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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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que l’assassin savait m’y trouver et ensuite parce qu’il voulait m’empêcher de découvrir certains indices.
    Il extirpa le parchemin de son aumônière.
    — Laissons de côté ces traces de brasier, pour l’instant. Maltote, tu vas repartir à York.
    Il alla à la table, saisit une plume et rédigea un court message en y notant les expressions trouvées sur le bureau d’Odo.
    — Approche le roi, il loge au palais épiscopal, à la cathédrale. Donne-lui ce bref. S’il t’interroge sur les derniers événements, dis-lui...
    Il grimaça.
    — ... dis-lui la vérité. Il me faut une réponse aussi vite que possible.
    — Je l’accompagne ? demanda Ranulf avec une lueur d’espoir.
    — Non. Quelques jours loin des lupanars d’York ne feront pas de mal à ton âme, sans parler de ton corps.
    Maltote fila remplir ses fontes de selle, puis revint faire ses adieux avant de ressortir dans le couloir presque à fond de train.
    — En voilà un qui est plus à l’aise que pourceau qui se gratte ! observa Ranulf. Et nous, que faisons-nous ?
    — Une petite promenade. Le soleil et l’air frais vont nous revigorer.
    Ils quittèrent l’hostellerie et déambulèrent nonchalamment sur le domaine. Corbett fit son possible pour se détendre. Ils retournèrent à la bibliothèque. La porte était ouverte, mais lorsqu’ils revinrent au bureau, Corbett s’aperçut qu’on avait arraché les carreaux d’arbalète. A part les encoches sur le bois des stalles et de la porte basse, l’incident avait laissé peu de traces. Ils gagnèrent les écuries où, après s’être renseigné, Corbett finit par retrouver le sergent qui avait vu Odo et sa barque disparaître dans les flammes.
    — Viens, lui ordonna-t-il, marchons jusqu’au lac. Raconte-nous tout.
    Avec un haussement d’épaules, le sergent posa le baudrier qu’il réparait, puis les accompagna en leur décrivant l’horrible scène.
    — Depuis combien de temps frère Odo pêchait-il ? demanda Corbett.
    — Oh, assez longtemps. Deux ou trois heures.
    — Tu étais de garde ?
    — Oui, je patrouillais dans la prairie et bayais aux corneilles. De temps en temps, je jetais un coup d’oeil au lac. Il faisait une de ces chaleurs ! et j’étais fatigué.
    Il s’interrompit lorsqu’ils pénétrèrent à l’ombre des arbres qui bordaient le rivage.
    — Et tout d’un coup j’ai vu les flammes... comme si le brasier avait jailli des eaux.
    Corbett désigna l’embarcadère qui s’avançait dans le lac.
    — C’est ici qu’il amarrait sa barque Le Fantôme de la Tour ?
    — Oui. Il ramait jusqu’au milieu et, là, il pêchait pendant des heures.
    Corbett parcourut l’embarcadère. Comme c’était étrange d’être entouré par ces eaux mouvantes et scintillantes ! Au bout, il aperçut des fragments calcinés, ballottés ici et là.
    — Et tu es venu jusqu’ici ?
    — Oui. Le temps d’arriver là où vous êtes, il ne restait plus rien, que le feu.
    Corbett regarda par-dessus son épaule.
    — Comment cela ?
    — Eh bien, le feu avait même dévoré le fond de la barque, sans que l’eau empêche quoi que ce soit.
    L’anxiété se peignit sur la trogne du sergent.
    — C’est ce qui m’a fait penser que c’était le feu du Diable.
    — Et quand s’est-il éteint ?
    — Oh, bien après ! Et tout ce qui restait, c’était un peu de bois, des bouts de tissu et la dépouille de frère Odo.
    — Le lac est-il poissonneux ? intervint Ranulf.
    — Oh, que oui ! Il y a surtout de la truite. On en prépare souvent aux cuisines, de la délicieuse fraîchement pêchée et servie avec une sauce à la crème.
    — Mais tu n’as pas vu de poissons dans la barque ? Je veux dire, si cela faisait des heures que frère Odo péchait et si le lac abonde en poissons, il aurait dû en attraper déjà pas mal.
    — Je n’en ai pas vu, mais ils ont peut-être brûlé.
    Corbett le remercia. Le sergent s’éloigna vers la lisière.
    — Tu crois qu’Odo était déjà passé de vie à trépas lorsque le feu s’est déclaré, hein ?
    — Oui, Messire.
    Ranulf revint prudemment sur ses pas.
    — Avez-vous remarqué à quel point les futaies, autour du lac, dissimulent cet embarcadère ? Odo est resté invisible tant qu’il ne s’est pas trouvé au milieu du lac. À mon avis, on l’a tué avant même qu’il ne monte dans sa barque. On l’a attaché pour qu’il se tienne droit et revêtu de son esclavine afin qu’on ne

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