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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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nos papiers ont coulé avec notre
navire, Excellence.
    — Et diriez-vous que vous ou vos collègues avez
tenté, disons, d'influencer l'opinion du gouverneur? Grâce à des cadeaux, par
exemple ? »
    Nous y voilà, se dit Phaulkon. Les canons. Il doit être
au courant pour les canons. À quoi d'autre pourrait-il faire allusion? Au prix
d'un suprême effort, Phaulkon s'obligea à garder un ton uni.
    « Des cadeaux, Excellence ? Tout ce que nous possédions a
été englouti par l'océan.
    — Absolument tout, monsieur Forcone ? »
    Le Grec n'avait qu'un seul désir : s'éveiller très loin
d'ici pour découvrir que tout cela n'était qu'un affreux cauchemar. Il
s'obligea à se concentrer. S'il entendait impressionner le Barcalon par une
preuve de son intégrité, le moment était venu de faire le plongeon.
    « Absolument tout, Excellence. À moins, bien sûr, que
vous ne vouliez parler du canon. Mais je n'ai jamais considéré cela comme un
cadeau puisque le gouverneur l'a pratiquement réquisitionné et que nous
n'avions guère d'autre choix que de le lui offrir.
    — Le canon, monsieur Forcone? Il n'y en avait qu'un
? »
    Phaulkon hésita à peine plus d'une fraction de seconde. «
Un seul que nous ayons offert. Les quatre autres sont au fond de l'océan. »
    Le Barcalon plissa le front. « Je vois. Malheureusement,
il semble que nous ne trouvions aucune trace de l'entrée de ces canons dans
notre pays. C'est bien étrange, étant donné que toutes les armes de guerre
doivent être déclarées à l'arrivée. Peut-être, monsieur Forcone, pourriez-vous
jeter quelque lumière sur cette affaire ?
    — Avec plaisir, Excellence. » Il marqua un temps. «
Vous comprenez, les canons n'étaient pas à nous. »
    Le Barcalon haussa les sourcils, l'air surpris. « Et à
qui appartenaient-ils donc ?
    — Puissant Seigneur, ils appartenaient à la
Hollande. De magnifiques produits des fonderies d'Ams-
    terdam. » Malgré la tension, Phaulkon souriait
intérieurement.
    « Vraiment ? Et que faisaient-ils à bord d'un navire de
la Compagnie anglaise ? »
    Phaulkon feignit d'hésiter. « C'est une histoire
extrêmement compliquée, Excellence. Et moi, la poussière de vos pieds, je
répugne à révéler toute l'étendue d'une intrigue entre deux puissances farangs.
    — Poursuivez cependant.
    — Les Hollandais nous ont royalement payés pour
acheminer leurs canons jusqu'à Pattani. Ils ne voulaient pas courir le risque
d'être surpris eux-mêmes à les transporter. Comme l'a fait remarquer Votre
Excellence, leur entrée au Siam n'a pas été enregistrée.
    — Vous avez donc accepté de l'argent des Hollandais
pour transporter à Pattani des armes de contrebande? Pour un vassal rebelle?
Afin qu'elles soient utilisées contre les troupes siamoises ? » Le Barcalon
semblait tout à la fois furieux et incrédule.
    Phaulkon feignit l'indignation. « Si vous voulez bien me
pardonner, Excellence, ce n'est pas la réalité. Ce n'était qu'un subtei*fuge. A
peine les canons débarqués à Pattani, notre chef, M. Burnaby, devait en
informer Votre Excellence; il aurait ainsi dénoncé l'appui des Hollandais aux
rebelles. Ultime et indéniable preuve de leur plan pour renverser le Siam. »
    Le Barcalon semblait fort peu convaincu.
    « Intéressante histoire, monsieur Forcone, mais pourquoi
les Hollandais, vos rivaux, n'auraient-ils pas prévu cette conclusion assez
évidente? Ils devaient bien s'attendre à ce que vous les dupiez?
    — Puissant Seigneur, je crois qu'ils nous ont donné
les canons à transporter parce qu'ils estimaient qu'un navire anglais n'allait
pas être fouillé peu après que l'on nous eut gracieusement invités à reprendre
notre commerce au Siam. Et, en cas de mauvais tour de notre part à Pattani, les
Hollandais auraient purement et simplement nié avoir joué le moindre rôle dans
cette affaire.
    — Quelle preuve auriez-vous eue du contraire? Quelle
preuve avez-vous aujourd'hui qu'ils sont mêlés à cette histoire, monsieur
Forcone?
    — Puissant Seigneur, quatre des canons reposent au
fond de l'océan, mais le cinquième se trouve dans la cour du palais du
gouverneur de Nakhon si Tham-marat. Les marques de fabrique hollandaises sont
la preuve évidente de son origine. Il a été fondu par De Groot lui-même à Amsterdam.
Son sceau est gravé dans la fonte. Nous autres Anglais avons nous aussi de
beaux canons. Nous n'avons pas besoin de modèles hollandais.
    — J'entends bien, mais comment les

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