gêné. Et pourquoi maintenant ?
    — Nous ne les avons pas volés, ils nous appartenaient. La garde de la vraie Croix nous a été confiée, à nous. De nombreux stavrophilakes sont morts pour elle. Notre existence n’a de sens qu’en elle. Quand nous nous sommes cachés au Paradeisos, nous possédions le morceau le plus grand de la Croix. Le reste avait été disséminé, dans des églises et des temples, en fragments plus ou moins grands.
    — Sept siècles se sont écoulés depuis, déclara Gete. Il était temps de les récupérer et de redonner à la Croix son intégrité passée.
    — Pourquoi ne les rendez-vous pas ? demandai-je. En agissant ainsi, vous ne courrez plus aucun danger. Dites-vous que bon nombre d’églises attiraient la dévotion de leurs fidèles grâce aux reliques qu’elles possédaient.
    — Vraiment, Ottavia ? dit Mirsgana d’un ton sceptique. Personne ne prête plus attention aux Ligna Crucis. Notre-Dame de Paris, Saint-Pierre du Vatican ou l’église de la Sainte-Croix à Jérusalem les ont offerts à leurs musées respectifs, qu’ils appellent trésors ou collections, où il faut payer pour entrer. Des centaines de voix chrétiennes s’élèvent pour proclamer la fausseté de ces objets, les fidèles eux-mêmes ne sont plus intéressés. La foi dans les saintes reliques a dramatiquement baissé. Au départ, nous voulions juste compléter la croix que nous possédons, un tiers du stipes, la partie verticale. Mais, en comprenant combien il serait facile d’obtenir le reste, nous avons décidé de tout récupérer.
    — Elle est à nous, répéta, têtu, le jeune traducteur de sumérien. Nous ne l’avons pas volée.
    — Et comment avez-vous organisé cette… récupération, à une aussi grande échelle, d’ici ? demanda Farag. Les fragments étaient répartis partout dans le monde, et de mieux en mieux gardés après les premiers vols.
    — Vous avez rencontré le sacristain de Sainte-Lucie, le père de Sainte-Marie in Cosmedin, les moines de Saint-Constantin…
    Nous nous regardâmes : nos doutes étaient donc fondés !
    — Ce sont tous des stavrophilakes, mais beaucoup ont choisi de vivre en dehors du Paradeisos pour accomplir des missions précises ou pour des raisons personnelles. Vivre ici n’est pas une obligation, même si nous considérons cela comme la plus grande gloire et le plus grand honneur que puisse connaître toute personne qui consacre sa vie à la Croix.
    — Il y en a beaucoup de par le monde, dit Gete, amusé, plus que vous ne pouvez le soupçonner. Ils vont et viennent, ils passent un certain temps avec nous puis s’en retournent chez eux, comme Dante par exemple.
    — Il y en a toujours eu un ou deux près de chaque fragment de la vraie Croix, conclut la responsable des Eaux. L’opération fut donc vraiment facile.
    Nos hôtes se regardèrent, satisfaits, puis, se rappelant où ils étaient, s’agenouillèrent avec dévotion devant la croix, impressionnante par sa taille et son exposition. Avec beaucoup de ferveur et de recueillement, ils réalisèrent une série de révérences compliquées et de prostrations en murmurant d’anciennes litanies du rituel byzantin.
    Pendant ce temps, la présence de Dieu se fit forte dans mon cœur. Je me trouvais dans une église, un de ces lieux sacrés qui élèvent l’esprit et rapprochent de Dieu. Je m’agenouillai et commençai une oraison de grâces pour être parvenue jusque-là avec mes compagnons sains et saufs. Je demandai à Dieu de bénir mon amour pour Farag, et Lui promis que jamais je n’abandonnerais ma foi. Je ne savais pas ce que nous allions devenir ni quels projets avaient nos hôtes mais, tant que je me trouverais au Paradeisos, je viendrais prier tous les jours. Je savais bien que ce n’était pas la croix sur laquelle était mort Jésus qui se trouvait devant moi ; la crucifixion était un châtiment très commun. Les croix étaient utilisées plusieurs fois jusqu’à ce que, rendues

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