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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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incrédule, que le
puissant roi de Siam ne dispose pas d'escortes suffisantes? Depuis quand
doit-il faire appel à des matelots naufragés pour assurer la protection de ses
convois ?
    — Les farangs sont mieux armés, monsieur Potts,
intervint Ivatt. Même à moi, le plus jeune membre de la Compagnie, on a demandé
de venir à cause de mon mousquet. Les Siamois possèdent peu de mousquets et ne
savent pas très bien s'en servir. J'ai cru comprendre que le contenu des
caisses de Sa Majesté était particulièrement précieux.
    — Alors, messieurs, je vais les examiner. Montons
donc à la colline. » La confiance grandissante de Potts commençait à tourner à
l'arrogance au fur et à mesure qu'il reprenait l'avantage.
    « Les caisses sont scellées, monsieur Potts. En outre,
elles sont la propriété du gouvernement siamois, le prévint White. Il serait
tout à fait inconvenant de briser ces sceaux et de...
    — Laissez-moi en juger, monsieur White. Suivez-moi,
je vous prie. »
    Potts s'avança tandis que White et Burnaby échangeaient
un regard. White fit le geste de trancher la gorge de Potts, mais Bumaby secoua
énergiquement la tête. La situation était déjà suffisamment compliquée, se
dit-il, sans avoir en plus un meurtre sur les bras. Ils emboîtèrent donc le pas
à Potts. Ivatt fermait la marche. Ils grimpèrent en silence l'étroit sentier
qui menait à la chapelle. White mit une nouvelle fois Potts en garde :
    « Je vous déconseille vivement de briser les sceaux des
caisses, monsieur Potts. Les Anglais sont responsables de leur arrivée à bon
port et cela fera mauvais effet si on les trouve endommagées. » Si Potts
tombait sur une mauvaise caisse, se dit White, il trouverait davantage que de
l'argent. Quatre d'entre elles au moins contenaient des objets de valeur sauvés
du Comwall; le coffre-fort du navire en occupait une cinquième tout
entière : ce n'était guère le genre de choses que l'on sauvait d'un navire en
train de sombrer dans la tempête.
    « Attendez ici, messieurs », déclara Potts d'un ton
autoritaire. Il ouvrit la porte de la chapelle et y pénétra. Après le brutal
soleil de l'extérieur, la sacristie semblait comme plongée dans l'obscurité. La
silhouette d'un matelot de bonne taille lui barra le passage. « Pardonnez-moi,
monsieur, mais l'église est fermée aujourd'hui pour réparations.
    — J'ai été envoyé par le capitaine White pour
examiner la marchandise », déclara Potts. Il regarda autour de lui : on
distinguait le long d'un des murs de la chapelle les formes de plusieurs
grandes caisses. Il s'approcha.
    Deux autres matelots surgirent de l'ombre et se
plantèrent devant lui. « Je suis désolé, monsieur, vous ne pouvez pas aller
plus loin.
    — Pourquoi donc ? demanda Potts feignant la
surprise. Ces caisses ne sont-elles pas la propriété du gouvernement siamois?
    — Elles appartiennent au capitaine White, monsieur,
et il ne faut pas y toucher.
    — Ça va, les gars. Laissez-le les examiner. » La
silhouette de White s'encadra sur le seuil. « Les contenus sont tous les mêmes,
alors qu'il choisisse. Mais je ne veux pas que l'on fasse sauter les sceaux de
plus d'une caisse, sinon les Siamois d'Avuthia croiront que nous nous sommes
servis. » White avait déjà pris sa décision. Si Potts ouvrait celle qu'il ne
fallait pas, il mourrait.
    Potts se dirigea vers les caisses. Elles étaient
entassées par piles de trois sur quatre rangées. Il désigna l'une du dessous :
les matelots se tournèrent, quêtant l'approbation de leur capitaine. White
acquiesça et les trois gaillards commencèrent à déplacer soigneusement les
caisses posées sur le dessus. La charge était lourde et c'était un travail
pénible. La veille il avait fallu faire venir tout l'équipage pour les apporter
jusque-là après les avoir déchargées de la jonque. White avait besoin d'un jour
ou deux afin d'organiser le retour en Angleterre de son équipage avant de
partir pour Ayuthia.
    La caisse que Potts avait désignée était maintenant
dégagée. Les matelots jetèrent un dernier regard à leur capitaine pour obtenir
son approbation avant de briser le sceau et de soulever le couvercle au moyen
d'une barre de fer. Potts s'avança pour examiner le contenu. « Il va me falloir
plus d'éclairage, dit-il. Ouvrez donc la porte de la chapelle. » Les petits
vitraux laissaient passer fort peu de lumière. White était toujours planté sur
le pas de la porte. Burnaby et Ivatt étaient

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