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Le Fardeau de Lucifer

Le Fardeau de Lucifer

Titel: Le Fardeau de Lucifer Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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    Lorsque nous fûmes en vue de l’infirmerie, j’envisageai un moment de m’y arrêter pour voir comment se portait Montbard et peut-être aussi lui relater les événements dans l’espoir qu’il puisse me guider. Mais nous étions au beau milieu de la nuit et mon maître avait davantage besoin de sommeil que de ma visite. Je décidai donc de passer mon chemin. Au matin, il serait toujours temps de lui apprendre la disparition des documents.
    Nous poursuivions vers notre logement lorsqu’un mouvement furtif dans la pénombre attira mon attention. Dans la nuit, une ombre longeait le mur de l’infirmerie. Ma formation aussi bien que les événements récents m’avaient appris à toujours être en état d’alerte et, dans les circonstances, cela m’intrigua d’autant plus. À part les gardes sur les murailles et les membres de l’Ordre, tous les habitants étaient censés dormir. Je saisis le bras d’Ugolin.
    —    Tu as vu ? demandai-je à mi-voix. Qu’est-ce qu’il fait là, celui-là ?
    Nous reculâmes lentement pour nous plaquer contre le bâtiment le plus proche sans attirer l’attention.
    —    Je ne sais pas qui c’est, mais en tout cas, il ne souhaite pas être vu, dit Ugolin en fronçant les sourcils.
    L’inconnu s’immobilisa, comme pour s’assurer qu’il n’avait pas été remarqué. Je pus déterminer qu’il portait une cape sombre. Il en avait remonté le capuchon sur sa tête, vraisemblablement pour cacher son visage. Pendant que nous l’observions, il ouvrit subrepticement la porte de l’infirmerie et s’engouffra à l’intérieur.
    —    Les documents disparaissent du temple et voilà que quelqu’un longe les murs en pleine nuit, comme un voleur, songeai-je à mi-voix.
    Je soupirai avec impatience.
    —    Avec ce qui vient de se passer, je suis sans doute trop soupçonneux. Il s’agit peut-être simplement d’un soldat honteux qui veut faire soigner sa chaude-pisse en cachette.
    —    Attendons un peu, suggéra Ugolin. Nous verrons bien de quoi il retourne.
    Nous restâmes tapis dans le noir pendant de longues minutes, grelottant dans la brise, mais notre patience fut récompensée. La porte de l’infirmerie s’ouvrit et l’inconnu en ressortit. J’écarquillai les yeux en constatant qu’il était accompagné d’un autre homme, dont il avait passé le bras par-dessus son épaule afin de le supporter. Un homme qui sautillait avec difficulté sur une seule jambe et peinait pour suivre le rythme rapide imposé par l’autre.
    —    Nom de Dieu, Montbard, marmonna le Minervois, stupéfait. Mais où l’emmène-t-on ?
    —    On ne l’emmène nulle part. Regarde, il accompagne volontairement cet homme.
    Mon instinct me hurlait que quelque chose clochait.
    —    Dans son état, il ne devrait même pas être debout. Qu’est-ce qui a bien pu le pousser à sortir du lit ? Si Pernelle l’apprend, une tête va rouler. Suivons-les.
    Ugolin et moi nous engageâmes derrière l’inconnu en nous assurant de rester à bonne distance. Mon pauvre maître suivait péniblement, l’autre l’aidant de son mieux. À mon grand étonnement, ils se rendirent au donjon. L’homme regarda autour à la dérobée. Apparemment satisfait, il ouvrit et entra. Puis il referma derrière lui.
    —    C’est bien Eudes qui est censé être de garde ? demandai-je, interdit.
    —    Si je me souviens bien, oui.
    —    Pourquoi laisse-t-il entrer quelqu’un ? Personne n’a convoqué d’assemblée. Et la porte n’était même pas verrouillée. Secretum Templi, mon cul, oui !
    Nous attendîmes une minute pour voir si Montbard et l’inconnu ressortiraient, mais la porte resta close. Je saisis Ugolin par la manche.
    —    Il y a quelque chose de louche. Allons voir de plus près.
    Nous traversâmes la cour en catimini. Une fois devant le donjon, j’hésitai. Celui qui venait d’entrer avec Montbard ne voulait manifestement pas être aperçu. Pour quelle raison, je l’ignorais. Cela signifiait-il nécessairement qu’il avait de sombres desseins ? Après tout, rien n’interdisait d’entrer dans le donjon sans pour autant descendre dans le temple. Peut-être Montbard y avait-il affaire à l’étage sans que cela me concerne ? Si Eudes les avait laissés entrer, c’est qu’il les attendait ou, à tout le moins, qu’il n’avait pas été surpris par leur arrivée. Mais pour quoi faire ? Et si les trois étaient de mèche ? Si Montbard avait bel et

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