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Le Fardeau de Lucifer

Le Fardeau de Lucifer

Titel: Le Fardeau de Lucifer Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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cœur.
    —    Le moment est venu de clore cette assemblée. Ensemble, renouvelons le serment qui nous lie à la Vérité. Faisons-le avec ferveur, car il prend tout son sens en cette triste circonstance.
    En chœur, nous répétâmes l’obligation. Puis il entonna les paroles rituelles, auxquelles nous répondîmes.
    —    Que la Lumière soit ! s’écria le Magister.
    —    Qu’il en soit ainsi ! répliqua l’assemblée.
    —    Que vienne l’heure de la Vérité !
    —    Qu’il en soit ainsi !
    —    Jusqu’à notre prochaine rencontre, à laquelle vous serez convoqués par les mots sacrés Secretum Templi, que rien de ce qui a été discuté en ces murs ne franchisse vos lèvres, de crainte que cela ne soit sur votre dernier souffle.
    —    Que notre gorge soit tranchée si nous disons mot !
    —    Que Dieu nous vienne en aide dans l’accomplissement de notre tâche sacrée !
    —    Qu’il en soit ainsi.
    —    Qu’il nous bénisse et nous mène tous à bonne fin.
    —    Qu’il en soit ainsi.
    —    Retournez donc dans le monde, mes frères et sœurs, mais ne soyez jamais en paix.
    Après un ultime coup de maillet, nous retirâmes notre manteau et nous dirigeâmes vers la sortie. Eudes disparut le premier, d’un pas pressé, sans parler à personne. En s’avançant vers la sortie, Raynal m’adressa un regard froid dont le sens était clair : notre désaccord n’était pas terminé. Puis il disparut dans l’escalier d’un pas ferme. Je laissai passer Daufina, Peirina et Esclarmonde, qui m’adressa un sourire bienfaisant, et regagnai à mon tour l’antichambre avec Ugolin, laissant Ravier partir le dernier. Avant de m’engager dans les marches, je me retournai pour lui jeter un dernier regard. Il pleurait.

Chapitre 6 Attentat
    Au sortir du temple, Ugolin et moi déambulâmes au hasard dans la forteresse. Je me sentais profondément troublé. Placide comme toujours, le géant de Minerve avait respecté mon besoin de réflexion et je lui en fus reconnaissant. Il lui fallut longtemps avant de se décider à poser la question qu’il retenait sans doute avec grand effort.
    —    Dis, Gondemar ? Pourquoi tous ces gens sont-ils si énervés par la disparition de simples papiers ? Pourquoi se soupçonnent-ils les uns les autres ?
    —    L’information qu’ils contiennent est terriblement grave. Sans eux, le grand savoir que protège l’Ordre des Neuf ne pourra jamais être prouvé.
    —    N’en existe-t-il pas de copies quelque part ?
    —    Leur valeur réside justement dans leur authenticité. Une copie ne vaudrait rien.
    —    Que disent-ils donc de si terrible ?
    —    C’est à Ravier de te l’apprendre, Ugolin, pas à moi. Je n’en ai ni le droit ni la compétence. De toute façon, sans les voir, tu ne me croirais pas.
    Le Minervois haussa calmement les épaules.
    —    Bon, je te fais confiance. Espérons qu’ils seront retrouvés, alors.
    —    Allons dormir, dis-je en me frottant le visage de lassitude. Demain, nous y verrons peut-être plus clair.
    Nous continuâmes en silence. Montségur dormait toujours et nous marchions vers le bâtiment où se trouvaient nos chambres avec un quartier de lune pour tout éclairage. La nuit me paraissait aussi blafarde que les circonstances. Le vent froid qui faisait virevolter quelques flocons de neige pénétrait mes vêtements et je frissonnais malgré moi. Je me sentais vide. J’avais l’impression que la destinée tenait une épée tranchante au-dessus de ma nuque et qu’elle n’attendait que le moment propice pour me décapiter à nouveau et me renvoyer en enfer.
    J’observais la forteresse en songeant que, quelque part en ces lieux, quelqu’un détenait vraisemblablement les parchemins volés. Il pouvait s’agir de n’importe qui. Par où commencer pour le retrouver ? Devions-nous fouiller tous les logements ? Un voleur assez rusé pour s’insinuer dans un temple gardé en permanence par des guerriers redoutables l’était sans doute suffisamment pour ne pas cacher l’objet de son larcin là où il pourrait être facilement découvert. Interroger tous les habitants ? Les torturer s’il le fallait ? Nous activer ainsi n’inciterait-il pas le coupable à se presser de faire disparaître les documents ? Non, notre succès, pour peu qu’il soit possible, résidait dans la discrétion. Nous devions identifier le voleur sans qu’il le sache. Mais comment

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