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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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cependant un cursus académique qui lui ouvrira facilement de nombreuses portes. Alors voilà, nous aimerions vous faire un cadeau qui vous permettra de choisir en toute liberté votre futur…
    Je notai la pression de la main de Farag dans la mienne. Le capitaine nous souriait toujours.
    — Nous avons décidé de changer le lieu de l’épreuve de Constantinople. Nous demanderons à nos frères de cette ville de choisir un autre endroit pour l’épreuve des vents, afin que vous puissiez découvrir en toute liberté le mausolée et les restes de l’empereur Constantin. Voilà notre cadeau d’adieu… J’espère qu’il vous convient.
    Farag et moi nous regardâmes quelques instants, bouche bée, puis lentement tournâmes la tête vers Caton. Je fus la première à bondir de joie ! J’avais renoncé à Constantin, je l’avais même complètement oublié. Tout allait si vite dans mon esprit que je devais effacer la minute antérieure pour faire de la place aux événements suivants, et il m’arrivait tant de choses si passionnantes que le souvenir de Constantin s’était estompé. Quand Caton annonça qu’il nous offrait le mausolée, le ciel s’ouvrit subitement et je sus que Farag et moi venions de recevoir notre futur sur un plateau en or !
    Nous nous embrassâmes avant de courir étreindre Glauser-Röist, puis tout le monde gagna la salle à manger, où un véritable festin avait été préparé.
    La musique joua jusqu’à l’aube, accompagnée de danses, puis l’on se dirigea vers le lac Kolos pour un bain nocturne. Les lumières s’allumèrent de nouveau, des enfants et des jongleurs apparurent. L’aube arriva alors que la fête battait son plein, mais le capitaine et Khutenptah nous prévinrent qu’il fallait partir, que les Anuak étaient arrivés et ne pouvaient attendre plus longtemps.
    Nous fîmes nos adieux à des centaines de personnes et dûmes être arrachés des bras des stavrophilakes. Tout était prêt pour le départ, une calèche avec nos maigres biens nous attendait dans l’entrée du Basileion. Ufa était notre cocher. Je montai à l’arrière avec Farag, sans lâcher les mains de Glauser-Röist.
    — Prends bien soin de toi, Kaspar, lui dis-je, au bord des larmes, le tutoyant pour la première fois. J’ai été vraiment heureuse de te connaître et de travailler avec toi.
    — Ne mens pas, répondit-il en cachant un sourire. Nous avons eu pas mal de problèmes au début, tu te souviens ?
    Soudain, une question me vint à l’esprit. Je devais absolument la poser. Je ne pouvais pas partir sans savoir.
    — Au fait, Kaspar, les habits de la garde suisse, c’est Michel-Ange qui les a dessinés ?
    C’était très important pour moi. Une vieille curiosité insatisfaite. Le capitaine éclata de rire :
    — Non, ni Michel-Ange ni Raphaël, mais c’est l’un des secrets les mieux gardés du Vatican, alors ne raconte à personne ce que je vais te dire.
    Enfin !
    — Ces vêtements de cérémonie si colorés ont été dessinés par une couturière anonyme du Vatican, en 1914. Le pape, Benoît XV, voulait que ses soldats possèdent une tenue originale et demanda à la couturière d’imaginer un nouvel uniforme de gala. Elle s’inspira de tableaux de Raphaël où apparaissent ces habits et ces manches, très à la mode en France au XVI e siècle.
    Je demeurai muette, pendant quelques instants, sous le choc de la déception.
    — Alors, ce n’était pas Michel-Ange.
    — Non, c’était une femme, en 1914.
    Je sentis soudain une rage folle, due sans doute au manque de sommeil ou à l’alcool.
    — J’aurais préféré ne pas le savoir ! m’exclamai-je.
    — Mais pourquoi se fâche-t-elle maintenant ? demanda soudain Glauser-Röist. Elle vient de dire que c’était un plaisir de travailler avec moi !
    — Tu sais comment elle t’a surnommé en privé ? dit Judas Farag.
    Je lui écrasai le pied mais il ne cilla pas.
    — Elle t’appelle le Roc.
    — Traître ! m’exclamai-je.
    — Cela ne fait rien, dit Glauser-Röist en riant. Moi, je t’ai toujours appelée… Non, il vaut mieux que je ne te dise rien.
    — Capitaine, criai-je alors que la calèche démarrait en me faisant tomber sur Farag. Dites-le-moi !
    — Adieu, Kaspar ! hurla Farag en agitant un bras tandis que de l’autre il me poussait sur mon siège.
    — Adieu !
    — Capitaine ! criai-je une dernière fois avant de m’asseoir, vaincue et humiliée.
    — Il nous faudra revenir un

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