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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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fit Corbett.
    — Non, rien, assura Molay. Des débris calcinés qui flottaient, difficiles à distinguer les uns des autres.
    — Et qui les a sortis de l’eau ? reprit Corbett.
    — Eh bien, le sergent n’a rien pu faire, précisa Branquier. Il a donné l’alerte et nous nous sommes tous précipités vers le lac. On a pris une autre barque, amarrée plus loin. Le feu avait déjà diminué d’intensité. La dépouille de notre frère a été enveloppée dans un linceul et mise en bière. Nous l’inhumons ce soir. Ce que nous voulons savoir, Sir Hugh, c’est la raison de tout ceci. Comment mettre un terme à ces crimes ?
    Corbett embrassa la salle du regard. Le tonnelet de bordeaux, le cadeau du roi qu’il avait apporté, avait été mis en perce sur un dressoir, et le sceau de cire rouge du marchand pendait à présent comme une énorme goutte de sang. Il repoussa sa chaise en soupirant.
    — Je n’en ai pas la moindre idée. Mais je vous conseille d’oublier ces contes à dormir debout qui prétendent que c’est le feu de l’Enfer.
    Il leur parla ensuite de ce qu’ils avaient découvert sur la route d’York. Jacques de Molay, les yeux brillants d’excitation, se redressa sur son siège.
    — Alors vous connaissez le nom de la victime et comment elle est morte ?
    — Oui, je crois que l’on a utilisé, dans ce bois, une forme étrange de feu. Or avant-hier, lorsqu’il a raconté la chute de Saint-Jean-d’Acre, frère Odo a dit que les mamelouks jetaient des brandons sur la ville.
    — Mais cela n’avait rien à voir, coupa Branquier. Des fagots trempés dans du goudron, enflammés et projetés à l’aide de trébuchets et de mangonneaux {31} ,  comme d’énormes boules de feu.
    — C’est ce qui se serait passé ici, d’après vous ? questionna Symmes.
    Corbett vit frémir le surcot du templier. Symmes tenait sa belette apprivoisée contre lui.
    — Impossible ! ricana Baddlesmere avant que Corbett ne pût répondre. Ce genre de brasier est rudimentaire. Ce sont de simples amas de matériaux combustibles. Comment cela expliquerait-il la mort de Reverchien au centre du labyrinthe ? Personne n’y était, à part lui. Ou celle de Peterkin dans les cuisines ? Quant à frère Odo...
    — Et une flèche enflammée ? l’interrompit Corbett. Trempée dans de la poix et du goudron.
    Il eut un geste de résignation.
    — Je connais d’avance votre objection : si l’on avait tiré un de ces traits sur la barque de frère Odo, il aurait essayé de l’éteindre, ou sinon, sauté dans le lac et regagné la rive à la nage.
    Il se tut.
    — Monseigneur, puis-je solliciter une faveur ?
    Jacques de Molay accepta d’un geste.
    — Permettez-moi de fouiller ce manoir, de questionner ses occupants, bref de fourrer mon long nez – comme diraient certains – dans vos affaires.
    — Accordé. À une condition : que vous n’entriez pas dans les pièces que je vous ai montrées hier. Quant au reste, agissez à votre guise.
    Corbett le remercia et sortit.
    — Vous y croyez vraiment ? ironisa Ranulf d’une voix sifflante tandis qu’ils revenaient vers l’hostellerie.
    — A quoi ? dit Corbett en s’arrêtant net.
    — Aux flèches enflammées ?
    — Quelle autre hypothèse avancer ? Un homme pêche au milieu du lac et en quelques minutes, que dis-je, en quelques secondes, lui et son embarcation sont engloutis par les flammes. Comment l’expliquer ?
    Il haussa les épaules.
    — C’est une supposition absurde, mais c’est la seule qui vienne à l’esprit.
    Il saisit Ranulf par la manche et l’attira dans l’embrasure d’une fenêtre.
    — Pas un mot sur ce que nous trouvons, murmura-t-il. Je suis persuadé que l’assassin était présent.
    — Et ce cavalier masqué dans le bois ?
    — Tout ce que je sais, c’est qu’il n’était pas aux cuisines au moment où Peterkin est mort. Cet assassin, ce Sagittarius, pourrait être Jacques de Molay ou l’un des commandeurs, voire plusieurs d’entre eux complotant ensemble. Je ne connais pas ses motivations, ni sa façon de procéder, mais il a certainement compris, grâce à ce que nous avons découvert sur la route d’York, que nous avons entraperçu une partie de la vérité.
    — Ce qui va l’inciter à nous clore le bec une fois pour toutes !
    — Il l’a déjà tenté, mais j’en demeure d’accord, il peut récidiver et commettre alors une erreur.
    L’air tendu, Corbett regarda dans le couloir

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