Le discours d’un roi
signe d’un grave trouble psychologique mais un problème presque mécanique qui pouvait être surmonté à force de travail et de volonté. Encouragée par l’approche pragmatique de Logue, l’intimité qui s’établit entre les deux hommes joua aussi un rôle important. En insistant dès le début pour que les séances se déroulent dans son cabinet de Harley Street ou à son propre domicile plutôt qu’au palais, Logue avait clairement signifié au roi qu’il serait traité comme un patient normal. Au fil du temps, cette relation se transforma en amitié sincère.
Néanmoins, dans une société aussi rigide que celle de l’époque et compte tenu de leur différence de statut, cette amitié restait soumise à des règles, surtout après le couronnement du roi. La façon dont Logue s’adresse au roi, dans ses lettres mais aussi dans son journal dont nous avons publié ici de nombreux extraits, montre combien il était respectueux non seulement de la personne mais aussi de l’institution monarchique. Aux yeux du lecteur contemporain, Logue pourra paraître excessivement obséquieux dans sa façon de parler du roi – et surtout de la reine.
Le dernier mot reviendra à l’une des rares personnes encore en vie à avoir bien connu Logue. Il s’agit de sa belle-fille, Anne, épouse de Valentine, son deuxième fils, et qui, à plus de quatre-vingt-dix ans, reste en 2010 une femme admirablement vive et dynamique. Son statut d’ancienne consultante en psychiatrie de l’enfant à l’hôpital universitaire de Middlesex semble donner encore plus de poids à ses propos.
Interrogée sur le secret de la réussite de son beau-père, Anne fut, elle aussi, incapable d’apporter une réponse définitive à cette question. Elle pensait que le succès de Logue était avant tout lié au rapport que l’orthophoniste avait réussi à établir avec le futur roi alors qu’il était encore jeune homme. « Tout le monde peut donner des exercices de diction et de respiration mais [Logue] était un excellent psychologue, explique-t-elle. Il était un père parfait là où George V avait complètement échoué.
« [Lionel] ne disait jamais RIEN de ce qu’il faisait. Mais quand on voit ce qui s’est passé et à quoi il avait affaire, une seule réponse s’impose. Le roi était entouré de quantité de gens qui ne lui servaient à rien. Pour quelle autre raison serait-il resté si longtemps auprès de lui ? »
Remerciements
Tout d’abord, j’ai une énorme dette envers Peter Conradi. Sans sa volonté inébranlable face à des délais apparemment insurmontables, peut-être ce livre n’aurait-il jamais vu le jour.
Je souhaite remercier ma nombreuse famille, en particulier Alex Marshall qui, en mettant au jour un véritable trésor épistolaire, m’a permis de mieux comprendre la vie et l’oeuvre de Lionel. Anne Logue, pour ses souvenirs, Sarah Logue, pour le temps qu’elle m’a consacré, Patrick et Nickie Logue pour leur aide et leur entretien des archives. Ainsi que ma magnifique épouse Ruth et nos enfants, qui ont accepté que ce projet en vienne à dominer nos existences pendant un an. Sans leur appui, ce livre n’existerait pas.
Merci également à Caroline Bowen pour avoir répondu à tant de questions sur l’orthophonie ; elle a joué un rôle essentiel dans la prise de contact entre les producteurs et la famille Logue, et c’est elle qui est à l’origine de toute l’affaire. À Francesca Budd, pour son aide lors de la transcription des archives et son soutien tout au long du tournage. À tous ceux qui ont participé au film, Tom Hooper, David Seidler, Colin Firth, Geoffrey Rush et toute l’équipe de See-Saw Films, en particulier Iain Canning.
C’est grâce à Jenny Savill d’Andrew Nurnberg Associates que ce livre a été publié. Je remercie aussi chaleureusement Richard Milner et Joshua Ireland, de Quercus, sans qui cet ouvrage n’aurait jamais pris son essor.
Je tiens de plus à remercier Meredith Hooper, pour ses éclaircissements, Michael Thornton, pour nous avoir autorisés à publier ses récits sur Evelyn Laye, Neil Urbino, dont les travaux de généalogie nous ont permis d’en apprendre plus, Marista Leishman, pour son aide sur les carnets Reith, et David J. Radcliffe, pour la description de son propre combat contre le bégaiement.
Margaret Hosking de l’université d’Adélaïde et Susanne Dowling de l’université Murdoch nous ont été d’une aide précieuse quand il
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