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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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tout content, se tourna vers Phaulkon.
    « Transportiez-vous des canons sur le Royal Lotus ? » demanda-t-il solennellement en hollandais.
    Phaulkon regarda le gouverneur puis secoua
catégoriquement la tête.
    « Absolument pas. Qui vous a mis cette idée en tête? »
    Le Hollandais, déconcerté, bondit et frappa du pied sur
le sol. « Godverdornme, traître fils de putain grecque! tonna-t-il.
Esclave châtré des Turcs, vous venez d'avouer que vous aviez des canons à bord.
Je vais ordonner au mandarin de vous mettre aux fers jusqu'à ce que vous
répétiez ce que vous avez dit.
    — Vous allez ordonner au mandarin ? » Phaulkon
aurait donné n'importe quoi pour traduire ça. « Vous vous conduisez donc déjà
en maître, hein, Hollandais? Nous sommes ici en territoire siamois et nous
veillerons à ce qu'il le reste. »
    Mais le Hollandais l'écoutait à peine. Il secouait la
tête avec rage. « Godverdornme, mais vous venez de reconnaître... »
    Le mandarin se tourna alors vers l'interprète, avec une
expression d'évidente répugnance.
    « Voudriez-vous m'expliquer ce qui se passe ?
    — Puissant Seigneur, je ne sais pas parler leur
langue, mais il semble que heer Risling croie que le Royal Lotus transportait des canons, alors que leur chef le nie.
    — Alors, demande au farang moyen ce qu'il
transportait exactement à son bord, quelle était sa destination et s'il a des
papiers pour le prouver. »
    Le Hollandais posa la question à Phaulkon.
    « Excellence, répondit celui-ci tout en adressant un
aimable sourire au gouverneur, nous transportions du drap anglais vei-s les
États malais au sud des frontières. Nos documents officiels sont toujours
enfermés dans le coffre. Ce coffre est pratiquement étanche, alors, si l'on
pouvait retrouver l'épave... »
    Le gouverneur surveillait Phaulkon tout en écoutant la
traduction. Puis il s'adressa de nouveau à lui par le truchement de
l'interprète. « Malheureusement, monsieur Phaulkon, votre navire n'a pas encore
été retrouvé. Mais nos gardes-côtes sont à l'affût de tout ce qu'ils pourront
récupérer. Soyez assuré que nous vous tiendrons au courant. » La version finale
de la traduction donnée par Van Risling lui parut plus menaçante que le
gouverneur ne l'avait voulu.
    « Merci, Excellence. »
    Le mandarin scruta le visage de Phaulkon. Peut-être que
tu dis la vérité, songea-t-il. Peut-être la haine que le farang hollandais
porte à ta nation est-elle si grande qu'il doit t'accuser à tout prix. Nous
verrons bien. La cargaison de ton navire repose peut-être au fond de l'océan
mais si Ayuthia confirme que toi ou n'importe lequel de tes compagnons parle
notre langue, alors nous saurons que tu ne dis pas la vérité et qu'on ne doit
pas te faire confiance. Et l'on te torturera jusqu'à ce que tu révèles tout.
Pourquoi d'abord cacher que tu connais notre langue ? Serait-ce que tu crains
nos méthodes d'interrogatoire? Tu n'as pourtant pas l'air d'un lâche. Ou
peut-être, une fois de plus, le farang hollandais invente-t-il tout cela. Nous
verrons. Pour ton intérêt, j'espère que ce n'est pas vrai. Tu as de bonnes
manières, meilleures que ce que je croyais possible chez un farang.
    Phaulkon se tourna vers Burnaby. « Malheureusement,
Richard, on n'a rien retrouvé de ce qui était à bord du Royal Lotus, mais Son Excellence a gracieusement consenti à poursuivre les recherches. »
    Burnaby sourit pour la première fois tandis que le
Hollandais secouait de nouveau la tête.
    « Zwijn, mais il y a encore un moment, vous
reconnaissiez...
    — Peut-être bien, dit calmement Phaulkon, mais si
    j'étais à votre place je garderais le silence sur ce
point. Parce que les canons étaient tous hollandais, mijn heer, et si on
les découvrait, vous auriez autant d'explications à donner que moi. M. Burnaby
a simplement reçu une grosse somme d'argent de votre factorerie à Ayuthia pour
transporter vos armes de contrebande à bord d'un vaisseau anglais. Sinon,
comment les Anglais se trouveraient-ils en possession de canons hollandais? Les
Anglais possèdent une excellente artillerie de leur fabrication. »
    Le Hollandais explosa : « Vous mentez !
    — Vous êtes un sot de le croire, mijn heer, répliqua Phaulkon, très calme.
    — Vous n'êtes même pas habile menteur, le Grec. Et
les dépêches que j'ai reçues de ma direction me demandant de vous arrêter avec
vos canons ?
    — Simple précaution de leur part au cas où nous
serions pris. Vous

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