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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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doute, suggéra Claverley. Ou un bûcheron.
    Les arbres s’espacèrent enfin et ils se retrouvèrent dans un essart au fond duquel, juste à la lisière, s’élevait une grande chaumière au toit massif et pentu. Des poulets au cou décharné picoraient le sol autour de l’étable, des remises et des tas de rondins qui entouraient le logis. Un troupeau d’oies, apeurées à leur vue, cessèrent de pâturer et s’enfuirent en criaillant vers la chaumière. La porte du logis s’ouvrit et un roquet jaillit en jappant, suivi de deux gamins dépenaillés, aux frimousses et mains maculées de suie et à la tignasse ébouriffée et malpropre. Loin d’être effrayés, les enfants dévisagèrent les visiteurs inattendus en jacassant dans un patois que ne comprit pas Corbett.
    — Que voulez-vous ?
    Un homme était apparu sur le seuil. Sa cotte brune était ceinte d’une bande de tissu autour d’un ventre proéminent et ses jambières de même couleur étaient enfoncées dans des bottes noires, passablement usées. Derrière lui une femme lorgnait les intrus avec angoisse.
    Corbett leva la main en signe de paix. L’homme posa sa cognée, rappela son chien et s’avança à leur rencontre.
    — Vous êtes-vous égarés ? s’enquit-il.
    — Non. Nous venons d’York, déclara Claverley en s’approchant. C’est la dépouille trouvée dans la clairière qui nous amène.
    L’autre détourna la tête en grommelant.
    — Ah oui ! On m’a dit que ça avait été tout un remue-ménage !
    Il traînait les pieds nerveusement et invectiva les gamins.
    — Pouvons-nous entrer ? demanda Corbett.
    Il désigna le puits.
    — Et pourrions-nous avoir un peu d’eau et quelque chose à manger ? Nous avons assez faim.
    — Mais, Messire, intervint Maltote, nous venons de...
    Un regard noir de Ranulf le fit taire.
    Corbett sauta à bas de son cheval et tendit la main à l’homme.
    — Je m’appelle Sir Hugh Corbett, clerc au service du roi. Et toi ?
    Le bûcheron leva sa face burinée, mais son regard fuyait toujours celui du magistrat.
    — Moi, c’est Osbert, Messire. Verdier et bûcheron.
    Il échangea un coup d’oeil avec sa femme.
    — Veuillez entrer, offrit-il à contrecoeur.
    Après que Corbett eut ordonné à Maltote de garder les chevaux, ils pénétrèrent dans la longue chaumière qui ne se différenciait guère des communs par sa construction. Du feu brûlait dans le foyer en pierre, situé au centre de la pièce, et la fumée s’échappait par un trou dans le toit. Au fond, outre quelques rares meubles et des étagères chargées de poêlons, on apercevait la soupente où dormait la famille et l’échelle qui servait à y accéder.
    — Asseyez-vous où vous pouvez, suggéra le bûcheron en montrant la terre battue.
    Les trois visiteurs prirent place près de l’âtre. Corbett bavarda avec la femme pour la mettre à l’aise tandis que le mari versait de l’eau dans des gobelets d’étain. En souriant, la femme écarta les cheveux de son visage et se mit à remuer le brouet qui mijotait dans sa marmite, au-dessus du foyer.
    — Comme ça sent bon ! déclara Corbett, bien que l’odeur ne fût guère appétissante.
    — Que voulez-vous, Messire ? demanda Osbert en leur tendant les gobelets et en s’asseyant en face d’eux. Vous êtes clerc royal. Vous avez l’habitude de faire bonne chère. Vos serviteurs ont de l’eau dans leurs gourdes, vous n’avez donc pas besoin de boire.
    — En effet. Rien ne t’échappe, Osbert. À moi non plus. C’est toi qui as enterré ces restes humains, n’est-ce pas ?
    La femme s’esquiva prestement pour s’occuper des enfants qui, accroupis près du mur, observaient les visiteurs en suçant leur pouce.
    — C’est toi qui as trouvé la dépouille et tu l’as enterrée, en honnête chrétien. Tu as creusé un trou près du rocher en espérant que les bêtes sauvages n’iraient pas la déterrer et c’est toi qui as tracé cette croix avec ta hache.
    — Dis-lui tout ! Il sait ! s’écria la femme, le doigt pointé vers Corbett. Dis-lui ou nous finirons tous pendus.
    — Mais non ! C’est absurde ! protesta le magistrat. Raconte-moi tout, Osbert.
    — C’était juste avant l’aube. Je cherchais à attraper un renard qui nous avait pris un poulet. J’ai entendu un hennissement et aperçu un cheval pas loin de la grand-route. Il est venu vers moi en boitant, car il s’était blessé à une patte. Et puis, je me suis cru en Enfer :

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