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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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un message et payé un petit mendiant pour me le remettre. Peu après, j’ai failli être touché à la tête par un carreau d’arbalète. Ce n’était pas le produit de mon imagination et j’ai toutes les preuves que je veux.
    Il leva la main où brillait la bague d’Édouard I er .
    — Je vois, souffla Jacques de Molay. Vous représentez le roi.
    — Oui, alors ne perdons pas de temps en bavardages. Il y a quelques jours, un crime atroce s’est déroulé sur la route d’York. On a tranché un homme par le milieu, puis mis le feu à son torse. Seul un chevalier bien entraîné à manier l’épée à double tranchant est capable d’un aussi terrifiant tour de force.
    Corbett dévisagea le grand maître.
    — Vous venez tous d’arriver de France, n’est-ce pas ?
    Jacques de Molay fit signe que oui et se lissa la barbe.
    — Le chapitre général y avait été convoqué, expliqua Branquier.
    — En effet, dit Corbett, et peu après un sergent du Temple a tenté de tuer le roi Philippe de France.
    — Simples rumeurs ! ricana le trésorier. C’est plutôt vous qui clabaudez, Sir Hugh !
    — Vous apprendrez la vérité bien assez tôt, répliqua-t-il. Nous avons reçu des nouvelles de France. Ce sergent a été capturé et remis entre les mains de l’Inquisition. Il a avoué l’existence, au sein même de l’ordre, d’un groupe de chevaliers de haut rang qui pratiqueraient la magie noire et combattraient, dans l’ombre, nos princes de droit divin.
    Ce fut un tollé général. Legrave et Symmes bondirent. Ce dernier caressait sa belette avec tant de tendresse que Corbett se demanda machinalement si ce n’était pas son démon familier, mais il chassa cette idée aussi superstitieuse que mesquine.
    Richard Branquier enfouit son visage dans ses mains et fixa, entre ses doigts, Corbett d’un regard si haineux que le clerc regretta de ne pas s’être fait accompagner de Ranulf et de Maltote. Le vieux Baddlesmere se bornait à secouer la tête. Ce ne fut que lorsque le grand maître réclama le silence d’une voix forte en frappant le sol de sa botte de cavalier que les templiers reprirent leur place.
    — Nous avons entendu parler de cet attentat, reconnut-il. Tôt ou tard, le Temple de Paris nous dira ce qui s’est véritablement passé, mais le représentant du roi d’Angleterre ne nous mentirait pas, n’est-ce pas ? Qu’avez-vous appris d’autre, Sir Hugh ?
    — Ce sergent a révélé que le chef de ce groupe serait un officier de haut rang qui se ferait appeler Sagittarius ou l’Archer.
    Corbett se retourna et pointa un doigt accusateur vers Jacques de Molay.
    — Vous, Monseigneur, savez pertinemment qu’il se trame quelque chose d’anormal. C’est écrit sur votre visage. C’est pourquoi vous avez posté des patrouilles sur le domaine et des sentinelles bien armées dans les galeries. Que redoutez-vous ?
    — Rien, si ce n’est la superstition, bien sûr ! déclara vertement Molay en haussant les épaules. Certains templiers ressassent leur amertume en pensant à ce qu’il est advenu de Saint-Jean-d’Acre et d’autres cités d’Orient, tout comme certains barons anglais ne veulent pas entendre parler de paix avec la France.
    — Est-ce la raison pour laquelle vous avez si vite accédé à la demande d’argent de notre souverain ? suggéra Corbett. Essaieriez-vous d’acheter sa protection ?
    Cette fois-ci, Corbett sut qu’il avait fait mouche : il n’y eut nulle protestation véhémente, nulle déclaration grandiloquente.
    Molay esquissa un faible sourire.
    — Sir Hugh, les templiers sont des moines-chevaliers. Nous sommes tous des soldats du Christ. Nous avons rejoint cet ordre dans un but, un seul : défendre Jérusalem et les Lieux saints, protéger le fief du Christ des mains des infidèles. Et maintenant, regardez-nous... des marchands, des banquiers, des paysans, voilà ce que nous sommes devenus. Nous entendons monter le choeur des protestations, bien sûr. On nous taxe de paresse, d’oisiveté ! Mais que faire ? Des hommes comme Guido Reverchien, comme Murston ou moi-même, tous les chevaliers dans cette pièce ne demanderaient pas mieux que de verser leur sang, que de donner leur vie sur les remparts de Jérusalem pour que vos pareils puissent aller, sans danger, baiser le sol du Saint-Sépulcre. C’est de bonne politique, ajouta-t-il lentement, que de rechercher la protection des grands de ce monde, que ce soit Édouard d’Angleterre ou

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