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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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restés dehors.
    White entra dans l'église : la lumière extérieure s'y
engouffra aussitôt. Potts se pencha pour inspecter le contenu de la caisse. À
cet instant, comme si un nuage passait devant le soleil, la chapelle se trouva
de nouveau plongée dans l'obscurité. Potts et White se retournèrent vers la
porte.
    Un prêtre se tenait debout sur le seuil, masquant la
lumière. Il considéra un moment les caisses puis, tour à tour, chacun des
Européens. Ce n'était pas dom Francisco. Ce prêtre était plus petit, mince, et
beaucoup trop brun de peau pour être portugais. On aurait dit un Indien.
S'inclinant légèrement devant Potts et White, il passa devant les caisses pour
aller s'agenouiller sur l'un des prie-Dieu des premiers rangs. Il joignit les
mains et se mit à psalmodier en siamois.
    Potts haussa les épaules et reprit son inspection. La
tension montait dans la sacristie. White avait les poings serrés. Il semblait
prêt à égorger Potts d'un instant à l'autre, quel que fût le contenu de la
caisse.
    Le contrôleur ôta une couche de paille et plongea la main
dans la caisse pour en extraire le contenu. Sa main tremblait sous le poids du
premier objet qu'il remonta. Il le posa et l'examina attentivement : c'était un
lingot d'argent. « Les poinçons m'ont l'air d'être persans », fit-il d'un ton
méfiant. Je croyais que c'étaient les Maures qui s'occupaient du commerce avec
la Perse pour le roi de Siam ? Pourquoi ne transportent-ils pas tout cela
eux-mêmes à Ayuthia? interrogea-t-il.
    — Comment puis-je vous répondre, monsieur Potts, répondit
White, quand je ne connais même pas le contenu des caisses? On nous a demandé
de nous charger d'un service pour Sa Majesté et nous nous contentons de le
faire. John, dit-il en se tournant vers le plus grand des matelots, vous et les
gars pouvez maintenant remettre les scellés sur la caisse. Tâchez de vous
arranger pour que cela passe inaperçu.
    — À vos ordres, commandant.
    — Un instant, fit Potts, je n'ai pas encore terminé.
Je vais d'abord vider la caisse puis j'en examinerai une autre. » White réprima
son envie de bondir. Potts en désigna une tout au bout de la rangée.
    « Ouvrez celle-là, je vous prie. » Les matelots
regardèrent leur capitaine : White avait les yeux exorbités, son corps tout
entier commençait à trembler. Ils avaient déjà vu le capitaine dans cet état :
ce n'était pas bon signe.
    « Restez où vous êtes, leur ordonna White. J'ai dit que
je ne voulais pas que l'on ouvre plus d'une caisse appartenant au gouvernement
siamois, monsieur Potts. En fait, une c'est déjà trop. Je ne vous permettrai
pas d'ajouter l'insulte à l'injure. Vous avez vu ce que vous souhaitiez voir. »
Il se tourna vers ses hommes. « Scellez la caisse ouverte et ne touchez pas aux
autres.
    — À vos ordres, commandant.
    — Vous allez ordonner à vos hommes de faire ce que
j'exige, capitaine White, ou bien vous en subirez les conséquences dans mon rapport
à Madras. Je suis contrôleur général de la Compagnie et, en tant que marin,
capitaine, vous devez être au courant de ce qu'entraîne le refus d'obéir à un
supérieur. »
    Potts se pencha et s'empara de la barre de fer que les
matelots avaient utilisée pour ouvrir la première caisse. Puis il se dirigea
vers l'extrémité de la rangée et entreprit d'introduire l'outil dans une autre
caisse. Les hommes jetèrent un coup d'œil à leur capitaine. White était tout
rouge et un tremblement commençait à agiter sa lèvre supérieure. Potts
entreprit de forcer le couvercle : White se jeta sur lui et ses mains se
refermèrent autour de son cou. Potts se mit à hurler tandis que la pression se
faisait plus forte : mais White, manifestement décidé à l'étrangler, ignorait
ses vociférations. Les matelots regardaient la scène sans oser intervenir.
    Attirés par les cris, Ivatt et Burnaby se précipitèrent
sur White. Ils s'efforcèrent de libérer Potts tandis que les matelots se
regardaient, ne sachant s'ils devaient ou non intervenir.
    Par deux fois, Ivatt et Burnaby parvinrent à tirer White
en anière et par deux fois il se dégagea pour foncer de nouveau sur Potts. Les
matelots choisirent de s'abstenir et il fallut plusieurs minutes à Ivatt et à
Burnaby pour maîtriser enfin le capitaine. Burnaby s'effondra, hors d'haleine.
Potts restait là à se tenir la gorge, le corps agité de soubresauts.
    « Vous êtes devenu fou ? souffla Burnaby à l'oreille de
White. Vous voulez

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