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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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aurait voulu lui parler également de Malthus et de Petraja, ainsi que de la lettre signée Dawee mais il n'en avait pas eu le temps. D'ailleurs, il n'aurait réussi qu'à l'inquiéter davantage. Les temps étaient troublés. À peine un problème était-il résolu qu'un autre surgissait: la santé du roi, les manigances de Petraja, le meurtre de Malthus encore non éclairci.
    Autant de préoccupations prioritaires dont dépendaient sa surv ie et son avenir.
    Tout en gravissant les marches de sa demeure, il se demandait quelles autres surprises les dieux pouvaient bien encore lui réserver. Sarit, son majordome, l'attendait dans l'antichambre pour l'informer que son épouse se trouvait au salon en compagnie d'une mem et de son fils.
    En apprenant la présence de Maria, Constant fronça les sourcils. Cela ne pouvait signifier que des soucis supplémentaires. Mais il se réjouit néanmoins à l'idée de rencontrer enfin cette Européenne, témoin du meurtre de Malthus. Manifestement, l'intelligent petit jésuite avait accompli sa mission.
    Lorsqu'il pénétra dans le salon, Maria se leva pour le saluer. Son visage reflétait une expression étrange.
    « Constant... enfin ! Nous attendions tous votre retour avec impatience. Mais nous avons eu ainsi le temps de faire connaissance, Mrs. Tucker et moi. Permettez-moi de vous présenter. »
    Elle prit son mari par la main et le conduisit auprès de Nellie et de Mark qui semblaient, eux aussi, fort mal à l'aise.
    «Je te présente Mrs. Tucker et son fils Mark», annonça Maria en arborant son sourire le plus éblouissant. « Mrs. Tucker, voici le seigneur Phaulkon, mon époux. »
    Phaulkon contempla Nellie Tucker - une femme qu'il jugea séduisante, bien que d'allure plutôt surprenante dans ses vêtements siamois. Un vague souvenir naquit en lui tandis qu'il l'observait. Il avait la nette impression de l'avoir déjà rencontrée. Mais où ?
    Elle aussi le regardait, sans faire mine de le reconnaître. Je dois me tromper, pensa-t-il en lui adressant son plus aimable sourire.
    «Bienvenue à Louvo, Mrs. Tucker. On m'a informé que votre visite au Siam a été marquée par de pénibles événements. Je m'en excuse auprès de vous. Mon pays se montre d'habitude plus hospitalier vis-à-vis des étrangers. »
    Elle lui rendit son sourire. « Espérons que le pire est derrière nous, seigneur Phaulkon, et que cela n'aura été qu'une malheureuse entrée en matière. »
    Plus Constant l'observait, plus il se sentait intrigué. Cette voix lui semblait familière.
    « Soyez assurée que je ferai de mon mieux pour que votre séjour se déroule sans autres incidents, madame, dit-il en s'inclinant galamment.
    - Vous n'avez pas encore salué Mark, le charmant fils de Mrs. Tucker, intervint Maria. Il s'est interposé courageusement pour protéger la vie de sa mère sur le bateau. »
    Phaulkon se tourna vers le garçon. «J'ai entendu dire, en effet, que vous vous étiez comporté avec bravoure... » Dérouté, il laissa traîner sa voix sur les derniers mots tandis qu'il fixait le jeune Anglais. Le garçon soutint bravement son regard, même si l'on pouvait lire dans ses yeux une vive anxiété.
    Mon Dieu... pensa Phaulkon. Ce visage... Abasourdi, il avait l'impression de se retrouver devant son propre reflet, comme lorsqu'il se regardait dans un miroir français - mais avec quelques années de différence. C'était une apparition surgie de son passé, l'incarnation même de sa propre jeunesse. Il devait avoir eu ce visage-là quand il s'était rendu pour la première fois en Angleterre.
    Ses pensées s'éclaircirent soudain. L'Angleterre? Doux Jésus... Cette femme qui lui semblait si familière... et ce garçon... Non, impossible! La jeune fille qu'il avait connue autrefois ne s'appelait pas Tucker, mais Summers.
    Le sourire rusé de Maria le déconcerta. Que s'étaient donc raconté les deux femmes en son absence? Il était certain que Maria avait exercé tous ses talents de stratège auprès de Nellie en l'enjôlant avec des promesses d'amitié.
    Il tressaillit soudain. Ne venait-il pas de retrouver le prénom de cette jeune femme? Bien sûr! Nellie, la rose d'Angleterre...
    Il prit une profonde inspiration et demanda, d'une voix aussi unie que possible.
    « Nellie ? »
    La jeune femme esquissa un faible sourire.
    « Constant ?
    - Dieu du ciel ! »
    Il se tourna vers le garçon qui continuait à le dévisager avec une expression avide comme si... oui, comme s'il attendait de lui

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