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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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demeurer fidèle à son souverain au risque de mourir pour lui. Il a aimé ce pays comme aucun farang ne l'a fait avant lui, alors que toi, Petraja, tu as souillé son nom et profané tout ce pour quoi nous nous sommes battu. Tu as déclenché la guerre, une guerre que tu ne peux pas remporter, contre ceux que nous avions honorés comme des hôtes. Quel écho donneront-ils à nos méthodes barbares? Mais la puissance de la France reviendra t'écraser, souviens-toi de nos paroles.
    «Et à présent toi, le gardien des éléphants, tu cherches à usurper le noble trône du Siam! Nous te maudissons à jamais ! »
    Un frisson parcourut la foule des courtisans.
    Soudain, une clameur s'éleva du côté de la porte et tous les yeux se tournèrent dans cette direction. Quatre Indiens firent leur apparition portant une civière sur laquelle gisait Sorasak, le corps meurtri et plein de contusions.
    Il y eut un murmure de surprise dans l'assemblée.
    Sorasak leva la tête et parcourut toute la scène de ses petits yeux porcins. Un géant indien marchait à côté de lui, son kriss recourbé posé sur son cou puissant, tandis que quatre autres gardes, également armés, entouraient Thomas Ivatt qui fermait la marche.
    «Œil pour œil, comme dit le Livre des chrétiens, déclara le roi d'un ton sinistre. Contemple ton fils prisonnier, Petraja.
    - Votre fils, Sire, pas le mien.
    - Comme tu le dis, Petraja.»
    Le roi regarda tout autour de lui. Il émanait de lui une puissance terrifiante qui faisait penser à la vengeance de Dieu.
    «Écoutez, vous tous ici présents. Nous sommes toujours votre roi. Et à l'heure de notre mort, nous proclamons devant vous notre dernière volonté.» Il jeta à Petraja un regard méprisant. « Sorasak est en vérité le produit de notre chair et de notre sang, et je le nomme ici héritier du trône. Vous tous, seigneurs mandarins, inclinez-vous devant votre nouveau roi. »
    Un murmure de crainte parcourut l'assemblée. A ce moment, les cieux s'ouvrirent et déversèrent un furieux torrent de pluie. La voix de Sorasak s'éleva, dominant l'averse, et remplit toute la cour.
    « Auguste et Puissant Seigneur, je reçois vos ordres. Je m'efforcerai d'être le digne successeur de votre illustre règne. »
    Le roi eut un petit sourire. « Mais tu n'es pas encore libre, fils. Que ceci soit notre dernière action dans ce cycle de vie.» Il se tourna vers Ivatt. «Nous vous ordonnons de libérer le seigneur Sorasak en échange de dame Sunida. »
    Tous les yeux se tournèrent maintenant vers la forme prosternée de l'Anglais.
    « Auguste et Puissant Seigneur, je reçois vos ordres. »
    Mais Sunida s'avança: «Seigneur, mon enfant est ici, entre les mains du général Petraja. Je ne peux accepter ma liberté sans elle. »
    Le roi se tourna vers les gardes: «Allez chercher l'enfant ! »
    Ils eurent un instant d'hésitation, tandis que Petraja jetait un coup d'oeil circulaire pour évaluer la situation. Tous les regards l'évitaient.
    Le roi l'interpella : « Un enfant n'a pas sa place dans cette négociation, Petraja. Néanmoins, nous t'accordons ta liberté en échange de cette petite fille. »
    Petraja déglutit fortement, cherchant à sauver la face.
    « Puissant Seigneur, l'enfant a toujours été libre, à ma connaissance. »
    Puis, d'un signe, il ordonna à ses assistants d'aller chercher Supinda.
    La pluie continuait à tomber à verse, mêlée à présent de grêle. Le Seigneur de la Vie, d'un geste, renvoya l'assemblée. Il ne resta bientôt plus dans la cour que Petraja, Sunida, Sorasak et Ivatt. Face aux hommes de Petraja, les « Bras rouges » veillaient sur leur maître.
    45
    Après vingt et un jours d'un voyage épuisant, la petite hutte en bois de teck avec son toit aux extrémités recourbées se profila sur un ciel radieux, offrant un repos bienvenu aux six cavaliers. Ici, dans le nord, le climat était plus frais et plus sain. Ils se trouvaient dans une superbe vallée verdoyante, cernée de hautes montagnes où la population était peut-être encore plus gracieuse et aimable que celle du sud.
    Pour ajouter encore à la couleur locale, diverses tribus nomades des montagnes du Tibet - Birmans, Méos, Karens, Nons aux vêtements noirs, jaunes et rouges - venaient de très loin à la ronde apporter leurs produits pour les vendre au marché. Comme pour ne pas être de reste avec les imposantes montagnes environnantes, la population de Chiengrai était plus grande et plus robuste que ses

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