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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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duplicité de votre père... »
    Phaulkon n'aimait guère la tournure que prenait la conversation. «Nous parlerons de cela plus tard, Maria», coupa-t-il sèchement.
    Nellie se leva de son siège. « Mark et moi vous prions de nous excuser, mais nous désirerions nous reposer. Le voyage a été long. Nous pourrons nous entretenir à un autre moment», ajouta-t-elle avec tact.
    Phaulkon, reconnaissant, les accompagna jusqu'à la porte. Il donna une petite tape dans le dos de Mark. «Je te verrai plus tard, mon garçon.» D'un signe, il ordonna à un esclave de les mener à leur appartement puis referma la porte derrière eux.
    « Vous êtes un monstre ! siffla Maria avec une expression venimeuse. Plus je vis avec vous et moins je vous comprends. » Elle fit une pause pour reprendre son souffle. « Et, pour parler franchement, moins j'ai envie de vous comprendre !
    - Maria, votre surprise ne peut être plus grande que la mienne. »
    Elle l'observa d'un air moqueur. «Surprise? Le mot ne me semble guère convenir. Je suis choquée et peinée par le déshonneur que vous jetez sur nous. Comment pourrai-je jamais vous faire à nouveau confiance ? »
    Il tenta de l'apaiser tout en sachant au fond de lui que cela ne servirait à rien.
    «Tout cela s'est passé il y a bien longtemps, Maria. Dans une autre vie. Avant même que j'aie songé à mettre le pied au Siam.
    - Peut-être était-ce une autre vie, Constant, mais, aujourd'hui, ce passé redevient le présent. Vous ne vous attendez tout de même pas à ce que nous vivions tous ensemble sous ce toit comme une grande et heureuse famille?» Son indignation ne faisait que croître, s'attisant d'elle-même. Il ne connaissait que trop bien le processus. Et, pour une fois, les reproches de sa femme avaient une cause légitime. «A moins que vous n'envisagiez d'avoir une famille à Louvo et une autre à Ayulhia ? lança-t-elle, sarcastique.
    - Maria, je doute que mon autre famille, comme vous dites, ait la moindre intention de demeurer au Siam. »
    Elle ricana. «Et pourquoi croyez-vous qu'ils sont venus jusqu'ici? Pour changer d'air? Allons, Constant, ayez au moins la dignité de regarder la vérité en face. Ils sont ici pour rester. Vous êtes le père du garçon et l'homme le plus puissant du Siam. Pourquoi parti-raient-ils ?
    - Je l'ignore, Maria, et, pour l'instant, ces conjectures sont inutiles. Peut-être que ce garçon voulait seulement connaître son père.
    - Dans ce cas, je vous propose un marché : je vous donne trente jours. Passé ce délai, s'ils ne sont pas partis, c'est moi qui m'en irai. Pour la France. » Elle le regarda durement. «Je sais que vous possédez d'importantes participations dans la Compagnie française des Indes orientales. Je veux que vous vous engagiez à m'en remettre la moitié. Pour votre enfant à naître, afin qu'il soit élevé convenablement et vive décemment en France. »
    Il la contempla un instant en silence, curieusement soulagé de cette proposition. Maria était-elle sérieuse ou s'agissait-il seulement d'une étape avant que n'éclate l'orage? Ses changements d'humeur, hélas, n'étaient que trop familiers. Il ne lui faisait nullement confiance, pas plus qu'elle à son égard.
    « Il se trouve, Constant, que je suis venue vous voir pour une raison tout à fait différente. » Elle eut un sourire pincé. «Je n'avais pas prévu qu'il me serait donné de rencontrer votre... autre famille. Mais laissons cela pour le moment. Je désire vous parler du père Malthus. Vous savez, bien entendu, que Somchai a avoué ? »
    Phaulkon la regarda stupéfait. «Somchai? Qui est Somchai ? »
    Elle lui jeta un regard soupçonneux. «Vous ne le connaissez pas? Alors que ce sont vos propres gardes du corps qui l'ont arrêté?
    - Maria, j'arrive tout juste du Palais, annonça-t-il d'un ton las. Et je n'ai parlé à personne en dehors de ceux qui se trouvaient dans cette pièce.
    - Dans ce cas, laissez-moi vous mettre au courant, reprit Maria, apparemment peu convaincue. Le meurtrier du père Malthus a été identifié. Il s'appelle Somchai. Non seulement il a avoué son crime mais il a aussi révélé qu'il travaillait pour vous.
    - Quelle absurdité ! s'exclama Phaulkon, exaspéré. Je vous répète que je n'ai jamais entendu parler de cet homme. »
    Elle le regarda comme s'il n'était qu'un enfant désespérément entêté. « Après tout, que pourriez-vous dire d'autre, Constant? A quoi vous servirait de reconnaître vos fautes puisque

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