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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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plein de regrets. «Nellie, je ne peux rien changer à ce qui est arrivé. Mais je désire savoir ce qui s'est passé, aussi cruel que cela soit. »
    Un voile de chagrin assombrit le visage de la jeune femme.
    « Vous ne m'avez pas envoyé une seule lettre ! lança-t-elle d'une voix vibrante. Pourquoi, Constant? Pourquoi ? »
    Il leva les bras en signe d'impuissance. «J'ai commencé à vous écrire, je ne sais combien de fois, mais je ne savais pas quoi dire. Comment vous apprendre que je n'allais pas revenir? Le goût de la mer, l'attrait de pays inconnus s'étaient emparés de moi et m'attiraient inexorablement au loin. Le temps passait et plus je tardais à vous écrire, plus je m'éloignais de l'Angleterre - et de vous. Un monde nouveau m'appelait. C'était égoïste, j 'en conviens, et j 'ai eu tort d'agir ainsi. Et pourtant je vous dis la vérité.
    - Tort ? Voilà tout ce que vous trouvez à dire ? Alors que votre attitude a été d'une inconcevable cruauté! Tout ce que vous aviez à faire, c'était de m'écrire et de m'apprendre la vérité. Une vérité certes douloureuse mais, au moins, j'aurais su que tout était fini. Jour après jour, tandis que l'enfant se développait dans mon sein, j'ai attendu un mot de vous. Je vivais d'espoir car j'avais encore confiance. C'était monstrueux de votre part. »
    Il se sentit sincèrement honteux. «Vous avez raison. Mais, honnêtement, je ne savais pas que vous étiez enceinte. »
    Elle ricana. « Peut-être parce que vous ne vous souciez pas de telles choses. Avez-vous donc oublié pourquoi nous avons fait l'amour avec tant d'insouciance? Vous deviez revenir et m'épouser! »
    Il courba la tête. «Dieu me punira.
    - Vous vous trompez, Constant. C'est moi qui m'en chargerai. »
    Elle parlait sérieusement, il en était certain. Il leva les yeux vers elle et comprit soudain ses intentions. Pour quelle autre raison aurait-elle parcouru la moitié du monde afin de le retrouver?
    «Croyez-moi, insista-t-il, le remords que j'éprouve est une punition déjà bien assez lourde. Pourquoi ne pas plutôt me dire comment réparer mes fautes ? »
    Elle lui jeta un regard glacial. «Je préférerais vous voir à la place de Somchai dans la cage aux tigres. »
    Il frémit en pensant à la prédiction de la devineresse. « Nellie, je ferai pour vous tout ce qui est raisonnablement en mon pouvoir pour me racheter. » Les yeux de la jeune femme flamboyèrent. « Raisonnablement, dites-vous ? Croyez-vous que ce qu'ils m'ont fait était raisonnable ? Connaissez-vous le sort que l'on réserve en Angleterre aux fornicateurs, Constant ? En avez-vous la moindre idée ? Une femme qui a conçu la vie hors des liens du mariage est considérée comme adultère. »
    Il frémit en se rappelant le sort que les Puritains réservaient autrefois aux filles mères, les brûlant vives, comme des sorcières. Il n'y avait pas si longtemps de cela. Il déglutit. «Racontez-moi tout, Nellie.»
    Il la vit hésiter pour la première fois, comme si le poids de toutes ces souffrances était devenu trop lourd à porter. Le regard vague, elle parla d'une voix morne.
    « A chaque jour sans lettre de vous, ma peur augmentait à l'idée de ce qu'ils pourraient me faire. Bientôt, il ne me fut plus possible de dissimuler ma grossesse. Le crime de fornication m'exposait à un châtiment terrible et je ne cessais de me demander si j'aurais la force de supporter une telle épreuve... Il m'arrivait souvent de pleurer en dormant. Je songeais à m'enfuir dans un endroit où on ne me connaîtrait pas, mais je n'avais pas d'argent et personne vers qui me tourner. Ma mère était morte et mon père trop malade pour se soucier de mon sort. J'ai pensé à me noyer dans cet océan qui vous avait emporté, tuant ainsi dans le même temps cette vie que je portais. Je n'en eus pas le courage. Un jour, les anciens du village sont venus me trouver, l'air menaçant. Ils m'ont interrogée et j'ai dit la vérité. Que pouvais-je faire d'autre? Naturellement, ils refusèrent de me comprendre, répétant que j'avais commis un très grave péché et que je serais exposée aux yeux de tous pour expier mon adultère. » Sa voix se mit à trembler.
    «Le lendemain, ils sont venus me chercher en me disant de ne rien prendre avec moi. Ils m'ont revêtue d'un grand drap blanc et m'ont conduite sur la place du village. Toute la population était accourue pour contempler la scène. Quand ils m'ont lié les bras à un poteau, j'ai senti

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