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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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l’Inquisition est un univers à elle seule.
    — Il est dit dans ce manuscrit, poursuivit Corbett, qu’on a trouvé certains objets en sa possession : un pentacle, le dessin d’une croix inversée et d’autres objets relevant de la magie.
    Il leva les yeux.
    — C’est la raison pour laquelle l’Inquisition a pris l’affaire en main. Le sergent affirme faire partie d’une secte satanique, ainsi que d’autres templiers ; ils participeraient à des sabbats et adoreraient des démons et une tête sans corps.
    Corbett examina, au bas du parchemin, le sceau rouge sang de la Sainte Inquisition et la signature du Grand Inquisiteur et de ses deux assistants.
    — Ainsi, conclut Édouard, un peu tendu, la menace est réelle ?
    Le Français acquiesça sèchement.
    — Mon souverain maître a déjà demandé à Sa Sainteté Boniface VIII l’ouverture d’une enquête sur l’ordre des Templiers.
    Il mit genou à terre devant Édouard.
    — Mais j’informerai le roi, mon maître, que vous êtes sain et sauf, et, enchaîna-t-il en jetant un regard de côté à Corbett, que vous avez juré solennellement de repartir en croisade...
    — ... à laquelle il conviera les autres princes de la chrétienté à l’accompagner, ajouta Corbett.
    Amaury de Craon se releva et s’inclina.
    — Vous pouvez compter sur Philippe de France. Il est prêt à verser son sang, comme le fit jadis son aïeul {20} ,  pour reprendre la Terre du Christ.
    Et sur un dernier salut, il ressortit aussi promptement qu’il était entré.
    — Cela a dû lui coûter de dire la vérité, pour une fois dans sa vie, commenta Corbett en s’assurant que la porte était bien fermée.
    — Allez à Framlingham, ordonna le roi. Logez-y. Avertissez Jacques de Molay que tout templier trouvé hors des terres du manoir sera arrêté comme suspect de haute trahison !
    Ranulf et Maltote poussèrent de hauts cris quand leur maître les arracha à la partie de dés qu’ils disputaient avec les archers du roi. Ils protestèrent encore plus quand ils surent où ils allaient.
    — Cessez de pleurnicher ! leur enjoignit-il. D’abord, les archers ne tarderont pas à découvrir que vous trichez, et ensuite, Ranulf, une période d’abstinence loin des donzelles sera fort bénéfique à ton âme.
    En parcourant les rues d’York, un peu plus tard, Corbett ne se retournait même pas vers ses serviteurs qui chevauchaient derrière lui. Il savait parfaitement que Ranulf ne décolérait pas et maudissait à mi-voix ce « Maître Longue Figure » et ses ordres de pisse-vinaigre. Maltote, lui, s’accommodait de la situation. Du moment qu’il se trouvait en compagnie de chevaux et qu’il reconnaissait les plantes qui croissaient dans les champs, il était content. Aussi laissait-il Ranulf maugréer tout en s’efforçant de maîtriser un poney de bât récalcitrant qui n’appréciait nullement d’avoir échangé une écurie confortable pour des rues bruyantes et poussiéreuses.
    Ranulf, qui connaissait bien la ville à présent, se porta finalement à la hauteur de son maître.
    — Messire, ne devrions-nous pas aller dans l’autre direction ? Framlingham se trouve au nord, au-delà de Botham Bar.
    Corbett s’arrêta avant d’entrer dans les Shambles, le quartier de la boucherie.
    — Nous avons une affaire à régler avec Hubert Seagrave, marchand de vin de la Couronne et fier propriétaire du Manteau Vert dans Coppergate. Nous sommes chargés d’apporter un cadeau au grand maître.
    Il scruta la ruelle étroite en face de lui et vit le sang et les abats qui couvraient les pavés d’une couche visqueuse tandis que les étals présentaient les carcasses éventrées des moutons, cochons et agneaux. Il tira sur la bride en lançant :
    — Passons ailleurs !
    Au même instant, un carreau d’arbalète siffla près de sa tête et s’écrasa sur le plâtre d’une façade voisine. Le magistrat se figea sur place. Ranulf s’empara des rênes de sa monture et l’entraîna au galop dans une ruelle menant à Coppergate. Marchands, apprentis, mendiants, gamins, chats et chiens errants... tous fuyaient devant le martèlement des sabots. Certains eurent, quand même, la présence d’esprit de ramasser des détritus et de lapider les trois cavaliers – car Maltote s’était joint à ses compagnons. Aussitôt dans Coppergate, Corbett fit halte et demanda :
    — Qui a tiré ?
    Ranulf s’épongea le front.
    — Dieu seul le sait, je n’ai pas

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