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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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retrouver la
sécurité de la factorerie anglaise. Il y avait trop d'éléments inconnus ici. Si
l'une des caisses était échouée sur le rivage? Il regretta de ne pas comprendre
ce qui se disait. Malgré plus d'une année passée au Siam, c'était à peine s'il
parlait un mot de cette langue.
    Van Risling avait l'air content de lui. Il allait prendre
au piège et dénoncer le Grec. Le grand Anglais était peut-être officiellement
le chef, mais il sentait que la véritable tête, c'était le Grec... Il lui jeta
un coup d'œil : l'homme était prostré, servile. Un vrai Méditerranéen,
songea-t-il, suave et onctueux. Ce devait être celui qui parlait siamois. Dans
moins de deux semaines il aurait la réponse, mais peut-être en attendant
pourrait-il le prendre au dépourvu. Peut-être serait-il plus facile de faire
trébucher le grand Anglais.
    Il se tourna vers Burnaby, traduisant directement du
malais en anglais : « Son Excellence dit que vous avez une sacrée chance d'être
vivant.
    — Dites à Son Excellence que c'est grâce à elle et à
ses médecins, répondit Burnaby. Remerciez-la, je vous prie, de sa gracieuse
hospitalité et dites-lui que nous sommes maintenant suffisamment rétablis pour
retourner à Ayuthia. S'il voulait avoir l'obligeance de nous prêter un bateau
et un équipage, nous le rembourserions dès notre arrivée à Ayuthia.
    — Le chef de la factorerie anglaise dit qu'ils sont
maintenant rétablis. Ils veulent un bateau, un équipage, des provisions et de
l'argent », traduisit le Hollandais.
    Phaulkon se hérissa et le mandarin tressaillit en
entendant la traduction du malais. Le grand farang avait-il pu réellement
s'exprimer ainsi ? se demanda le gouverneur. Il semblait en avoir dit beaucoup
plus long. Dans quelle mesure le farang hollandais traduisait-il vraiment? Il
se tourna de nouveau vers lui.
    « Dites au chef des farangs anglais que nous n'avons
malheureusement pas de bateaux disponibles pour l'instant mais que, dès que
nous en aurons, il leur en sera fourni un. » Le mandarin inclina gracieusement
la tête vers Bumaby.
    Phaulkon savait que c'était absurde : le Seigneur de la
Province pouvait rassembler dix bateaux en autant de minutes.
    Le Hollandais traduisit dans son mauvais anglais :
    « Le gouverneur dit : pas de bateau. Vous restez ici
jusqu'à ce que vous ayez avoué.
    — Avoué? s'étonna Burnaby.
    — Ja. Quelle cargaison vous transportiez.
Mieux vaut dire la vérité maintenant. Tout le monde ici le sait. »
    Burnaby sentit son cœur battre plus vite. « Sait quoi ?
demanda-t-il calmement. Je ne comprends pas.
    — Vous voulez que j'en dise plus? Très bien. Avouez
donc pour les canons. » Il marqua un temps. « Vous comprenez, les canons qui se
sont échoués devant ma factorerie. Sur la plage. Mieux vaut avouer maintenant.
Je dis au mandarin : pas torture, bon? »
    Burnaby se sentit pâlir. Du coin de l'œil il guetta Phaulkon.
Mais le Grec fixait sur lui un regard impassible.
    « Je ne sais pas de quoi vous parlez », répéta Burnaby,
l'air perplexe.
    Derrière son expression impénétrable, les idées se
bousculaient dans l'esprit de Phaulkon. Il s'adressa au Hollandais d'un ton qui
semblerait courtois aux oreilles du mandarin. « Maintenant, écoutez bien,
Hollandais. De toute évidence, vous avez une peur bleue des Anglais. Et vous
avez bien raison. Nous sommes plus malins, plus honnêtes et meilleurs
commerçants que vous. » Le Hollandais allait se rebiffer, mais Phaulkon
continuait à lui sourire d'un air affable, sachant pertinemment que le mandarin
l'observait. « La politique du gouvernement anglais, poursuivit-il en
hollandais d'un ton charmant, est de faire jeter dans les six mois hors du Siam
tous les vampires, toutes les pourritures de fils d'Érasme. C'est à nous trois
qu'on a confié cette tâche. Quant aux canons, oui, nous avions des canons à
bord. » Il s'arrêta. Le Hollandais resta bouche bée, puis il se leva
précipitamment et déversa un flot de malais.
    « Il déclare qu'il y avait des canons à bord ! Dis-le à
Son Excellence! Il a avoué! » hurla-t-il en désignant
    Phaulkon. Déconcertés, Burnaby et Ivatt regardaient tour
à tour Phaulkon et le Hollandais.
    Manifestement mécontent, le gouverneur, après avoir
entendu l'interprète, se tourna vers Phaulkon. « Demandez au farang moyen s'il
transportait des canons sur son navire », ordonna-t-il.
    L'interprété traduisit en malais la question du
gouverneur et le Hollandais,

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