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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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s’enfuyait vers le portail, son balluchon sur l’épaule.
    — Ils seront tous partis avant demain matin, bougonna Ranulf. Et s’il n’en tenait qu’à moi, nous en ferions autant.
    — Pour aller où ? Auprès du roi à York ou au manoir de Leighton ?
    Ranulf se garda bien de répondre. De retour à l’hostellerie, Corbett ordonna à Maltote, tout ensommeillé, de monter la garde et à Ranulf de l’accompagner dans la chambre. Ce dernier s’assit sur un escabeau et Corbett le dévisagea avec perplexité : son visage habituellement effronté était devenu livide et son attitude de trompe-la-mort avait disparu.
    — Qu’est-ce qui ne tourne pas rond, Ranulf ?
    — Oh rien ! pesta le jeune clerc en donnant des coups de pied dans la jonchée. Je suis tellement heureux que je vais me faire templier !
    Son regard lançait des éclairs.
    — Je déteste ce maudit endroit. Je n’aime pas ces chevaliers. Moines ou soldats, je ne les comprends pas. L’archiviste a beau être un vieillard admirable, les autres me font froid dans le dos.
    — Tu as peur, hein ? l’apostropha son maître en s’asseyant sur le bord du lit.
    Ranulf se gratta la tête.
    — Peur ? Je suis proprement terrifié, oui ! Maltote, lui, ne pense qu’aux chevaux ; c’est son seul sujet de conversation. Qu’il se trame ici des choses pas très catholiques, cela n’a même pas effleuré sa petite cervelle.
    Il caressa la dague à sa ceinture.
    — Je sais tenir tête à des assaillants, au coupe-jarret dans la venelle, au tueur dans une chambre obscure, mais ça ? Des hommes qui s’embrasent de façon mystérieuse, Reverchien au coeur du labyrinthe et ce pauvre garçon dans la cuisine !
    — Aristote affirme que tout phénomène naturel procède d’une cause naturelle répliqua Corbett.
    — À d’autres ! vitupéra Ranulf. Cet âne d’Aristote n’est pas ici. S’il y était, cet idiot aurait tôt fait de changer de chanson !
    Corbett éclata de rire.
    — Oh, cela vous amuse, Messire, fulmina Ranulf. Nous sommes arrivés depuis peu, mais on vous a déjà menacé, pourchassé dans un labyrinthe et presque lardé de flèches !
    Corbett lui agrippa le poignet.
    — Oui, moi aussi, j’ai peur, Ranulf.
    Il se leva en s’étirant, puis contempla le noir crucifix accroché au mur.
    — De toute ma longue carrière consacrée à la poursuite des criminels, je n’ai jamais rencontré ce genre de situation. Oui, on m’a bel et bien traqué dans le labyrinthe.
    Il se retourna vers son serviteur, le visage durci.
    — Je n’apprécie guère d’être pourchassé ou menacé. J’ai horreur de ces cauchemars où je vois un messager royal annoncer à Maeve et à ma petite Aliénor que j’ai rendu mon âme à Dieu et que ma dépouille arrivera bientôt pour l’inhumation.
    Il se rassit.
    — Je suis juriste. Mon univers, c’est la cire et le parchemin. Je résous des problèmes. Je protège le roi et pourfends ses ennemis. Parfois, la peur m’envahit au point que je me réveille en sueur.
    Il s’interrompit.
    — Ce fut le cas ce matin. Si tu n’avais pas été là, je me serais enfui. C’est cela, le but de l’assassin : que le chaos règne. Mais nous, nous allons imposer l’ordre, et ensuite, nous verrons.
    — Si nous survivons !
    — Nous survivrons. Je commettrai des erreurs, certes, mais je finirai par arrêter le scélérat impitoyable qui se cache derrière tout cela et il paiera. Bien, imposons donc cet ordre. Nous sommes confrontés à des templiers. Ils ont des commanderies en Angleterre et dans tout l’Occident. Ils ont été chassés de Terre sainte. Ayant perdu leur raison d’être, ils se sont attiré une certaine hostilité, et même de la jalousie, à cause de leurs richesses. Eux aussi ont peur ; c’est pourquoi ils ont offert à notre souverain la coquette somme de cinquante mille livres esterlin. Ce vieux renard savait parfaitement qu’il allait l’obtenir. Alors, Ranulf, toi qui es clerc de la Chancellerie, à présent, résume-moi le cours des événements.
    — Cela commence avec le chapitre général à Paris.
    — Présidé par Jacques de Molay, poursuivit Corbett. Les quatre commandeurs anglais y assistent. Ils partent pour l’Angleterre juste après la tentative d’assassinat sur la personne de Philippe IV. Pendant leur séjour à Londres, des menaces de mort à la façon des Assassins sont clouées à la porte de St Paul. Ils arrivent à York. Leur présence à

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