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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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un processus similaire de destruction, intégration et perfection, et voilà pourquoi la confrérie utilise un langage symbolique.
    — Quoi qu’il en soit, professeur, le coupa le capitaine en s’avançant vers l’ange gardien, nous sommes dans la position de ces candidats.
    Il se plaça devant la figure et inclina la tête jusqu’à toucher la marche avec le front. Une scène d’humilité qui valait le coup d’œil. Je me sentis un peu gênée, mais Farag l’imita tout de suite, et je n’eus pas d’autre choix que de les suivre si je ne voulais pas créer de disputes. Nous nous frappâmes trois fois la poitrine tout en prononçant une sorte de prière de miséricorde pour que la porte s’ouvrît. Mais, évidemment, elle demeura fermée.
    — Essayons les clés, dit Farag en se levant et en grimpant les marches impressionnantes.
    Il se retrouva nez à nez avec l’ange, mais ses yeux étaient fixés sur les chaînes qui sortaient des mains. Elles étaient épaisses et chacune composée de trois chaînons.
    — Essayez en tirant d’abord sur celle en argent, lui conseilla le capitaine.
    Le professeur lui obéit. Un nouveau chaînon apparut. Il y en avait quatre dans la main gauche maintenant, et trois dans la droite. Farag prit alors celle en argent, et tira. Un nouveau chaînon apparut, accompagné d’un grincement bien plus sonore que le précédent, sous nos pieds. J’eus la chair de poule bien qu’en apparence rien ne se produisît.
    — Tirez encore une fois, insista le Roc. D’abord sur celle en argent.
    Soudain, j’eus un doute. Il manquait quelque chose. Nous étions en train d’oublier un détail important. Je compris rapidement que nous n’allions pas pouvoir continuer à jouer longtemps avec les chaînes. Mais je me tus, et Farag répéta l’opération. L’ange avait cinq chaînons dans chaque main.
    Soudain, je sentis une chaleur insupportable. Glauser-Röist avait retiré sa veste d’un geste machinal et l’avait jetée par terre. Farag déboutonna le col de sa chemise en soufflant. La chaleur augmentait à une vitesse vertigineuse.
    — Il se passe quelque chose de bizarre, dis-je.
    — Il fait une chaleur étouffante, confirma Farag.
    — Ce n’est pas l’air, murmura le capitaine, perplexe, en regardant par terre. C’est le sol qui se réchauffe !
    En effet, la plaque de fer irradiait une très haute température et, sans nos chaussures, nous nous serions brûlé les pieds comme sur une plage de sable en plein été.
    — Nous devons nous dépêcher ou nous allons finir par rôtir ! criai-je, horrifiée.
    Le capitaine et moi grimpâmes aussitôt sur les marches. Je montai jusqu’à la dernière, à côté de Farag, et regardai l’ange. Une lumière, une étincelle de clarté, se fraya lentement un passage dans mon cerveau. La solution était là. Elle devait être là. Et Dieu veuille qu’elle se trouvât là, parce que cet endroit menaçait de devenir véritablement infernal. L’ange souriait, aussi énigmatique que la Joconde, et semblait se moquer de notre situation. Avec ses mains levées vers le ciel, il s’amusait… Les mains ! Je devais me concentrer sur les mains. J’examinai avec soin les chaînes. Elles paraissaient tout à fait normales, mais les mains ?
    — Que faites-vous, professeur Salina ?
    Ces mains étaient étranges. Il manquait l’index à celle de droite. L’ange était mutilé. À quoi cela me faisait-il penser ?
    — Regardez le coin, là ! vociféra Farag. Il est rouge vif !
    Un rugissement sonore, un vacarme de flammes furieuses, montait de l’étage inférieur jusqu’à nous.
    — Il y a un incendie en bas, constata le capitaine avant de me lancer : Alors, que diable faites-vous ?
    — L’ange est mutilé, expliquai-je, mon cerveau fonctionnant à toute vitesse pour chercher un lointain souvenir que je n’arrivais pas à retrouver. Il lui manque l’index de la main droite.
    — Et alors ?
    — Mais vous ne comprenez pas ! criai-je en me tournant vers lui. Il lui manque un doigt, ce ne peut pas être un hasard ! Cela veut forcément dire quelque chose !
    — Ottavia a raison, Kaspar, conclut Farag en enlevant sa veste et en continuant à déboutonner sa chemise. Utilisons notre tête. C’est la seule chose qui puisse nous sauver.
    — Il lui manque un doigt. Super.
    — C’est peut-être une espèce de combinaison, dis-je en réfléchissant à voix haute. Comme pour un coffre-fort. Il faut peut-être

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